A la base, c’est le titre de l’article « One weird theory could make anti-gravity and faster-than-light travel possible » d’io9 qui m’a fait bondir. Aucune théorie ne « permet » ou « rend possible » quelque chose. Les théories décrivent en langage humain les lois de l’Univers, et ce sont elles seules qui fixent les limites. Si la théorie permet quelque chose que l’Univers interdit, ou vice-versa, c’est une mauvaise théorie. Je ne sais pas si la théorie de Heim mentionnée dans l’article a été formellement infirmée, mais tant qu’elle n’aura pas été confirmée expérimentalement, elle ne « permet » rien du tout.
Sauf de rêver.
Grâce à un commentaire de l’article, j’ai découvert « The Road Not Taken »*, une nouvelle de science-fiction d'Harry Turtledove écrite en 1985, et que l’on peut trouver dans les ouvrages cités en référence, ou en ligne en cherchant bien… Voici ses 18 pages résumées en quelques lignes.
Un énorme vaisseau extraterrestre Roxolani se pose sur la Terre dans un futur proche. La mission de son capitaine est claire : conquérir cette planète arriérée dont les habitants ne maîtrisent visiblement ni l’antigravité ni le voyage supraluminique. Il envoie rapidement ses soucoupes volantes bombarder les environs du lieu d’atterrissage et ses troupes au sol massacrer les premiers habitants rencontrés afin de terroriser les autres et obtenir une reddition rapide, comme sur les nombreuses autres planètes sous-développées envahies auparavant.
Après quelques minutes de surprise, les humains s’aperçoivent que les bombes des Roxolani sont des tonneaux de poudre noire, et que leurs fantassins sont alignés comme au 19ème siècle, tirant des salves avec des mousquets. Lorsque les Terriens ripostent avec mitrailleuses, chars et missiles à tête chercheuse, ils mettent rapidement en pièces les agresseurs sidérés, et font prisonniers quelques survivants.
Après quelques cours de langue anglaise, les Terriens demandent aux Roxolani pourquoi ils utilisent des armes si primitives alors qu’ils peuvent voyager plus vite que la lumière. Les Roxolani, vexés, expliquent que la poudre noire est une découverte récente et qu’ils maîtrisent également depuis peu la fabrication de l’acier et disposent de lunettes astronomiques, technologies qui leurs manquaient pour voyager dans l’espace. Par contre, ils s’étonnent que les humains disposent d’un armement si puissant alors qu’ils ne connaissent pas les principes pourtant élémentaires de la propulsion hyperspatiale…
Les Terriens s’aperçoivent qu’en manquant une découverte essentielle, ils ont suivi une voie qui les a confinés sur Terre et conduits à développer un armement sophistiqué au cours de conflits fratricides. Les Roxolani se rendent compte que l’épave de leur vaisseau apporte aux Terriens la technologie qui leur manquait pour dominer la Galaxie…
J’aime beaucoup cette histoire pour plusieurs raisons, mais surtout parce qu’elle pose une question intéressante : est-il possible que nous passions à côté d’un principe physique fondamental ? Ou est-il possible que les découvertes scientifiques et technologiques d’une autre civilisation se fassent dans un ordre très différent de celui que nous avons connu ?
Je pense que non.
D’une part, les expériences réalisables dépendent beaucoup de la maîtrise de l’énergie, or les niveaux d’énergie correspondant aux 4 interactions fondamentales sont très différents. A moins d’habiter une planète où on allume un feu en frottant deux morceaux d’Uranium pur, il faut maîtriser l’électromagnétisme avant les forces atomiques.
Une autre raison est le principe totalitaire de Gell-Mann : « tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire » en physique des particules. Selon la mécanique quantique en effet, toute interaction permise a une probabilité non-nulle de se produire, et donc se produit forcément. D’après ce principe, les particules prédites par la théorie de Heim ou l’une de ses consoeurs folkloriques doivent apparaître lors des collisions réalisées au CERN ou ailleurs pour peu que les niveaux d’énergie soient suffisants. Puisque nous n’avons rien vu, c’est comme pour le boson de Higgs : soit la théorie est complètement fausse, soit elle est un peu fausse et il nous faut plus d’énergie pour maîtriser la physique associée à ces particules. S’il est possible, le voyage intersidéral est forcément devant nous, à des énergies plus élevées. Nous n’avons pas pu passer à côté.
*Note : le titre est celui d’un joli poème de Robet Frost
Références
Recueils contenant la nouvelle « The road not taken »: (liste complète)
- Jerry Pournelle "Warrior" (1986) T. Doherty Associates ISBN:0812549597 WorldCat Goodreads Google Books
- Harry Turtledove "Kaleidoscope" (1990) Del Rey ISBN:9780345364777 WorldCat Goodreads Google Books
- Orson Scott Card, Poul Anderson, Robert A. Heinlein, Lloyd Biggle Jr, Theodore Sturgeon, Isaac Asimov, Edmond Hamilton, Arthur C. Clarke, James Blish, Ray Bradbury, Harlan Ellison, R. A. Lafferty, Robert Silverberg, Frederik Pohl, Brian W. Aldiss, Ursula K. Le Guin, Larry Niven, George R. R. Martin, Harry Turtledove, William Gibson, Michael Swanwick, Karen Joy Fowler, C. J. Cherryh, James Patrick Kelly, Terry Bisson, John Kessel, Lisa Goldstein, George Alec Effinger "Masterpieces: The Best Science Fiction of the 20th Century" (2004) Ace Books ISBN:9780441011339 WorldCat Goodreads Google Books
- Orson Scott Card, Poul Anderson, Robert A. Heinlein, Lloyd Biggle Jr, Theodore Sturgeon, Isaac Asimov, Edmond Hamilton, Arthur C. Clarke, James Blish, Ray Bradbury, Harlan Ellison, R. A. Lafferty, Robert Silverberg, Frederik Pohl, Brian W. Aldiss, Ursula K. Le Guin, Larry Niven, George R. R. Martin, Harry Turtledove, William Gibson, Michael Swanwick, Karen Joy Fowler, C. J. Cherryh, James Patrick Kelly, Terry Bisson, John Kessel, Lisa Goldstein, George Alec Effinger "Masterpieces: the best science fiction of the century" (2001) Ace Books ISBN: WorldCat Goodreads Google Books
17 commentaires sur “La route que nous n’avons pas prise”
Bonjour,
je suis bien votre raisonnement, et suis presque prêt à le suivre,
si ce n’est qu’un détail tout de même m’incite à la réserve.
C’est ce qui, dans notre connaissance, et nos concepts, relève au moins en partie de notre « anatomie ». Les représentations que nous construisons de la réalité ne sont peut-être pas toutes si indépendantes de ce que nous pouvons percevoir, mais aussi de ce que nous avons pu conceptualiser. Il n’est pas dit du tout que nos représentations, y compris mathématiques, y compris les plus simples, ne soient pas contingentées par nos structures mentales.
C’est pure spéculation de ma part, rien de scientifique dans mon propos. Si ce n’est peut-être de poser la question.
Alors j’en profite, j’en pose une autre (qui n’est pas sans rapport).
Il s’agit des corps, dont à ma connaissance, nous avons des exemples de corps infinis, et de corps finis cycliques (merci vraiment merci de me corriger si ma vision est simpliste et que je suis loin du compte).
Tout comme nous pouvons ramener les courbes en 2D à des bouts de droite et des bouts de cercles.
Tout comme, si tant est que nous croyions à après la mort, nous concevons un paradis ou un enfer « infinis », ou un cycle de réincarnation.
Donnés comme cela, ces observations semblent relever de la coïncidence, voire du capilotractage. Et elles le peuvent peut-être effectivement. Toutefois, dans quelle mesure cela peut révéler aussi une « approche » de notre conceptualisation, qui mettrait en évidence un lien entre nos structures mentales et ce que nous conceptualisons ?
La question serait non de remettre en question l’existence des corps infinis, ou cycliques, ou la non-existence d’autres corps, mais de se demander pourquoi notre pensée nous mène à la notion de corps.
Je crois savoir que vous êtes sensible à une sorte de pré-existence (je me trompe peut-être), mais est-ce seulement cela ?
Bonne journée !
J’aime bien la réflexion sur notre anatomie: Nous disposons d’un certain nombre de sens, mais il en existe d’autres dans la nature, comme par exemple d’être sensible aux champs magnétiques (p ex. http://www.mondeo.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=728&Itemid=1&ed=28). Si notre anatomie était très différente, je pense que l’ordre dans lesquels nous aurions fait les découvertes, tout comme l’ordre dans lequel nous aurions passé de découverte à utilisation serait forcément aussi différent.
Une voie peu aussi être très dépendante d’une époque, des conditions économiques et sociale de celle-ci. Si le fait qu’une grande partie de notre économie dépende actuellement d’énergies fossiles et probablement du au fait que les anglais ont été en grande partie au début de l’ère industrielle. La même dynamique au Maroc aurait probablement conduit à d’énormes investissement en fours solaires au lieu d’aller risquer sa vie au fond d’une mine de charbon… mais bon en Angleterre, c’est plus pragmatique de creuser plutôt que d’attendre qu’il fasse beau.
Le siècle passé a vu l’avènement du traitement de l’information: mais rien n’empêche de penser que nous aurions pu la traiter différemment. Lorsque l’on voit le gigantesque écart de puissance entre le cerveau et les ordinateurs qui vont péniblement essayer de simuler un bout de cerveau (http://www.philosophy.ox.ac.uk/__data/assets/pdf_file/0019/3853/brain-emulation-roadmap-report.pdf), on se dit qu’on n’a pas forcément pris la meilleure voie possible, mais celle qui par les circonstances étaient le plus à portée immédiate.
Ceci dit, pour ce qui est des voyages dans l’espace à beaucoup plus vite que la vitesse de la lumière, j’ai aussi un doute que ce ne soit que l’affaire d’une petite opportunité ratée, d’un concours de circonstance qui nous a écarté d’une voie bien plus simple… On met tout de même en jeu des énergies non négligeables
Je ne suis pas scientifique mais cet échange m’a passionné. J’aime bien ce dernier commentaire : » Si notre anatomie était très différente, je pense que l’ordre dans
lesquels nous aurions fait les découvertes, tout comme l’ordre dans
lequel nous aurions passé de découverte à utilisation serait forcément
aussi différent. »
Pour moi, les sciences ne sont que des outils. La nature par exemple, a utilise des lois mathématiques bien avant l’arrivée de l’homme. Je crois qu’il faut faire la différence avec : conceptualiser l’addition, et faire l’addition. Les êtres humains ont d’abord additionné sans se demander ce qu’était l’addition. Puis la nécessite, le besoin, ont fait qu’ils ont conceptualisés cette notions. Ils ont du communiquer, échanger….
En mathématiques par exemple ( je m’excuse si je dis des bêtises, je ne suis un scientifique) , et cela est personnel, on cherche a resoudre un probleme ( nécessité) donc on va chercher a conceptualiser quelque chose. Notre cerveau étant fait d’une manière est d’une seule, on cherche un moyen d’esprimer notre manière de penser. Les sciences, sont leur reflet de ce que nous sommes, de » comment nous sommes ». Notre pensée est abstraite et par les sciences, ont la rend concrète. Donc, une formule mathématique c’est aussi, « comment » nous sommes. 1+1 existe dans ma tête sans que j’ai besoin de le visualiser. Le mettre sur un bout de papier d’une manière précise n’est donc pas, anodin.
Pour répondre à la question posée au départ : je pense comme docteur Goulu. Le cerveau étant le même pour tous ( l’intelligence est la même chez chaque peuple) , il y a un cheminement que l’on va tous plus ou moins faire de la même manière. Aujourd’hui, c’est vrai il faut relativiser : la nécessite c’est l’argent.
Bref! on a commencé par faire voler du papier, puis un avion rudimentaire…jusqu’à aller dans la stratosphère, dans l’espace. Je pense pour conclure que si on vole dans la stratosphère « sans grandes difficulltés » aujourdh’ui, c’est que l’on connait assez cet environnement. Donc, si on ne peut pas « voler dans l’univers », c’est que l’on ne connait pas assez, l’univers. C’est à la recherche fondamentale de nous donner les clés. Cependant, la necessité aujourd’hui, c’est l’argent. Il va nous falloir être patient…
PS: je ne parlerai pas de De Vinci…;-)
Bonjour
Ne soupçonnant pas la simplicité fondamentale de l’univers, trompés par son effarante complexité de surface, nous nous sommes laissés aller à nous réfugier en ces bénéfiques mathématiques qui déjà nous permettaient de le contrer, de le circonvenir et de le manipuler
le moins péniblement possible, pensant grâce à elles, pouvoir le démasquer.
Malheureusement, ces séduisants outils nous ont finalement rendus complètement aveugles,
nous empêchant de comprendre, de « voir » ce qu’était réellement, concrètement, simplement cet univers.
http://www.liberes-des-mathematiques-savoir-enfin-ce-qu-est-l-univers.net
(Page 65, le chapître “ Ce qu’est la lumière » expose la succession d’erreurs qui nous ont
égarés et amenés à inventer une physique « mathématique », puis une physique « relativiste”
et enfin une physique « quantique”, après avoir abandonné la Physique tout simplement
« physique », d’emblée naturellement et entièrement compréhensuble.)
Bien cordialement Jean Vladimir Térémetz
Ecrivez de la SF, ça se vend mieux, c’est beaucoup mieux protégé que les théories scientifiques et ça peut mener loin. Ron Hubbard a commencé comme ça…
Sinon je salue l’exploit : parler de science en 106 pages sans jamais utiliser les mots « expérience » (ok, il y a 2x « expérimentation » à propos d’expérience passées), ni « valid* » ni « preuve » ni « prouver » ni « vérif* » c’est digne de La Disparition !
Et encore même pas sûr qu’en SF on en veuille 😀
Le commentaire de Raoul me rappelle quelque chose d’important: découvrir un principe de physique est une chose, développer une application en est une autre. Au moins un savant de l’Antiquité avait découvert le principe de la machine à la vapeur, mais l’idée n’est pas allée plus loin parce que personne n’en voyait l’utilité dans sa société.
Donc, oui, « les découvertes scientifiques et technologiques d’une autre civilisation » pourraient très bien se faire dans un ordre très différent du nôtre. Si cette civilisation de Turtledove avait eu 2 ou 3 autres planètes habitables dans son système solaire, elle n’aurait pas eu besoin de développer la propulsion supraluminique aussi vite. Et pour ceux qui connaissent leurs classiques, pensez à la civilisation aux 6 soleils d’Asimov.
J’aime bien le raisonnement qui lie les principes de physique fondamentale avec des niveaux d’énergie. La faille est de vouloir généraliser ce raisonnement qui s’applique aux principes fondamentaux aux technologies effectivement développées.
Dans la nouvelle, il me semble qu’effectivement l’humanité n’a pas pu passer à côté d’un niveau d’énergie, d’un principe fondamental permettant le voyage interstellaire à plus basse énergie que l’explosion d’un baril de poudre ou la lunette astronomique. Mais par contre il me semble évident que les Roxolani ont négligé la complexité des niveau d’énergie inférieurs. Les systèmes biologiques, chimiques, physiques de la matière condensée, sont complexes et ont des propriétés émergentes qui se découvrent par hasard ou par un effort de recherche systématique et qui s’expliquent souvent a posteriori.
Donc même si le raisonnement d’Harry Turtledove est faux, il me semble que son résultat ce tient : l’humanité, enfermée dans ses querelles, ne peut atteindre le niveau d’énergie suffisant pour voyager entre les étoiles mais développe une technologie très avancée en matière de destruction de son prochain.
Et pourtant les civilations divergent. La chose c’est produite dans l’histoire de l’humanité, les differentes civilizations ont divergé, elles ont laissé des troues. L’amerique pre-colombiénne a oublier la roue. Au moments des grandes découvertes en europe, la chine a décidé qu’elle avait atteind la perfection et arreté son devellopement.
Quand à l’europe elle ne s’interessa à l’agronomie qu’a l’arrivé des nouvelles especes américaine et ne dépassa la chine en terme de rendement agricole et de qualité de la production qu’au XIXéme.
Il ne faut pas oublier que la sciences ce devellope dans la société. Si celle-ci ne peut lui imposer un chemin elle peut lui barrer certaine route. Cella me rappelle l’entretient de Philippe Even,sur france culture qui explique que la démarche scientifique ne c’était dévellopé seulement pendant des periodes de liberté et de prospérité.
http://www.franceculture.fr/emission-avec-ou-sans-rendez-vous-la-demarche-scientifique-a-travers-les-siecles-2011-11-01
Quand au extra-terrestre avec un cerveau et plus généralement une anatommie très probablement très différent de nous, je pense qu’il n’ont pas les même mathematiques que nous.
Oui, c’est sur les civilisations n’évoluent pas à la même vitesse et divergent. Mais aucune n’a trouvé un moyen de voler avant de naviguer sur l’eau, aucune n’a fait le téléphone avant les signaux de fumée, aucune n’a fait de missile guidé avant le sabre. Cela dit je ne dis pas que c’est impossible, je pense juste la séquence des découvertes scientifiques humaine est plus due à une certaines logique qu’au hasard.
Sur les maths, tu peux lire https://drgoulu.com/2011/09/25/comment-comptent-les-extraterrestres/
iC’est parce que tu es humain, et que ce sont des civilisations humaines. Les roxolani ont sûrement des tas d’arguments pour expliquer l’ordre dans lequel ils ont fait leurs découvertes.
Je trouve ta thèse à peu près plausible, mais à peu près indémontrable. Tes arguments sont le produit du processus historique de la science humaine, c’est tout, tu expliques que c’est la seule façon de faire parce que c’est comme ça qu’on a fait.
C’est une question très intéressante que celle-ci. Jared Diamond tente d’y répondre dans son livre « de l’inégalités parmi les sociétés » (j’en ai fait un billet résumant l’argument) et son analyse méticuleuse laisse penser qu’en effet, les conditions initiales (géographiques notamment) sont largement responsables de la vitesse à laquelle les progrès se font, dans un ordre qui dépend essentiellement des ressources disponibles plutôt que du génie de tel ou tel peuple. Non pas qu’on ne puisse pas inventer l’imprimerie 2000 ans avant JC (sic!), mais simplement parce qu’une telle invention ne sert à rien si l’on n’a ni l’encre, ni l’acier, ni les lecteurs pour que cette invention connaisse le moindre succès. Bref, notre cheminement serait selon lui plutôt pas mal déterminé statistiquement… A voir aussi son analyse fascinante sur les raisons pour lesquelles la Chine s’est laissée dépasser par l’Europe: encore une question de géographie!
est-il possible que nous passions à côté d’un principe physique fondamental ? Ou est-il possible que les découvertes scientifiques et technologiques d’une autre civilisation se fassent dans un ordre très différent de celui que nous avons connu ?
« Je pense que non. » => ça, c’est une assertion parachutée, qui me parait aussi gratuit qu’ubuesque, et vraiment très loin de la rigueur scientifique moyenne habituelle. Il n’y a aucun élement qui peut justifier cette réponse qui soit à ce stade autre chose qu’une croyance…
les deux arguments qui suivent dans l’article justifient cet avis purement personnel. Quels sont tes arguments en faveur de l’opinion contraire ?
J’avais eu occasion de « bosser » sur mon blog avec un collègue physicien sur un billet de physique « simplifiée pour néophytes » autour de la théorie de Heim. Nous avions justement rappelé qu’expérimentalement, la théorie est erronée, pour ne pas dire dépassée. Ce n’est pas la première fois qu’une théorie s’avère inexacte et ce ne sera pas la dernière fois. Je ne poste pas de lien, les gens intéressés par mes propos n’auront qu’à fouiller sur mon blog.
Par contre je ne suis pas aussi catégorique que toi quant à écarter tout « oubli » ou erreur quelconque sur notre compréhension théorique en physique, chimie, biologie ou toute autre sciences. Non pas que je souhaite « croire » à des théories alternatives. Je suis docteur en biologie de mon état. Je ne « crois » pas en la science, croire n’a rien d’objectif, n’a rien de scientifique. La science, je la démontre et je la suis selon sa méthode rigoureuse. Je laisse la « croyance » aux religions. Mais je me refuse, personnellement, de me fermer l’esprit, même si la nouveauté peut sembler raisonnablement impossible. Je confie aux futures recherches le plaisir de nous surprendre. Et l’actualité scientifique m’a toujours conforté sur ce point. Car je pense qu’un esprit scientifique doit conserver une part d’ouverture pour rester fécond.
Je laisse aux imbéciles le plaisir de me railler, et de faire de ma petite fenêtre ouverte sur la rêverie scientifique une porte d’entrée vers les pseudo-sciences. Ceux qui utiliseraient mes propos dans ce sens ne sont que des ignares et des charlatans, et leur place n’est pas en science.
Je te comprends très bien et approuve à 100%. J’ai été discrètement prudent en ce qui concerne la biologie en parlant de « principe physique fondamental » que nous aurions pu omettre. Il me semble clair que la complexité des êtres vivants et d’organes tels que le cerveau peut receler encore de nombreuses surprises à des niveaux d’énergie faible.
Pour te rejoindre, comme docteur en informatique, je « crois » que la notion d’information est une pièce du puzzle essentielle pour lier la physique au monde du vivant, et que ses contours sont encore trop flous. Je ne vois rien qui s’oppose fondamentalement à ce que des ET réalisent un ordinateur en silex poli, voire à ce qu’un Ch’grux maintienne les qubits de son cerveau au frais avec de l’hélium liquide.
Mais pour aller
envahirprendre contact avec ces planètes et y maintenir la paix, il semble qu’il n’y a pas de raccourci : il faudra beaucoup d’énergie.Tout à fait, je crois me souvenir que tu avais fait un billet particulièrement savoureux sur les problèmes de communication entre planètes habitées (pour ne pas dire de facture très salée !).
Et comme le disait le bien terre-à-terre Jean Rostand, « certitude, servitude » 😉