Dans la caserne des pompiers de Livermore, une ampoule à incandescence brille sans (longue) interruption depuis 110 ans. Bon nombre de dénonciateurs de l'obsolescence programmée y voient la preuve d’une conspiration organisée par le Cartel de Phœbus pour limiter la durée de vie des ampoules à 1000h et forcer ainsi les consommateurs à acheter plus d’ampoules que nécessaire. C’est notamment la thèse développée dans le documentaire « Prêt à jeter » diffusé en mars sur Arte, et à nouveau visible sur YouTube. D’ailleurs le titre de la version anglaise du documentaire est « The Light Bulb Conspiracy ».
La cause est entendue, relayée par des centaines de sites. Pourtant, un commentaire de « Tocquevil » cité dans l’excellent article de l’Econoclaste » démontant « Le mythe de l’obsolescence programmée » sème le doute. Il apparaît que le « Cartel de Phoebus » a été soumis à une enquête dans les années 1950 par la commission de la concurrence anglaise, qui l’a condamné pour entente (illégale) sur le prix de vente des ampoules, mais pas sur la durée de vie. Comme indiqué au pt.283 du Chapitre 17, p.98 de leur rapport [1] (traduit par mes soins):
En ce qui concerne les standards de durée de vie, avant l’Accord Phœbus et jusqu’à ce jour, les ampoules à filament habituelles sont conçues pour avoir, en moyenne, une durée de vie minimum de 1000 heures. Il a souvent été prétendu – cependant sans preuve pour nous – que l’organisation Phoebus avait artificiellement fixé une courte vie aux ampoules dans le but d’augmenter le nombre d’ampoules vendues. Comme nous l’avons indiqué au Chapitre 9, il ne peut pas y avoir de durée de vie parfaitement adaptée aux nombreuses conditions variables que l’on trouve parmi les consommateurs d’un pays donné, de sorte que tout standard de durée de vie doit représenter un compromis entre facteurs contradictoires. Le B.S.I, a toujours adopté un seul standard de durée de vie pour les ampoules a filament, et les représentants du B.S.I, et du B.E.A., comme la plupart des fabricants de lampes nous ont dit sous serment qu’ils considèrent 1000 heures comme le meilleur compromis possible actuellement, et aucun élément ne nous a été soumis pour contredire ceci. De ce fait, nous devons rejeter l’allégation fallacieuse mentionnée plus haut.
Quel est donc ce « meilleur compromis possible » qui fixerait la durée de vie d’une ampoule à 1000h ? Il provient de la physique. Une lampe à incandescence produit de la lumière en chauffant son filament par effet Joule. La chaleur est évacuée du filament principalement par le rayonnement du « corps noir », dont une partie peut être de la lumière visible si le filament est assez chaud
Pour obtenir une lumière proche du rayonnement solaire, il faudrait que le filament atteigne 5500 kelvin environ, la température de la surface de notre étoile. Mais le point de fusion de tous les éléments connus est largement inférieur à cette température : le tungstène fond à 3149 K à peine moins que le record du carbone (3327 K), trop fragile pour produire des filaments industriels, et juste un peu plus que l'osmium et le tantale, qui furent utilisés avant qu’on arrive à maîtriser la production de filaments en tungstène.
En pratique, un filament d’ampoule atteint une température de l’ordre de 3000 K, ce qui le condamne à émettre plus de chaleur sous forme d’infrarouges que de lumière visible. Pour un bon rendement de la lampe, on a tout intérêt à ce que le filament soit le plus chaud possible.
Un ensemble de relations expérimentales connues sous le nom de « lamp rerating » [2] permettent de lier entre elles la tension électrique à la « température de couleur du filament et à la durée de vie de l’ampoule. Car lorsque la température se rapproche de la température de fusion, le filament s’évapore par sublimation très vite et claque au bout d’un temps proportionnel à la puissance -12 (environ) de la température. En clair, si on diminuait la température du filament de 6%, la durée de vie de l’ampoule serait multipliée par 2. Mais cette baisse de température baisserait la production de lumière de 20%, pour la même consommation d’électricité.
Considérons une ampoule de 100W qui coûte environ 1 Euro et qui consomme environ 100 KWh d’électricité à 10 cts le KWh soit 10 Euro pendant sa vie de 1000 heures. En tenant compte de ce qui précède, le prix (en Euro sur l’axe vertical) par heure d’une intensité constante de lumière évolue comme ceci en fonction de la durée de vie de l’ampoule (en heures, horizontalement):
Si l’ampoule ne dure pas assez longtemps, le prix augmente lorsqu’on parcourt la courbe vers la gauche parce qu’il faut acheter plus d’ampoules. Par contre si l’ampoule dure longtemps, le prix augmente aussi vers la droite parce qu’il faut consommer plus d’électricité pour la même lumière, le filament étant moins chaud.
(graphique et paragraphe mis à jour après une bulle de formule, voir commentaires) Il y a donc une certaine durée de vie de l’ampoule qui correspond à un prix minimum de la lumière produite, et cette durée est aux alentours de 500 heures seulement, mais on peut la faire durer le double pour un surcoût de 5% seulement. Ou autrement dit, si votre ampoule dure moins que 1000h, vous y gagnez encore un peu !
Des progrès technologiques ont évidemment été réalisés dans la fabrication des filaments pour réduire la vitesse de leur évaporation. Ils sont aujourd’hui doublement spiralés pour augmenter la probabilité qu’un atome évaporé se redépose sur le filament. Et l’ampoule est remplie d’un gaz inerte dont la pression « ramène » le tungstène évaporé vers le filament. Mais il était plus rentable pour le consommateur d’exploiter ces progrès en échauffant le filament un peu plus pour augmenter le rendement de l’ampoule et réduire ainsi sa facture d’électricité que de prolonger la durée de vie de l’ampoule. La compétition entre producteurs d’ampoules a abouti à un optimum pour les consommateurs, pas pour eux !
(paragraphe édité le 8.5.2016 après le commentaire d’Elladan) Alors comment se fait-il que l'ampoule centenaire de Livermore fonctionne toujours ? C’est très simple : cette ampoule utilise un filament en carbone dont la résistance a augmenté avec le temps. Conçue pour une puissance de 60W, elle ne consomme plus que 4W aujourd’hui [4]. Sur toutes les photos de l’ampoule on voit distinctement que son filament est rouge, « froid ». D’après les équations du « lamp rerating », tout se passe comme si l’ampoule était désormais alimentée avec une tension de 20.24 Volts au lieu des 110 Volts pour lesquels elle a été conçue ( car (20.24/110)^1.6 = 4/60 ) . La luminosité de l’ampoule est donc désormais (20.24/110)^3.4 = 0.3% de sa luminosité originelle pour 4/60 = 7% de sa puissance électrique originelle. Son rendement a donc chuté d’un facteur 24 : la caserne de pompiers de Livermore paie donc sa lumière 24 fois plus cher que la normale. Et ça risque de durer, parce que cette baisse de rendement correspond à une multiplication de la durée de vie par (20.24/110)^-12 = 700 millions ! Si on admet que l’ampoule de Livermore était conçue pour durer 1000h, elle produira des infrarouges encore 80 millions d’années !
Références
- « Report on the Supply of Electric Lamps« , 1953, The Monopolies and Restrictives Practice Commission, Report 287
- edition 1, 1907: authors many, editor not listed, John M. Carroll, edition 3, 1910: authors many, editor- Frank F. Fowle, edition 4, 1915: authors many, editor- Frank F. Fowle, edition 5, 1922: authors many, editor- Frank F. Fowle "Standard Handbook for Electrical Engineers" (1978) McGraw-Hill Education ISBN:9780070209749 WorldCat Goodreads Google Books
- Donald L. Klipstein (Jr), « The Great Internet Light Bulb Book, Part I:Incandescent including halogen light bulbs«
- A Shelby Bulbs, Annapolis Tests sur le site officiel de l’ampoule de Livermore
81 commentaires sur “La véritable histoire de l’ampoule de Livermore”
Tres interessant! Pourquoi ne fait on pas des lampes alimentees par le soleil?
peut-être parce quand il y a du soleil il y a déjà de la lumière ?
et sinon les panneaux solaires permettent d’alimenter des ampoules, donc on fait bien ça …
Cher Dr Goulu. je m’intéresse à cette drôle d’histoire des 1000 heures de durée de vie des lampes, et je suis tombé sur votre article. je souhaite réaliser une chaine youtube qui s’intéresse aux anciennes technologie, parmi lesquelles la lampe à filament. votre analyse va dans le sens de mon sentiment personnel .malgré les assertions du documentaire « pret à jeter », la lecture (passionnante) du compte rendu de l’enquete britannique sur le cartel des lampes [1,2] ne donne aucune preuve sur le coté délictueux de cette durée de vie. Auriez vous l’amabilité de me donner votre feuille de calcul. j’aimerais l’inclure dans un script matlab pour la montrer dans une de mes réalisations. je citerai votre blog comme source, bien sur.
A propos, j’ai contacté la réalisatrice de « bon à jeter », Cosima Dannoritzer, pour lui demander si elle avait des preuves de cette histoire. Elle m’a répondu, mais sans donner plus de détails pour le moment. j’ai répondu avec mon argumentaire, en citant vos calculs.
J’attends votre réponse avec impatience, et enthousiasme! merci de votre temps. Bonne journée. Loïc Vannier.
1: https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/235313/0287.pdf
2: https://webarchive.nationalarchives.gov.uk/ukgwa/20120119163804/http:/www.competition-commission.org.uk/rep_pub/reports/1950_1959/003lamp.htm
Pourquoi considere-t-on la chaleur produite par une ampoule comme perdue ?
Nous éclairons surtout pendant la période ou nous chauffons nos habitations.
Absolument, c’est d’ailleurs le sujet de cet autre article : https://drgoulu.com/2007/11/07/ampoules-a-faible-consommation (développé dans les commentaires). Bienvenue sur ce blog !
Bonjour,
J’aimerai connaitre vos calculs sur l’ampoule de Livermore car je n’obtiens pas du tout les mêmes résultats, d’après « Lamp rerating » on a la luminosité qui est égale à ((Va/Vd)^3.4)*luminosité normale; j’ai trouvé sur wikipédia que pour une lampe à incandescence de 60W on a 720 lumens.
on a donc (4/60)^3.4*720=0.07 lumens ce qui est beaucoup trop peu (0.01%). De la même manière je trouve un autre résultat aberrant pour la durée de vie (en 10^20 environ).
Le problème qui se pose ici c’est que vous citez l’article Wikipédia de l’obsolescence programmée pour justifier vos résultats et de son côté l’article Wikipédia vous cite (il n’a fait que vous paraphraser d’ailleurs …).
Dans le cadre d’un exposé j’aimerai présenter ces calculs mais il y a sans doute une erreur que je commets et je m’en remets à vous pour me l’indiquer,
Merci par avance.
Bonjour,
C’est vrai j’aurais du plus détailler ce passage, d’autant plus que je ne me souviens pas exactement comment j’ai fait… Réessayons:
Les équations « lamp rerating » ( https://en.wikipedia.org/wiki/Lamp_rerating ) donnent les variations des performances d’une ampoule (luminosité, durée de vie…) en fonction des variations de la tension d’alimentation. Dans l’ampoule de Livermore, ce n’est pas la tension d’alim qui a changé, mais la résistance du filament qui a augmenté (probablement par l’évaporation de l’eau dans le carbone), donc il y a moins de courant qui circule et donc une puissance électrique de 4W au lieu de 60 (selon http://www.centennialbulb.org/facts.htm )
« Tout se passe comme si » on alimentait désormais l’ampoule qui aurait gardé sa résistance initiale avec une tension Va telle que (Va/Vd)^1.6 = 4/60, donc Va/Vd=0.184 .
En introduisant ce rapport dans les autres équations on a bien une luminosité « multipliée » par 0.184^3.4 = 0.003165 (les 0.3% mentionnés dans l’article) et une durée de vie par 0.184^-12 = 664 millions (ok ça fait pas 700 millions, mais j’ai utilisé la puissance -12 au lieu de -14 …)
On peut discuter du « tout se passe comme si ». A mon humble avis d’ingénieur avec un peu d’expérience, l’effet Joule se fiche de savoir si c’est la résistance, le courant ou la tension qui varie, donc on aurait aussi pu écrire les équations du « Lamp rerating » à partir du rapport des puissances ou du rapport des courants, ou même des résistances (un exercice pour vous…)
Merci de m’avoir signalé le problème de la « référence circulaire » avec la Wikipédia. Quand j’ai écrit mon article en 2011 je n’ai utilisé que les équations du « lamp rerating », les autres références à la wikipédia n’appuyant que les autres sujets, mais effectivement avec les liens ajoutés par la suite, les choses ne sont plus très claires… Je vais éditer un peu la fin de l’article pour clarifier ça.
En passant je viens de trouver ce nouveau paragraphe de la wikipédia qui pourrait vous être utile : https://en.wikipedia.org/wiki/Incandescent_light_bulb#Light_output_and_lifetime
Bonsoir,
Votre calcul central dépend fatalement du prix du kWh et du prix d’achat de l’ampoule. Si l’électricité était gratuite par ex, l’ampoule avec double durée de vie serait bien plus intéressante pour le consommateur!
Votre calcul de 2011 est donc correct… en 2011! Mais comme l’indice des prix de l’électricité a été multiplié par 6 depuis 1960…
http://www.observatoire-electricite.fr/Les-prix-finaux-de-l-electricite
Autre cas défavorable à votre raisonnement sur les prix: lorsque l’ampoule est chère (comme pour les lampes LED maintenant, à environ 10 euros).
Ainsi, comme les conditions dans les années 50 devaient être: ampoules exorbitantes et prix de l’électricité bas, le consommateur se fait juste voler avec une durée de vie de 1000 heures.
Dans toutes ces conditions, l’optimal est donc bien pour le constructeur…
Vous oubliez cependant qu’en augmentant la durée de vie votre lampe commence à ne plus rien éclairer du tout (puisqu’elle n’envoie que des IR qu’on ne voit pas), et vous négligez totalement l’aspect écologique de la chose. L’éclairage reste un poste de consommation d’énergie non négligeable et ces ampoules ont déjà des rendements pourris à 1000h alors n’en parlons pas si on augmente leur durée de vie (et donc qu’on diminue de rendement). C’est d’ailleurs pour ça que leur commercialisation est désormais interdite en UE.
Enfin, personne ne prétend appliquer ce raisonnement aux ampoules LED, dont le fonctionnement n’a aucun rapport avec les lampes à incandescences dont il est question ici. En tout cas les LED ont des rendements beaucoup plus importants et sont censées avoir des durées de vie de 15 à 50 000h (aucune idée dans la pratique).
Les rendements lumineux des LEDs ne sont « que » 10x meilleurs (~20%) que ceux des lampes à incandescence (~2%), mais elles ont effectivement une longueur de vie nettement plus longue. Malgré un prix de l’ampoule plus élevé (qui a vérifié si ce prix était « justifié » ?) vous payez désormais votre lumière (nucléaire, hydraulique, éolienne, décarbonée) moins cher.
Mais une partie de cette économie se reporte sur votre facture de chauffage (au fioul probablement) car les 3/4 du temps ou vous vous éclairez (les longues nuits d’hiver) votre chauffage fonctionne aussi, donc vous profitiez aussi des « pertes » en chaleur des ampoules incandescence… (voir https://drgoulu.com/2007/11/07/ampoules-a-faible-consommation/ )
En passant, le filament n’a pas dit son dernier mot : le MIT travaille sur une ampoule à incandescence dont le rendement pourrait atteindre 40% http://news.mit.edu/2016/nanophotonic-incandescent-light-bulbs-0111 . Le truc est d’entourer le filament d’un cristal réfléchissant les infrarouges vers le filament et de ne laisser sortir que le visible. Avantage : un spectre proche du corps noir, alors que les leds « blanches » ont en fait un spectre avec un gros pic dans le bleu, pas bon pour les yeux https://fr.wikipedia.org/wiki/Diode_%C3%A9lectroluminescente#Inconv.C3.A9nients
Dans une catégorie similaire: La cloche de l’université d’oxford:
http://www.journaldelascience.fr/physique/articles/cette-cloche-electrique-est-alimentee-meme-batterie-depuis-175-ans-4531
et la wikipedia , bien sur:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Oxford_Electric_Bell
ah merci, je ne connaissais pas.
d’après la description + photo, c’est plutôt un pendule entretenu par force électrostatique qu’une cloche destinée à faire du bruit. (ça devrait intéresser Marcel) .
On pense que les piles sont des piles zamboni, que je ne connaissais pas non plus, mais si elles fournissent effectivement 1 nano ampère sous 1000 Volts, ça fait un microwatt de puissance soit 6.36 milliwattheures par an, 636 mWh par siècle. Si on pense qu’une batterie de portable actuelle, beaucoup plus petite, contient environ 8000 mWh, ce n’est pas tellement l’énergie stockée dans les batteries qui étonne, mais plutôt qu’elles ne « fuient » pas.
Dans les piles zamboni il n’y a que du métal (argent/zinc), donc pour peu que le papier utilisé comme isolant soit bien sec, 90% du microampère va passer à travers la pile de métal.
Hélas l’électronique actuelle fonctionne avec des tensions de l’ordre du Volt et consomme des milliampères, ce qui demande des batteries très différentes, qui fuient…
Dans le business de l’éclairage, sont parties prenantes les fabricants d’ampoules mais aussi les producteurs d’électricité. Quel est leur intérêt ? Est-ce de favoriser les ampoules basse consommation ou les autres ? Si l’usage de l’éclairage augmentent les pointes de consommation d’électricité, c’est à dire l’hiver vers 19h quand le coût de production est élevé, leur intérêt pourrait-être de voir ces consommations baisser. Donc de favoriser le développement des ampoules basse consommation.
Il n’y a rien de mieux que le rendu de couleur des ampoules incandescentes et des ampoules halogènes. Ils ont beau inventer des ampoules Led ou basse consommation, elles n’atteignent pas le rendu de couleur des bonnes vieilles ampoules incandescentes ou halogènes.
Perso, j’utilise encore pas mal les ampoules incandescentes, j’ai du mal à me faire aux nouvelles Led ou Basse conso, elles ont beau consommer moins je retrouve pas une bonne qualité d’éclairage. Peut-être dans quelque temps ils nous feront des Led de bonnes qualité et surtout à des bons prix. En tous cas pour ceux qui recherchent des ampoules incandescentes on en trouve encore dans les petites boutiques de quartier, chez les gros comme Leroy Merlin et Mr Brico on en trouve en decorative, sur le net il y’en a sur http://www.monde-ampoule.fr
Et quand on on trouvera plus, on pourra toujours acheter ces mini-chauffages électriques qui ne produisent que 90% de chaleur et perdent 10% sous forme de lumière : http://www.heatbulbs.eu/ 😉
Mais blague à part, je pense que les progrès dans les leds blanches « chaudes » permettent désormais d’obtenir une belle lumière avec un bon rendement.
Les « basse conso » sont une erreur de casting, elles vont disparaitre car elles n’offrent aucun avantage sur les leds et posent de gros problèmes de recyclage..
Mais en fait, les considérer en tant que chauffage électrique n’a peut-être rien d’idiot.
Les radiateurs anciens était à convection, c’est à dire qu’ils chauffaient l’air localement, et qu’ensuite le mouvement de convection propageait la chaleur. Le problème c’est que c’est extrêmement inefficace, car le mouvement se produit essentiellement en direction vertical, et ramène une majorité de la chaleur directement au plafond. Or la plafond est au dessus des têtes, donc la chaleur dans un premier temps est inutile, il faut ensuite qu’elle redescende progressivement, générant quand même un certain inconfort en chauffant plus la tête que les pieds. Mais le plus gênant est que le plafond est dans la plupart des maison une source de perte de chaleur importante, en plus les ouvertures de VMC sont généralement en hauteur, au dessus des têtes. Donc toute la chaleur capturée par le plafond, plus celle sortant par la VMC aura purement été gâchée inutilement.
Aujourd’hui on les remplace par des radiateurs rayonnants, dont les rayons infrarouges d’un coté viennent chauffer les personnes dans la pièce en direct, de l’autre réchauffe majoritairement les parties de celle-ci à hauteur d’homme.
Ce qui est intéressant est que ces radiateurs ont au moins 50% de leur énergie en rayonnement infrarouge. Mais pour les lampes incandescentes, il suffit de regarder le spectre, on doit être très fortement au dessus de ce % émis dans l’infra-rouge grâce au fait qu’on va jusqu’au visible. En plus celui ci est dirigé vers le bas, et orienté pour éclairer majoritairement le centre des zones de vie. Ce serait à analyser plus en détail et plus rigoureusement. Mais le bilan final n’est peut-être pas du tout mauvais.
Absolument d’accord. En fait j’en avais causé ici : https://drgoulu.com/2007/11/07/ampoules-a-faible-consommation/ . Dans les commentaires il y a une référence à une étude montrant qu’à Paris, les locaux sont chauffés pendant 75% du temps ou l’éclairage est allumé (nuits d’hiver), donc 75% de la chaleur « perdue » par l’éclairage est en fait utile 🙂
Effectivement le sujet avait déjà été bien abordé, oups. Merci pour la référence http://www.led-fr.net/ampoule-calimero-eclairage.htm qui indique que 83% de l’énergie part en infrarouge, et seulement 12% en chaleur locale peu efficace. Dans le cas des appliques murales, même ces 12% peuvent servir.
Vu sur aleteia un article intéressant à propos d’une ampoule LED réparable et posté ce commentaire :
La durée de vie des LEDs courantes étant de l’ordre de 50’000 à 100’000 heures, la LED elle-même peut effectivement durer près d’un siècle dans certaines utilisations. Mais selon http://www.ddmagazine.com/1421-Les-lampes-a-LED-tout-savoir-avant-dacheter.html , d’autres composants de la lampe ne dureront « que » 15 à 25’000 heures.
L’invention de M. Muros (brevet https://www.google.com/patents/WO2014053681A1?cl=en&hl=fr ) ne prolonge la durée de vie d’aucun composant, mais elle rend tous les composants de la lampe réparables. C’est très bien. Mais ça n’a de sens que si on peut acheter des pièces de rechange pour cette ampoule pendant un siècle, à un prix « normal ». Cherchez une pièce de rechange pour une voiture ou une machine à coudre de 1914 et cous comprendrez le problème : le seul moyen d’y arriver est de produire les pièces de rechange maintenant et de les stocker pendant un siècle pour alimenter le service après-vente, et de les jeter si le marché ne suit pas…
En plus il faut évidemment que cette ampoule puisse encore être utilisée dans un siècle : mêmes culots, même tension d’éclairage, même forme des lampes… Imaginez que quelqu’un ait l’idée d’alimenter l’intérieur des maisons en 12 volts pour que tous les transformateurs et alimentations nécessaires aux LEDs et à la plupart des appareils électroniques disparaissent d’un coup : la plupart des composants de l’ampoule Muros deviendront obsolets d’un coup. Et si l’éclairage devient un simple tissu (Philips en fait) voire de la peinture qu’on qui absorbe la lumière le jour et la restitue à volonté ensuite ?
L’idée de M. Munos repose sur le principe que le marché actuel reste figé pendant des décennies, et que les clients ont intérêt à acheter son ampoule plutôt que 4 ou 5 ampoules LED actuelles. La faute est là : quand mon ampoule à filament a pété, j’en ai acheté une basse consommation. Quand la basse consommation a pété, j’ai acheté une LED. Et quand n’importe quel composant de la LED flanchera, j’achèterai ce qu’il y aura de mieux à ce moment là.
Bonjour, très bel article. Une question me reste : pourquoi cette lampe banale a t’elle tenu le coup (le filament est plus résistant) alors que d’autres n’ont pas résisté ?! Le carbone de son filament était de meilleure qualité ?
Les filaments de carbone sont très fragiles, donc il est probable que beaucoup d’autres ampoules n’ont pas résisté à des chocs, vibrations etc, et surtout aux allumages/extinctions. Celle de Livermore est installée dans des conditions idéales, avec même une alimentation séparée depuis 1976.
Possible aussi que les autres ampoules aient été balancées à la poubelle lorsque leurs propriétaires se sont aperçus qu’elle n’éclairaient plus à 60 W 🙂
Ces filaments en carbone étaient produits en carbonisant une fibre de bambou japonais ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Filament_(Lampe) ), donc il y avait certainement de fortes variations de qualité. Si on avait tracé la distribution statistique de la durée de vie de ces ampoules, on aurait probablement obtenu une distribution très étalée, avec un fort écart type (« sigma »). On cause toujours de l’ampoule de Livermore, mais il y a probablement eu d’autres ampoules identiques qui n’ont duré que quelques heures, et la moyenne n’était peut être pas très loin des 1000 heures… Aujourd’hui les processus industriels permettent souvent de réduire cette dispersion (« six sigma ») : il est moins probable de tomber sur « le mauvais numéro de série », ou le meilleur (j’en cause à la fin de https://drgoulu.com/2013/05/01/lobsolescence-est-elle-programmee-2 )
La question physique qui reste et à laquelle je n’ai pas de réponse est : qu’est-ce qui a fait augmenter la résistance du filament, d’un facteur racine(60W/4W) soit environ 4 au cours du temps ? Je penche pour l’évaporation d’impuretés, probablement de l’eau.
En effet, comme indiqué sur http://www.centennialbulb.org/facts.htm il y a eu une panne d’alimentation en mai 2013 qui a éteint l’ampoule pendant plus de 9h. Au réallumage, elle a brillé à 60W (parce que le filament avait réabsorbé la vapeur ?) puis sa luminosité à re-diminué lentement.
Cet événement a certainement beaucoup réduit l’espérance de vie de l’ampoule, pas sur qu’elle tienne 80 millions d’années…
Sur http://retro-forum.com/viewtopic.php?f=17&t=241994 JCJ a posté ce document de 1934 que je trouve fort intéressant. En apparence c’est une preuve de l’obsolescence programmée puisqu’il explique aux vendeurs d’ampoules Philips qu’il faut vendre des ampoules correspondant à la tension exacte du réseau chez leurs clients (tension qui variait pas mal d’un endroit à l’autre à l’époque) sinon ils vendront moins d’ampoules. Mais il explique aussi, bien que peu clairement, qu’ainsi les clients économiseront de l’argent car leurs ampoules seront plus lumineuses.
Et Epson qui magouille ses imprimantes ? On peut aussi augmenter la consommation électrique pour imprimer le double de pages ? 😉
J’aborde plus largement (le mythe de) l’obsolescence programmée dans cet article https://drgoulu.com/2013/05/01/lobsolescence-est-elle-programmee-2/ .
D’après ce que j’avais trouvé sur le net (ici http://www.the-inkstore.co.uk/frame/pages/Epson%20printer%20resetting.htm ), la raison du compteur dans certaines imprimantes jet d’encre est la suivante : A chaque démarrage, l’imprimante nettoie ses têtes en injectant de l’encre sur une éponge qui s’imbibe peu à peu. Après un certain temps ce système est plein et risque de déborder, tachant l’imprimante, votre bureau etc, donc l’imprimante se met en défaut.
Comme il aurait été difficile (donc cher) de mesurer le niveau de saleté effectif de l’éponge, certains fabricants ont préféré mettre un compteur de pages basé sur une utilisation « normale » de l’imprimante par le public cible (une famille qui sort quelques centaines de pages par an). Après ça vous pouvez:
– faire effectuer une maintenance chez le fabricant, qui sera effectivement assez chère
– la faire vous-même comme indiqué sur certains sites
– utiliser un soft de « reset » du compteur à vos risques et périls si l’encre déborde
– acheter une imprimante mieux foutue ou plus adaptée à vos besoins si vous n’êtes pas content de votre achat.
Si l’on considère de plus que les imprimantes sont vendues à un prix tellement bas que le fabricant ne gagne rien dessus (mais se récupère sur l’encre), il n’y a pas d’obsolescence programmée là non plus
Intéressante mise en perspective. Peut-on avoir maintenant l’explication de la durée de vie limitée (arbitrairement à priori) de l’imprimante dans le même documentaire sur l’obsolescence programmée ?
J’ai un deuxième article en préparation sur ce sujet, où je parlerai volontiers de cette fameuse imprimante pour autant que je trouve des informations fiables, car elles sont rares dans ce domaine inondé de rumeurs. A priori je vé vois pas pourquoi limiter la durée de vie d’une imprimante lorsqu’on gagne de l’argent avec les cartouches d’encre….
Une imprimante à jet d’encre doit nettoyer ses têtes en gaspillant de l’encre. Cette encre est récupéré dans un petit réservoir. L’imprimante se met en panne avant que le réservoir soit plein. Sur les canons on trouve la manipulation pour réinitialiser la panne avec une série de touche.
Mais l’estimation du remplissage est forcément approximative. Il faut prendre une marge pour ne pas voir les utilisateurs revenir au sav en se plaignant que l’imprimante recouvre les pages d’encre. Et puis cette durée correspond aussi approximativement à celle où les nombreuses pièces en plastique bon marché de l’imprimante se sont suffisamment usées/déformées pour que le fonctionnement devienne de plus en plus aléatoire (bourrages, précision d’impression réduite).
J’ai une chaîne hifi Sony qui a ce genre de problème, toute la mécanique interne est en plastoc, avec un mécanisme de courroie sur des roues entièrement en plastique, résultat depuis quelques temps régulièrement le cd reste coincé dans le mange-disque. Il suffit de dévisser pour ouvrir, d’aider le CD à sortir, et c’est reparti pour quelques temps, jusqu’à ce que ça coince à nouveau et que la bonne vingtaine de vis à retirer pour ouvrir devienne juste simplement trop chiant et trop fréquent.
je pensais que le double spiralage (héliçage, en fait) avait pour objectif d’augmenter l’épaisseur de la couche de Langmuir, à l’intérieur de laquelle, grande viscosité des gaz à haute température oblige, le gaz de remplissage se trouve en régime laminaire, ce qui limite les échanges thermiques entre filament et ambiance et donc augmente le rendement de conversion électricité/lumière.
Je m’étais inspiré d’un paragraphe tiré de la wikipédia
. Mais effectivement, en lisant ce paragraphe sur Langmuir je me rends compte que c’est probablement plus complexe. Cependant je n’ai pas bien compris ce qu’est la « couche de Langmuir » dans ce contexte. Auriez-vous une référence à ce sujet ?
Les sources de lumière, AFE, éditions LUX, page 47
Après un petit mail à la Radio Suisse Romande qui avait cité l’ « exemple » du cartel de Phoebus, ils ont diffusé un correctif ici : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/on-en-parle/4381221-on-en-parle-du-09-11-2012.html
Pour information, le documentaire « Prêt à jeter » (cité en début d’article et qui avait été supprimé de youtube) est réapparu ici : http://www.youtube.com/watch?v=J-XGn32vYQU
Je l’ai découvert à l’occasion de cet article sur l’obsolescence programmée : http://www.liberation.fr/economie/2012/10/28/la-vie-gachee-des-objets_856572
Merci, j’ai mis à jour le lien YouTube. J’ai vu l’article dans Libé, et comme dans beaucoup d’autres:
Je prépare un autre article sur l’existence de obsolescence programmée (avec un point d’interrogation), mais comme le sujet est chaud je recherche des références solides.
Juste une petite question qui peut sembler stupide mais qui me taraude: pourquoi n’a-t-on jamais éteint cette ampoule depuis son installation?
Elle était utilisée comme ampoule de veille au dessus des camions à une période où on laissait la lumière allumée la journée… En fait elle a été éteinte, et même déménagée plusieurs fois. Son histoire complète est ici : http://www.centennialbulb.org/facts.htm .. Sur cette page on trouve la petite phrase qui tue : « Began at 60 watts, currently shines at 4 watts. » Il serait intéressant de savoir sur quelle période ce changement a eu lieu, et s’il se poursuit, car il signifie que la résistance R du filament a augmenté avec le temps.
puisque le carbone du filament se sublime (et se dépose sur l’enveloppe) cela signifie que la section du filament diminue et que, par conséquence, sa résistance augmente.
C’est une arnaque leur garantie 1000 heures les ampoules ne durent pas aussi longtemps. Je défit tout le monde de me dire comment ils ont fait marcher leur garantie de 1000 heures et comment ils se sont fait remboursés !!!
C’est une objection intéressante, donc j’ai vérifié : la norme qui définit comment mesurer la durée de vie des lampes à incandescence s’appelle LM-49-01, elle est édictée par l’IES dans un document « Life Testing of General Lighting Incandescent Filament Lamps », ISBN: 978-0-87995-185-6 (dispo ici pour $15 )
Je n’ai hélas pas trouvé de données mesurées selon ce standard, mais selon la loi du Canada, la durée de vie vérifiée par un organisme indépendant ( comme le NIST aux USA ) doit figurer sur l’étiquette de l’emballage. Peu de marge pour la triche donc. Mais comme d’hab, je suis preneur de données fiables ( = référencées ) montrant que j’ai tort.
à part ça, je découvre ici une page qui dit la même chose que dans mon article d’une manière originale : si un américain achète des ampoules européennes conçues pour le 220V et les fait branche chez lui à 110V, elles vont durer 4000x plus longtemps, mais il explique aussi que ça ne vaut pas le coup.
Sur un autre blog j’avais écrit ceci:
Autopsie d’un stylo à bille
Sidération quant à la propension pour certains humains à fabriquer/utiliser des objets inutiles (colifichets) ou éphémères (plus qu’usables ou jetables) ceci tirant notre civilisation vers le bas (pour ne pas dire les bas fonds)
– bille en matière usable ou à défaut le logement de cette bille, voire les deux …
– tuyau/réservoir à canal fin et paroi épaisse (effet de loupe pour augmenter l’impression de volume de l’encre)
– réservoir rempli à moitié d’encre(en ce qui concerne les SB transparents) au tiers pour les autres
– corps en matière soit cassable ou solide mais scellé
– recharge d’encre quasi impossible (prix de cette encre, très difficilement disponible, 25 €uros/litre pour 900 à 1000 doses )
– des dizaines de milliards de stylos à billes et autres instruments d’écriture sont partis à la poubelle depuis des décennies (cela pourrait être aussi considéré comme un mépris d’écrire?)
Idem pour les rasoirs (à 25 lames bientôt et inversement proportionnels à leur efficacité et autres briquets jetables, nous tendons à des chiffres astronomiques !), et si on rajoute les cigarettes et autres chewing-gum on tangente l’affolement)
Je rajouterai les objets et la nourriture pour les chiens-chiens à sa mémère sans oublier au restaurant l’assiette quasi-pleine de la « minaudière » qui n’a pas faim et qui sait très bien ce qui va suivre auprès de son séducteur
Et puis ce petit électroménager qui se jette pour n+1 (dé)raisons? (d’autant plus que nous savons parfaitement, et le mot est juste, fabriquer ce genre d’outil ménager pour durer les 30 à 50 ans à venir si ce n’est plus, avec tous les 2 ou 3 ans, selon l’usure, un petit coup d’affûtage sur la lame)
Et que dire des voitures ? là on atteint le summum du gaspillage éhonté !
A croire que le suicide collectif que constitue la complicité et la lâcheté générale pour, à tout prix conserver un emploi pour manufacturer/utiliser ces objets encore et encore plus éphémères, n’effraie personne ?
http://www.come4news.com/autopsie-dun-stylo-a-bille-393290
http://www.fiscalite-environnementale.net/article-comment-sortir-du-tout-jetable-67096032-comments.html#comment96726640
Bonjour à tous, remarquables explications scientifiques, article et commentaires bien étayés.
Mais attention, si les « ampoulistes » de ce vilain cartel ne se sont pas entendus sur la durée de vie de leur produit (d’après la cour britannique, mes respects…), c’est peut-être parce qu’ils n’ont pas eu besoin de le faire à titre collectif. La logique de profit est purement individuelle…
Croire que les industriels (pas tous), quelque soit le secteur, ne nous vendent pas du jetable pour pérenniser leur activité n’est-il pas un peu naïf ?
Moi perso ce que je trouve bien naif c’est de croire qu’un fabricant qui saurait fabriquer des ampoules qui durerait plus longtemps pour les mêmes performances et le même prix ne le ferait pas. Là maintenant, afin d’ainsi gagner la quasi totalité des parts de marché et gagner plein de pognon tout de suite maintenant, et il s’abstiendrait de le faire afin de ménager ses possibles gains futurs ET ceu de ses concurents …. Faut vraiment croire que les entreprises sont dirigés par des gens charitables et pas pret a tout gagner pour gagner de l’argent rapidement 😀
Accesoirement penser qu’un cartel existerait pour les ampoules, ça voudrait dire que depuis 50 au moins ce cartel existerait et continuerait, et le tout sans se faire choper …. niveau vraisemblance limite la domination par des reptiles extra terrestre est aussi crédible …
@Aeterna,
lorsque je me suis marié j’ai récupéré l’aspirateur « Electrolux » de ma très chère mère, il avait presque 20ans. Ma femme s’en est servie pendant encore 5 ans et quand EDF a changé les compteurs de 110 volts en 220 volts ils nous l’ont échangé contre un « Hoover » tout en plastique cassable (l’autre était en fer gainé d’une sorte de tissu). La fin de l’histoire le « Hoover » a duré 4 ans….moteur grillé, je suppose que l’Electrolux aurait été encore vivant. ceci ce passait entre les années 50 et 75. J’ai été témoin d’un tas de dérives et de malfaçons (dont on ne peut pas écarter quelque soupçons que ce soit, du fait des répétitions au cours du temps)
Je vois très bien de quel aspirateur tu veux parler, ma maman avait le même et pour la séquence nostalgie, c’est ici : http://www.youtube.com/watch?v=i3a6uV7Bp7Q
Mais une chose qu’on oublie, c’est que ces merveilleux aspirateurs immortels coûtaient très cher. Je n’ai hélas pas retrouvé les prix de l’époque, mais ici http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1969_num_3_1_1875 on voit que seuls 50% des ménages avaient un aspirateur à la fin 1968 et que si on extrapole la baisse de prix de 30% en 8 ans de l’électroménager (soit 4.5% par an), on trouve que les aspirateurs coûtent aujourd’hui environ 7.5 fois moins cher qu’en 1968. Comme un aspi Electrolux coûte aujourd’hui dans les 200 Euros, on peut considérer que celui de nos mamans coûtait l’équivalent de 1500 Euros… Alors, quel aspirateur revient moins cher ? L’Electrolux à 1500 Euros sur 25 ans ou l’autre à 200 sur 4 ? Si tu préfères le « durable » tu peux payer 1000 Euros pour un aspirateur dit « professionnel », dimensionné pour une utilisation quotidienne intensive, et ne l’employer qu’une fois par semaine.
Votre raisonnement est pertinent…mais j’ai tout de même un doute. Mes parents étaient des gens extrêmement modestes ( façon élégante de ne pas dire pauvres ) et nous étions huit enfants à la maison ( en fait, six, au moment de l’achat ); jamais ils n’auraient pu acquérir cet aspirateur si vraiment, il représentait une somme équivalente à plus d’un mois de salaire.
Suite au paragraphe « L’Electrolux de ma maman » de l’article https://drgoulu.com/2013/05/01/lobsolescence-est-elle-programmee-2/ . ma maman a retrouvé la facture du sien, (edit ***) : » Electrolux Z325 acheté en 1976 : CHF 648.- En comptant une inflation de 2% ça fait environ 1125 Euros actuels. »
Vos parents l’ont peut être gagné à un concours, ou cassé leur tirelire pour faire un bon investissement puisqu’il marche toujours 🙂
A ce propos : tout le monde cause des appareils qui tombent en panne juste après la garantie, mais personne de ceux qui durent 10 ou 20 fois plus longtemps, pourtant il doit statistiquement y en avoir pour diverses raison très bien expliquées dans http://eric.cabrol.free.fr/dotclear/index.php/2013/05/02/1296-obsolescence-programmee
Un truc rigolo avec « l’obsolescence programmée » c’est qu’elle est sélective avec le temps. En 1976 elle frappait les voitures et les ampoules, mais pas les aspirateurs ni les téléphones, et maintenant c’est le contraire 😉
Je me souviens de notre premier aspirateur, acheté vers 1959. Il coûtait 2160 drachmes (l’équivalent de 72 dollars US) au comptant, ou 24 mensualités de 100 drachmes — à une époque où 1000 à 1200 drachmes constituaient un salaire modeste mais correct!
Moi, je possède toujours l’aspirateur traîneau Electrolux de ma mère. On lui a remplacé, une fois, les charbons. Il fonctionne depuis… 55 ans !
Bonjour,
« Ce que montre l’article, c’est que l’amélioration de la qualité des filaments (et ampoules) a été utilisée pour améliorer le rendement de l’ampoule (= produire plus de lumière pour la même électricité) plutôt que pour augmenter la durée de vie, parce que c’est plus économique pour le consommateur. (ou plutôt parce que le consommateur choisit ce qui est plus économique pour lui) »
Dans ce reportage, nous pouvons voir à plusieurs reprises des emballages et des publicités vendant toutes la même durée de vie exactement, 1000 h et non un éventail bien plus probable (800h, 1200h, 1500h, qui dis mieux ?, à titre d’exemple) sans entente préalable des fabricants. De plus, pour s’entendre sur le prix, il faut au préalable s’entendre sur ce que l’on vend, et donc sur la durée. Je me trompe peut-être ^^, mais je vois mal ce cartel s’être entendu pour fixer un prix de l’heure de vie d’éclairage. Le cartel a fixé un prix par ampoule, certes, mais pour ce faire, il aura fixé une durée de vie au préalable.
Je ne me permets pas de critiquer le point scientifique soulevé, je vous en remercie au contraire, mais en revanche, c’est dans les intentions que vous prêtez au cartel que je pense vous faites fausse route. Ou que vous êtes trop clément, ou soucieux de présomption de leur innocence. 🙂
Sur la page « obsolescence programmée » de Wikipedia, il manque peut-être un chapitre sur l’obsolescence par opportunité, finalement.
(non, je ne m’y colle pas :p)
Merci encore, j’espère que ces critiques ne froisseront pas celui qui tout de même, nous aura encore appris quelque chose aujourd’hui.
Monsieur Goulu, vous ne démontrez rien du tout. Vous vous parez d’un langage « scientifique » afin de noyer le poisson et épater le gogo qui, fatigué par le vocabulaire sautera directement à la conclusion.
Vous ne faites que des affirmations péremptoires et vous faites des graphiques qui représentent votre pensée et non des données expérimentales.
Je demanderais juste ceci: comment cela se fait que depuis 1950 alors que – je vous cite – « Des progrès technologiques ont évidemment été réalisés dans la fabrication des filaments pour réduire la vitesse de leur évaporation. Ils sont aujourd’hui doublement spiralés pour augmenter la probabilité qu’un atome évaporé se redépose sur le filament. Et l’ampoule est remplie d’un gaz inerte dont la pression « ramène » le tungstène évaporé vers le filament. « , la durée de vie garantie ne soit toujours que de 1000 h? D’un coté vous affirmez que c’est impossible d’augmenter cette durée de vie, et de l’autre vous affirmez que des progrès ont été fait.
Vos graphiques, d’après ce que je vois ne représentent aucunement des données expérimentales mais plutot une l’illustration du fait que vous affirmez. Tout ceci n’est pas scientifique.
LES DONNES EXPERIMENTALES, voila ce qui défini la démarche scienfitique.
Ce que montre l’article, c’est que l’amélioration de la qualité des filaments (et ampoules) a été utilisée pour améliorer le rendement de l’ampoule (= produire plus de lumière pour la même électricité) plutôt que pour augmenter la durée de vie, parce que c’est plus économique pour le consommateur. (ou plutôt parce que le consommateur choisit ce qui est plus économique pour lui)
Les formules de « lamp rerating » que j’utilise pour prouver ceci proviennent de la référence [3] et ont été obtenues expérimentalement.
Des mesures expérimentales sont très faciles à faire dans n’importe quel labo d’électricité, et ont été faites très souvent: augmentez la tension d’alimentation et votre lampe produira plus de lumière pendant moins longtemps. Diminuez la et elle vous chauffera pendant des années. J’ai juste pas autant de temps ni d’argent que les pompiers de Livermore pour faire ces mesures, mais si vous avez des mesures expérimentales qui infirment la théorie, je serais heureux de les connaitre.
à part ça ce que dit cet article n’est pas très original ni nouveau, c’est sur la wikipédia, donc allez modifier là-bas, pour voir …
Longtemps après la guerre…
En général, les progrès technique permettant en théorie de dépenser moins pour le même service conduisent plutôt à dépenser autant pour un service supérieur. C’est par exemple le cas des voitures, ou des écrans plats : à diagonale égale, on consomme moins qu’un CRT, résultat, nous prenons des télés bien plus grandes)
Je cite :
« ’Effet rebond, de son vrai nom paradoxe de Jevons. Baptisé du nom de l’économiste britannique William Stanley Jevons, ce paradoxe s’énonce ainsi « plus les améliorations technologiques augmentent l’efficacité avec laquelle une ressource est employée, plus la consommation totale de cette ressource aura tendance à augmenter, au lieu de diminuer ». En d’autres termes, le progrès apporté par la technologie est souvent annihilé par le changement de comportement qu’il induit. »
Il ne faut pas oublier de tenir compte de l’inflation : les produits actuels sont bien meilleur marché que les « équivalents » de nos parents. J’en donne trois exemples dans https://drgoulu.com/2013/05/01/lobsolescence-est-elle-programmee-2/ mais c’est le résultat de la « production de masse », que certains appellent « société de consommation ».
Attention à ne pas faire dire au paradoxe de Jevons alias effet rebond alias postulat de Khazzoom-Brookes autre chose qu’ils ne disent. C’est un effet purement économique : si arrivez à produire un bien en utilisant moins de matière première ou d’énergie, il sera moins cher, ce qui vous permettra d’en vendre plus, ce qui risque bien de consommer plus de matière première et/ou d’énergie. Il n’y a aucun « changement de comportement » là dedans.
Mais je pense (comme vous ?) que l’écologisme n’a pas du tout intégré cette aspect des choses. L’amélioration de l’efficacité énergétique ne conduira probablement pas à des économies. J’en cause un peu dans https://drgoulu.com/2009/05/02/pourquoi-seulement-2000-watts/
Toujours sur la fameuse ampoule de Livermore (quel gaspilleurs, ces pompiers: éteindre la lumière c’est aussi de l’économie d’énergie!), il y a un site: http://www.centennialbulb.org/cam.htm
qui, par le biais d’une webcam la met sur la toile. C’est la 2ème webcam, la 1ère a crevé!
J’avais visité dans le cadre de mon job une usine de fabrication de lampes et avait discuté de ceci un bon moment avec un responsable de ligne de fabrication qui m’avait laissé entrevoir quelques « imperfections » sans faire lui-même la relation avec l’achat « forcé ». Il s’agit des années 80 et probablement que depuis, plus que l’excellence a remplacé ces vieilles pratiques.
Le lobby des « ampoulistes » à encore frappé ! il est soigneusement caché dans cet article que les allumages extinctions sont la cause majeure des destructions des filaments ce que Dr Goulu souligne sans toutefois insister. Les défauts de fabrication « involontaires » que sont le vide pas trop poussé dans l’ampoule, l’étanchéité du passage des conducteurs à travers le verre, le verre lui même qui n’est pas forcément de la qualité adéquate, le filament dont l’épaisseur n’est pas constante (le rétrécissement à un endroit est cause de ruptures nombreuses de celui-ci) la qualité de l’alliage est aussi sujette à caution! etc…
références s’il vous plait ! Les références sont ce qui font la différence entre les ragots et la science, et je suis tout prêt à changer d’avis si les faits que vous mentionnez sont établis.
Mais:
1) il ne faut pas faire le vide dans les ampoules. C’était le cas dans les premières, mais ça augmente l’évaporation du tungstène. Actuellement on met des gaz inertes à basse pression, pour ne pas augmenter le refroidissement du filament par convection. C’est de nouveau un compromis
2) Si l’étanchéité n’est pas bonne et que l’oxygène entre, l’ampoule meurt en quelques secondes, minutes, mais pas centaines d’heures.
3) C’est quoi la « qualité adéquate » du verre ? Plus épais pour qu’il soit moins perméable il absorbe plus de rayonnement… re-compromis
4) A ma connaissance le tungstène des filaments est aussi pur qu’on peut industriellement l’espérer. Indice contraire ?
5) Je n’ose pas imaginer le coût de modifier l’épaisseur du filament d’une ampoule qui doit coûter 10 centimes, sachant qu’une telle modification se verrait immédiatement (filament plus « blanc » en certains points » et aurait un effet dramatique sur la durée de vie de la lampe.
les références sur tout ce qui précède sont dans la wikipédia entre autres. Si vous avez d’autres infos, partagez-les !
Bonjour Dr Goulu! 🙂
je réagis à ceci:
« références s’il vous plait ! Les références sont ce qui font la différence entre les ragots et la science, et je suis tout prêt à changer d’avis si les faits que vous mentionnez sont établis. »
Sans vouloir remettre en question entièrement cette affirmation, je trouve qu’elle pourrait être nuancée.
Un exemple: http://anthropopotamie.typepad.fr/anthropopotame/2011/06/un-tournant-animaliste-en-anthropologie.html
La science, c’est aussi les scientifiques, c’est aussi les moyens financiers de faire de la science, etc, et c’est sans doute très loin du paradis perdu auquel vous semblez croire. Il ne faut pas que l’angélisme choisisse trop son camp, ou c’est de la triche. :p
Ouai, je me disais bien que de la conspiration made in Arte ne pouvait être que de la fausse conspiration, avec la contre info (ici le fait que la lampe ne consomme que 4w) toute prête à être sortie pour ridiculiser ensuite les vilains conspirationnistes. Les gros malins.
Les ampoules destinées aux feux de trafic sont faites pour une durée de vie de 10’000 heures; un peu plus d’un an. On remarque, que pour des ampoules de qualité, ce n’est pas le nombre d’enclenchement qui compte (exemple: le clignotant) mais bel et bien la durée de service. Les fabricants (en plus d’un prix de l’ordre de 4.-) arrivent à cette durée en sous-voltant le filament, qui offre un spectre tiré dans le rouge, ce qui corrobore clairement avec la teneur de l’article du Dr Goulu. Et pour le trafic, la couleur « principale » est le rouge. Pas le respect de la chrominance, ni la facture d’électricité. Pour cette dernière, on monte des LEDs.
Ce commentaire amène un facteur important, à mon sens négligé dans cette contribution : la main-d’oeuvre pour le remplacement. Personnellement, je suis prêt à payer quelques francs de plus pour changer mes ampoules 10x moins souvent, donc les fluocompactes et bientôt les LEDs sont clairement plus avantageuses, pas seulement sur le plan énergétique ! Le sous-voltage des ampoules traditionnelles dans l’équipement technique pour les faire durer plus longtemps se comprend d’autant plus facilement…
Merci beaucoup pour la démonstration… Néamoins, j’ai une interprétation plus nuancée concernant le point 285 du Chapitre 17 du rapport. Je dirais plutôt que leur conclusion débouchant sur une « allégation fallacieuse » a été donnée faute de preuves scientifiques valides ; puisqu’ils n’on pu ni corroborer, ni contredire les déclarations des représentants du BSI-BSA et des autres fabricants. Le défaut de preuves infirme certes les allégations qu’il y ait pu y avoir une limitation de durée de vie des ampoules, mais ne confirme en aucun cas les déclarations sous serments des représentant du BSI et BSA.
Je dirais plutôt que faute de preuves, le point concernant la durée de vie des ampoules a du être classé sans suite
Autre façon de voir le problème :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lampe_%C3%A0_diode_%C3%A9lectroluminescente#Comparatif_de_rendements_et_de_dur.C3.A9es_de_vie
Les industriels vendent maintenant des ampoules LED qui à éclairage équivalent durent 50 à 100 fois plus longtemps que les lampes à incandescence, pour 4 fois le prix maximum. On pourrait dire que ce qu’il s’est passé dans les années 50 importe peu : s’il y a eu entente et complot sur la durée, manifestement ça ne tient plus, et les industriels vendent des produits qui durent plus longtemps, pour un prix qui ne grimpe pas en flèche. Ce qui est à l’opposé de l’obsolescence programmée… Et qui donne un magnifique contre-exemple à la thèse du « avant, c’était mieux et ça durait ».
Haaaaa ben merde…. saloperie de source que j’ai pas creusée (et il ne me serais jamais venu à l’idée de la creuser de cette façon), j’avais fais comme dit dans le debut de l’article : « ils l’ont dit dans arté, c’est donc vrai »…… erf
En tout cas merci beaucoup pour cette info vraiment info.
Il me semblait bien que cette histoire de conspiration sur l’obsolescence programmée des ampoules électriques sonnait faux, comme toutes les théories du complot d’ailleurs. Merci donc pour cet éclairage (ah ah!)
Merci Dr Goulu, très bon article
Petite correction : N’étant pas une mesure relative, le kelvin n’est jamais précédé du mot « degré » ni du symbole « ° », contrairement aux degrés Celsius ou Fahrenheit.
Merci de l’info, c’est corrigé !
Il me semble que la courbe est erronée. Cela semble être g(t)=1/t+0.01*(t/1500)^9.
Cela ne colle pas pour le paramètre de référence t=1000 : on devrait avoir 1/1000 (coût de l’ampoule) + 10/1000 (coût de l’électricité) = 0.011€ de l’heure.
Si je note T la température, le temps t est proportionnel à T^(-12), or l’intensité lumineuse produite est proportionnelle à T^3 donc finalement à t^(-1/4). Pour garder cette intensité constante, il faut donc une plus grosse ampoule, un plus long filament, que sais-je, vraisemblablement multiplier la consommation en électricité par un facteur proportionnel à l’inverse, c’est-à-dire t^(1/4). La bonne fonction à regarder est donc f(t)=1/t+0.01*(t/1000)^(1/4) (sans tenir compte d’un éventuel surcoût lié à la production d’ampoules plus durables). Le minimum semble être vers 480h, peu importe mais surtout on n’a pas l’impression comme sur le graphique ci-dessus que le prix pour le consommateur explose quand la durée de vie de l’ampoule augmente.
Même si son intérêt pécunier n’est pas forcément d’acheter des ampoules plus durables, le consommateur peut préférer acheter moins souvent des ampoules, ce qui est moins polluant, et préférer que son argent aille plus vers le producteur d’électricité que le producteur d’ampoules.
C’est vrai, j’ai « triché » avec le paramètre car les infos recueillies sont peu claires. On le voit dans le passage traduit où les ampoules doivent « avoir, en moyenne, une durée de vie minimum de 1000 heures ». Notez le « moyen…minimum ». Sauf erreur de ma part, ça signifie que les 1000 heures sont garanties pour une ampoule allumée+éteinte un certain nombre de fois par jour. Or il semblerait que les chocs thermiques propagent les microfissures du filament (créées par l’évaporation) donc qu’il faille dimensionner l’ampoule pour une durée plus longue. Le calcul est fait dans la référence [3] que je n’ai pas réussi à me procurer, donc j’ai ajusté le paramètre à 1500h pour que le minimum soit autour de 1000h.
Sur les maths un gros doute m’étreint, mais je crois bien que vous ayez raison et que je me sois planté en faisant un rapport i/t plutôt qu’une substitution. J’y réfléchis encore un peu et je corrige, merci d’avoir relevé ça
J’aime bien votre dernière phrase car je suspecte que les boum des ampoules « basse consommation » vise à plus à récupérer une partie des 90% dépensés en électricité vers les fabricants d’ampoules qu’à alléger la facture des consommateurs. Car si elles étaient vraiment meilleur marché, plus écolo et tout, il n’y aurait aucune raison d’interdire les lampes incandescentes, les consommateurs les abandonneraient tout naturellement…
« Car si elles étaient vraiment meilleur marché, plus écolo et tout, il n’y aurait aucune raison d’interdire les lampes incandescentes, les consommateurs les abandonneraient tout naturellement… »
Ca suppose que les consommateurs sont des acheteurs rationnels, ce qui n’est pas toujours le cas. En l’occurrence, ils peuvent très bien prendre les ampoules moins chères (donc incandescentes) malgré le fait que les euros de différence soient en pratique investis sur une période énorme, les préférer par habitude, en raison de certains défauts des lampes basses consommation (elles peuvent mettre plusieurs minutes à atteindre un niveau d’éclairage correct : pour une ampoule de WC, par exemple, une lampe fluo-compacte sera peut-être un mauvais choix comparé aux LED ou aux ampoules classiques ?), de leur taille parfois bien plus importante…
Présupposer que le consommateur choisit le coût optimal sur la durée et le produit le plus écologique, c’est, au mieux, un doux rêve. Et ça enlève une masse de paramètres.
En tant que photographe, j’ajouterai aussi que le rendu des couleurs ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_rendu_de_couleur ) est beaucoup moins bon avec les lampes fluo-compactes courantes. D’où une lumière moins agréable, un rendu de la couleur de la peau altéré.
Absolument, « l’acte d’achat est un acte irrationnel » nous rappelait souvent un prof de vente … Le problème fondamentale c’est que la « valeur » d’un produit n’est pas la même pour tous, ou même pour différentes utilisations (WC, salon etc.)
A propos de la photo, il est clair que le spectre de la lampe joue un rôle important, et que nos yeux sont habitués à celui du « corps noir » thermonucléaire autour duquel nous gravitons.
Et les plantes aussi, d’ailleurs. Certains cultivateurs en chambre se préoccupent beaucoup du rendement chlorophylle/KWh (voir ce commentaire d’un précédent article ). Plus « sérieusement », si vous avez des plantes rares, des ampoules basse consommation ne sont pas forcément le choix le plus économique…
« l’acte d’achat est un acte irrationnel »
Tout dépend en fait de l’achat. Si l’on achète un objet utile ou nécessaire, il s’agit d’un choix parfaitement rationnel.
le « en moyenne » peut se comprendre à travers la façon (ou les façons) dont est déterminée la durée de vie des lampes à incandescence : on met sous tension un lot de lampes et lorsqu’il ne reste plus, au bout d’un temps t que la moitié du lot initial en fonctionnement, on déclare que la durée de vie de ce type de lampe est t. La fabrication d’un filament est un processus industriel, la tolérance sur la résistance d’un filament est de 7% (crois-je me souvenir), ce qui justifie, à mon sens, le « en moyenne ».
Dans nos maisons, les économies d’énergie réalisées avec les lampes fluocompactes sont absolument marginales, voire inexistantes.
1) En hiver, alos que l’on sollicite plus l’éclairage, la chaleur dégagée par une lampe à incandescence se soustrait naturellement à celle nécessaire à chauffer le logement par les moyens habituels. Gaz ou fioul : la perte est minime. Et si le chauffage est électrique, on se trouve dans un jeu à somme nulle : l’opération est économiquement neutre.
2) Reste les périodes de l’années où l’on ne chauffe pas. Ce sont aussi celles où les journées sont plus longues et où l’on fait le moins appel à l’éclairage artificiel.
Imaginons que l’on remplace 300 W de puissance d’éclairage à incandescence par 75 W de fluocompacte pendant 2 heures par jour et 150 jours, on arrive à une économie de 64 kWh, soit autour de 7,50 euros annuel sur la facture. Tout juste le prix d’une bonne ampoule fluocompacte, là où il aura fallu en acquérir une dizaine.
Alors oui, on trouve des fluocompacte moins chère, ce qui peut permettre de rentabiliser leur achat sur 5 ans au lieu de 10… à condition qu’elles tiennent vraiment 5 ans.
Maintenant, voyons un peu plus loin. Mettons que l’on devait payer 50 centimes pour une lampe à incandescence et 4 euros pour son équivalent fluocompacte. Sur 10 ampoules, le surcoût à l’achat est donc de 35 euros. Ces 35 euros, je peux espérer les amortir sur 5 ans. Mais si je plaçait cet argent à 4 %, il me rapporterait 6 euros sur la même période, donc le retour sur investissement passerait alors à 6 ans.
Bref, les lobbies climatiques permettent de faire passer absolument n’importe quelle mesure, surtout les plus ineptes et pourvu qu’elles profitent à certains. Mais pas au consommateur. Surtout pas !
Effectivement, sous nos latitudes (Suisse, Paris…) 75% du temps où nos lumières sont allumées, notre chauffage l’est aussi, et ceci n’est pas pris en compte dans les calculs des « économies » réalisées avec les ampoules basse consommation.
Il y a eu une discussion à ce propos dans cet article https://drgoulu.com/2007/11/07/ampoules-a-faible-consommation/ où, l’on trouve un lien vers http://heatball.de/en/ qui fabrique d’intéressants chauffages d’appoint pouvant utiliser les culots des bonnes vieilles ampoules désormais interdites 😉
Personnellement je pense que les ampoules fluocompactes ne sont qu’une très maladroite transition vers l’éclairage à LEDs
Encore 80 millions d’années d’infrarouge ? Les fabriquants vont s’empresser de nous le facturer à l’achat 🙂