Ce petit texte est basé sur un calcul (faux*) fait sur un tableur : un vaisseau spatial accélère à 1G (9.81 m/s^2) de manière à créer une gravité artificielle. La vitesse augmente ainsi de manière constante jusqu’à approcher de très près la vitesse de la lumière. Arrivé à mi-parcours, le vaisseau se retourne et freine à 1G jusqu’à destination.
- 12 février 2022, Jour 0 : Après des semaines passées à tourner dans la station orbitale en gravité réduite, nous sommes contents de retrouver notre poids normal. Le vaisseau a démarré comme prévu, et ses moteurs nous accélèrent à 9.81 m/s^2, 1G, l’accélération gravitationnelle de cette bonne vieille Terre dont nous nous éloignerons plus loin qu’aucun autre avant nous, plus loin que l’imagination la plus folle ne peut nous porter.
- 13 février, Jour 1 : Le départ date d’un jour exactement. La douce accélération terrestre nous propulse à 848 km/s actuellement, et ce chiffre augmente chaque minute sur l’écran de contrôle. Nous saisissons chaque occasion de communiquer avec la Terre, car nous savons que ce privilège ne nous sera pas accordé bien longtemps.
- 16 février, Jour 4 : nous avons atteint 1% de la vitesse de la lumière. Jamais aucun objet construit par l’homme n’a été aussi rapide. Et l’accélération est loin d’être terminée.
- 12 mars, Jour 28 : un mois que nous sommes partis. Nous avons déjà parcouru 30 milliards de kilomètres. Nos messages mettent 100’000 secondes, soit plus d’un jour à atteindre la Terre, et autant pour que la réponse nous revienne. Autant dire que nous ne pouvons compter que sur nous mêmes désormais…
- 20 mars, Jour 36 : 10% de la vitesse de la lumière. Aucun moyen de réaliser que nous naviguons cette vitesse inimaginable car nous manquons de points de repère. Frank, l’ingénieur propulsion est tout excité et nous promet que son moteur n’a pas pris une ride depuis notre départ, et qu’il nous amènera jusqu’aux étoiles…
- 3 avril, jour 50 : deux « événements numériques », comme nous les appelons à bord, à quelques heures d’intervalle : nous avons parcouru un centième d’année-lumière depuis notre départ, et le facteur Lorenz est passé à 1.01, ce qui signifie que le temps a ralenti de 1% pour nous par rapport à la Terre. Einstein est désormais notre passager clandestin.
- 14 mai, jour 90’ : nous avons passé 90 jours dans le vaisseau, et notre calendrier indique le 13 mai, mais sur Terre, 91 jours se sont écoulés et nos congénères vivent le 15 mai. Nous adoptons le « prime » pour différencier les vitesses et temps locaux du vaisseaux de ceux de la Terre. Nous avons atteint 25% de la vitesse de la lumière. Il y a plus d’un mois que nous ne recevons plus de messages de la Terre : s’ils obstinent à nous en envoyer, leur infinitésimale puissance est noyée par les parasites créés par notre moteur qui chuinte à peine en dégageant le torrent d’énergie qui nous accélère toujours et encore plus vite….
- 28 juillet, jour 161’ : nous avons parcouru notre premier dixième d’année-lumière en 5 mois. Depuis une semaine le Lorenz est à 1.1 : le temps a beau s’écouler 10% plus vite que sur Terre, il nous semble toujours s’écouler trop lentement.
- 26 août, jour 186’ : Rien de spécial, sauf que nous avons dépassé aujourd’hui la moitié de la vitesse de la lumière !
- 21 septembre, jour 208’ Le facteur Lorenz est passé de 1.1 à 1.2 en 47 jours seulement. La Terre a vécu presque 2 semaines de plus que nous.
- 14 octobre, jour 227’ 0.2 années-lumière parcourus : nous sortons à peine de la banlieue du Système Solaire. La probabilité de heurter un minuscule caillou s’abaisse. On s’habitue à l’idée d’une collision lorsqu’on réalise qu’elle libérerait plus d’énergie que la plus puissante bombe thermonucléaire. On se rassure en se disant que notre passage de l’état vivant à l’état de plasma ionisé serait si rapide que la douleur ne parcourait qu’un centimètre dans nos nerfs, n’atteignant jamais notre cerveau…
- jour 246’, facteur Lorenz 1.3 atteint. Nous avons vécu 23 jours de moins que nos familles restées sur Terre. Nous avons enclenché la modulation du moteur, qui permet d’utiliser le jet de particules émis pour transmettre des messages à faible débit vers la Terre. Ils les recevront dans 3 mois, si leurs instruments sont assez sensibles…
- Jour 298’, facteur Lorenz 1.5. les étoiles se colorent très légèrement en bleu par les hublots avant, en rougissent vers l’arrière.
- 12 février 2023, Jour 314’. Nos amis terriens fêtent l’anniversaire de notre départ, alors que nous déboucherons le Champagne dans 51 jours seulement.
- Jour 354’ . A dix jours de notre année de vol, nous fêtons un événement fantastique : le franchissement apparent de la vitesse de la lumière ! En effet, comme le facteur Lorenz (1.85) comprime notre temps, nous parcourons 300’000 km à chaque seconde de notre chrono de bord, alors que notre vitesse mesurée par un observateur extérieur ne serait « que » de 84% de la vitesse de la lumière.
- Jour 359’. Une demi-année-lumière franchie en moins d’un an « prime »… Le facteur Lorenz à 1.9 va commencer à rendre le voyage intéressant.
- Jour 365’ Champagne ! Un an que nous avons enclenché les moteurs… Nous fonçons dans le vide interstellaire à 86% de la vitesse de la lumière, à 0.7 année-lumière de notre planète. Et le temps est comprimé d’un facteur presque 2 : la Terre vit le 13 mai 2023, soit trois mois « en avance » sur la date figurant au calendrier du vaisseau.
- Jour 371’. Facteur Lorenz 2. La Terre vit deux jours pour chaque jour que nous passons dans ce vaisseau. Inimaginable !
- Jour 396’. Nous avons atteint 90% de la vitesse de la lumière.
- Jour 427’. Le 5 octobre 2023 restera dans les dates de l’Histoire celle qui a vu un vaisseau humain franchir une année-lumière !!! 600 jours se sont écoulés sur Terre, nous n’avons vieilli que de 14 mois.
- Jour 436’. 94% de la vitesse de la lumière. Facteur Lorenz 3. Il n’y a que deux mois que le facteur est passé à 2… Einstein n’est plus un passager clandestin, mais un membre de l’équipage qui nous fait des farces à chaque instant. La Terre a déjà vécu 6 mois de plus que nous…
- Jour 466’ 97% de c, un seul mois pour passer le Lorenz de 3 à 4… Et, coïncidence, la Terre fête le deuxième anniversaire de notre départ, 264 jours en avance sur nous…
- Jour 484’. 98% de la vitesse de la lumière. Facteur Lorenz 5…
- Jour 493’, La Terre a une année de plus que nous.
- Jour 505’, Nous avons atteint 99% de la vitesse de la lumière « deux neufs » selon le jargon du bord
- Jour 510’, nous avons parcouru une deuxième année-lumière en 3 mois « prime » seulement grâce à un facteur Lorenz qui vaut aujourd’hui 7.9. Bien sur, sur la Terre, un peu plus d’une année s’est écoulée depuis le 5 octobre 2023. Ils sont aujourd’hui le 14 octobre 2024.
- Jour 539’, nous avons parcouru une troisième année-lumière en 1 seul mois « prime » seulement grâce à un facteur Lorenz qui vaut aujourd’hui 23 !. La vitesse est de « trois neufs » : 99.9% de c. Sur la Terre, c’est le 28 octobre 2025.
- Jour 548’, 1 année-lumière franchie en 12 jours seulement ! La vitesse est de « quatre neufs » : 99.99% de c. Le facteur Lorenz est proche de 60 : Deux mois s’écoulent sur Terre chaque jour « prime ».
- Jour 551’, 1 année-lumière de plus franchie en 3 jours seulement grâce à un Lorenz à plus de 100, augmentant chaque minute, « cinq neufs », nous avons atteint la vitesse de particules à accélérées au CERN ! Mais surtout, nous avons enfin parcouru la moitié de la distance qui nous sépare de notre destination : l’étoile de Barnard, l’étoile de type solaire la plus proche du Soleil.
Il est donc temps de passer à la phase de freinage. Nous coupons le moteur, jouissons de quelques heures d’apesanteur pendant que le vaisseau se retourne sur sa trajectoire, puis relançons notre fidèle moteur qui va dorénavant nous freiner à 1G, en nous restituant l’agréable gravité à laquelle nous sommes habitués. La deuxième moitié du voyage sera donc la symétrie exacte de la première.
- Jour 1102’ Moins de 3 ans après notre départ, nous nous mettons en orbite autour de Barnard, distant de 10 années lumière du Soleil. Les 7 ans que nous avons « gagné » ont un prix : près de 11 ans se sont écoulés sur Terre. Lorsque nous rentrerons après notre mission de 3 ans ici, nous retrouverons nos proches vieillis de 25 ans alors que nous aurons vécu une incroyable aventure de 9 ans « seulement ».
Je ne peux m’empêcher de penser que nous aurions pu parcourir des dizaines d’années lumières de plus en accélérant encore pendant quelques jours « prime ». En fait nous aurions pu traverser toute la Voie Lactée, parcourir peut être 20’000 années-lumière en un mois de notre vie. Peut-être coloniserons-nous l’Univers ainsi ? Peut-être sommes-nous même condamnés à le faire en vertu du Principe de Saturation Cubique…
note*(edit du 9.2.18) malheureusement ce calcul est faux. Les bonnes formules se trouvent sur la wikipedia et dans le commentaire de Jean Bossaert ci-dessous. je vais soit modifier ce texte (mais il ne sera plus aussi spectaculaire…) soit en écrire une version « intergalactique » …
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39 commentaires sur “Accélération : Journal de bord d’un voyage relativiste”
Bonjour,
Je pense que vous ne tenez pas compte de l’augmentation de masse de votre vaisseau quand il se rapproche de la vitesse de la lumière.
En effet, vous fonctionnez à accélération constante, mais c’est fortement improbable : si la masse augmente, à puissance de propulsion égale, l’accélération va décroître.
La masse du vaisseau n’augmente pas. Vu de l’extérieur elle semble augmenter ( voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Masse_au_repos#Masse_relativiste ) mais le premier postulat de la relativité restreinte ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Relativit%C3%A9_restreinte#Les_postulats_d'Einstein_(1905) ) est que pour les passagers rien ne change : ils ont toujours une masse m et ils accélèrent toujours de a si leur moteur produit une poussée f=m.a . C’est pour ça qu’ils peuvent accélérer indéfiniment, à puissance constante, à condition d’avoir indéfiniment de l’énergie pour leur moteur.
C’est vu d’un observateur « au repos » que le vaisseau semble avoir une masse beaucoup plus élevée qu’au repos, à cause du https://fr.wikipedia.org/wiki/Quadri-moment qui dépend du fameux lambda de Lorentz et qui caractérise la compression du temps et de l’espace. Effectivement, si le moteur du vaisseau fournit une puissance continue, disons d’1 GW, quand le vaisseau se ballade à 0.9999c, comme lambda = 70, un observateur externe le verra accélérer de 1/70 G seulement à cause de la compression du temps et de l’espace, et se dira donc qu’il a une masse 70x plus élevée que sur les spécifications.
Un très bel exposé..Merci pour ce récit si passionnant. J’aimerais en apprendre davantage. Merci
Probablement le meilleur « space-opera » jamais écrit !!!
Après revue du fichier j’ai relevé une autre erreur dans le calcul de la distance. Au total j’ai refait le fichier avec les modifications suivantes.
Création de la colonne augmentation de vitesse par jour, pour simplifier les calculs. J’ai corrigé la formule de calcul de v, mais le résultat est encore trop loin de la vraie valeur, le défaut venait de l’utilisation du coefficient de Lorentz au bord de l’intervalle, alors j’ai inséré plus simplement la formule de composition des vitesse avec l’augmentation de vitesse par jour, ce qui me donne complétement satisfaction. Ensuite j’ai vu que n’obtenait que 2 années lumière parcouru pour 999 jours, alors que la formule intégrale donne plus de 7 années lumière. Il manquait un facteur dans la formule. Le tableau montre alors un parcours accéléré de 5 années lumière en 885 jours, soit en voyage complet en 4,8 ans, pour 10 années lumière.
Dites moi où puis je remettre votre tableau.
Bonjour, j’aimerais vous contacter en privé à propos du tableau Excel qui affiche des valeurs étranges après les 520 premières lignes et dans certaines colonnes pour lesquelles j’aimerais avoir quelques explications. Merci. Thiery Lombry. email : luxorion@outlook.com (email à ne pas publier).
Bonjour, il y a un gros problème sur les valeurs indiquées à partir d’une certaine date. Cela me fait penser à l’erreur vue dans un fichier Excel. Voici les formules intégrales pour un voyage à accélération constante.
Nous prenons comme paramètre de base la quantité g*t/c c’est à dire la vitesse interne qui serait mesurée par un accéléromètre, ramenée à la vitesse de la lumière. Soit a cette valeur, la vitesse vue de l’extérieur s’écrit v = c*tanh(a) , cette vitesse reste toujours inférieure à c, contrairement à a qui peut devenir très grand.
Le facteur de Lorentz vaut L = cosh(a)
Le temps du point de départ t’ varie comme dt’ = dt*cosh(a) ce qui s’intégre facilement en t’ = (c/g) * sinh(a)
La distance parcourue depuis le départ s’obtient en intégrant dD = v*cosh(a) *dt = c*sinh(a)*dt
soit D = c2/g *(cosh(a) -1)
Les dernières valeurs données dans le récit sont donc nettement exagérées.
Merci Jean. J’avais remarqué un écart que j’attribuais à ma brutale intégration d’ordre 0, mais c’est en effet pire…
Je vais corriger ma feuille de calcul, mais si je corrige la nouvelle, elle ne sera plus intéressante du tout car selon le graphique sur https://en.wikipedia.org/wiki/Space_travel_using_constant_acceleration , on ne gagne quasi rien à aller à 10 al :-/
La physique est dure avec nous ….
Bonjour, serait-il possible pour vous de m’envoyer cette feuille de calcul svp ?
Re, j’ai finalement trouvé le tableau excel, mais il y a des valeurs que je n’arrive pas à comprendre comme v’ qui donne des valeurs aberrantes (dépasse les 300 000 km/s au bout de 354 jours), ou encore la différence entre t et t’ (colonne C et B)
Merci par avance pour vos éclaircissements !
les explications sont dans le texte de l’article. Effectivement après 354 jours, l’équipage a l’impression de voyager plus vite que la lumière, ce qui est « normal » puisqu’ils accélèrent constamment à 1g.
C’est un effet relativiste de la « dilatation du temps » qui se mesure justement par la différence entre t (heure sur Terre) et t’ (heure dans le vaisseau)
« 28 juillet, jour 161’ : nous avons parcouru notre premier dixième
d’année-lumière en 5 mois. Depuis une semaine le Lorenz est à 1.1 : le
temps a beau s’écouler 10% plus vite que sur Terre, il nous semble
toujours s’écouler trop lentement. »
Y’a pas un soucis là? Le temps dans le vaisseau est censé s’écouler plus lentement si j’ai bien compris non?
ah, enfin un lecteur attentif depuis 12 ans 😉 Oui c’est juste… Je voulais dire que ce ralentissement permet à l’équipage d’avoir la sensation d’aller plus vite… Comment corriger tout en gardant le sens de la phrase ? Je vais y réfléchir … Merci !
Ha cool parce que j’aime beaucoup ce texte et j’me disais mince qu’est ce que je n’ai pas compris?!
Et bravo pour tout le site aussi!
Bonjour Dr,
Merci pour cet exercice sur le voyage interstellaire, pratique pour ceux qui souhaite faire intervenir le décalage temporel dans un récit. Et c’est mon cas.
Par contre pourrais-tu m’éclairer;
au 359ème jours « une demie-année-lumière franchie en moins d’un an prime et 0.457668 inscrit au tableur.
De même au 365 ème jours « 0,7 al de la terre »; 0.471706 au tableur.
Encore merci.
page avec calculs plus précis, notamment du « fuel » nécessaire : http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SR/Rocket/rocket.html
Justement, les chiffres proposés dans l’article semblent faux. J’ai fait les applications numériques en suivant les formules de l’URL. Pour rejoindre l’étoile de Barnard avec une accélération constante de 1G puis une décélération constante de 1G, avec une étoile distante de 5.96 AL, la durée du voyage en temps de fusée est 4 ans à peu près, et 7.6 ans sur Terre, et pas moins de 3 ans en temps de fusée comme vous l’écrivez. Et la vitesse à mi-parcours est de 96% de la vitesse de la lumière, et pas 99%. Et pour un voyage identique de 20000 AL, il ne faut pas 1 mois en temps de fusée, mais 19.2 ans (et en temps terrestre 20002 ans…). Mais ce sont des détails. Je recommande la lecture de la nouvelle de SF « Tau Zéro » de Poul Anderson, sur le même sujet.
oui j’ai aussi remarqué des différences par rapport à mes calculs. Il est possible que ça provienne de ma méthode d’intégration d’ordre zero un peu brutale, mais il y a peut-être aussi des fautes dans ma feuille de calcul …
J’ai découvert « Tau Zero » après avoir écrit cette nouvelle, j’en cause ici https://drgoulu.com/2012/08/12/divers-d-ete . C’est effectivement très bien, quoique un peu trop déjanté à mon goût vers la fin …
Je peux donner les détails d’ailleurs. Voici le petit programme écrit avec « Genius » (http://www.jirka.org/genius.html, je suis sous Ubuntu). Pour la fonction travel(), la distance d est en UA, et pour la fonction travel2(), la distance d est en année-lumière, j’ai pris les formules de l’URL en les appliquant à d/2 puis en multipliant par deux les résultats pour tenir compte de la phase de décélération :
# d en UA longueur du voyage
# voyage avec une accélération constante de ag puis une décélération constante de ag
# référence : http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SR/Rocket/rocket.html
# 2*t*365 est le temps passé sur Terre en jours
# 2*T*365 est le temps passé dans la fusée en jours
# a*t/sqrt(1+a^2*t^2) est la vitesse maximale à mi-parcours divisée par c (vitesse de la lumière)
# grandeur qui tend donc vers 1 quand t tend vers +infini
function travel(d,a) = (
print (« Pour un voyage de » + d + » UA et une accélération constante de » + a + » g »);
d = d/2 * 1.58125/100000;
a = a * 1.03;
t = (d^2+2*d/a)^0.5;
T = asinh(a*t)/a;
print (« temps passé sur Terre = » + 2*t*365 + » jours »);
print (« temps passé dans la fusée = » + 2*T*365 + » jours »);
print (« décalage relativiste = » + 2*(t-T)*365*24*60 + » minutes »);
print (« vitesse maximale à mi-parcours = » + a*t/sqrt(1+a^2*t^2) + « c »);
);
function travel2(d,a) = (
print (« Pour un voyage de » + d + » AL et une accélération constante de » + a + » g »);
d = d/2;
a = a * 1.03;
t = (d^2+2*d/a)^0.5;
T = asinh(a*t)/a;
print (« temps passé sur Terre = » + 2*t + » années »);
print (« temps passé dans la fusée = » + 2*T + » années »);
print (« décalage relativiste = » + 2*(t-T) + » années »);
print (« vitesse maximale à mi-parcours = » + a*t/sqrt(1+a^2*t^2) + « c »);
);
MaxDigits = 20;
travel(200,1);
travel(200,1/3);
travel2(5.96,1);
travel2(5.96,1/3);
travel2(2000000,1);
travel2(2000000,1.2);
Passionnant,
J’ai vu, sur Wikipedia, qu’on pouvait atteindre Andromède en 80 ans (l’accélération fait que la vitesse moyenne est nettement plus importante.
Qu’est-ce que ça donnerait si on accélérait « un peu plus », mettons 1.1 ou 1.2G?
Je soupçonne, sans pouvoir le calculer, que ça changerait beaucoup pour ces distances intergalactiques.
Merci en tout cas.
En fait c’est surtout la vitesse maximale atteinte qui compte, car elle conditionne le « facteur de Lorentz » qui correspond à la compression du temps. La vitesse max atteinte dans ma nouvelle est de 0.99999 c, ce qui donne un facteur Lorentz=100, donc le vaisseau aurait pu franchir 100 années lumière supplémentaire en un an seulement.
Pour atteindre la galaxie d’Andromède située à 2538000 années-lumière en 80 ans de temps relatif, il faut atteindre un facteur de Lorentz de 2538000 / 80 = 31725 soit 0.999999999 « neuf neuf » qu’on atteindrait le 553ème jour de voyage, donc en accélérant seulement deux jours de plus en temps vaisseau…
Accélérer plus fort réduit proportionnellement le temps nécessaire à l’accélération, donc à 1.1 G on économiserait 10% du temps total. Je ne sais pas si des gens qui partiraient pour un voyage sans retour se soucieraient de gratter un mois ou deux de voyage…
Si ce sujet vous plait, je vous recommande vivement le roman « Tau Zero » de Poul Anderson, dont je cause ici : https://drgoulu.com/2012/08/12/divers-d-ete/
Merci pour votre réponse.
Je comprends votre interrogation concernant le voyage que vous évoquez. Ma question était posée en pensant à un article similaire au vôtre, sur Wikipedia, le « Voyage relativiste ».
Il y est précisé qu’atteindre la galaxie d’Andromède prendrait une cinquantaine d’année avec un procédé similaire à celui que vous évoquez. Cette durée semble une peu longue (encore que lorsqu’on fera des appareils soutenant une accélération de 1G pendant 50 ans …lol). Je me demandais comment encore la réduire.
Mais bon, j’en suis déjà à essayer d’optimiser un processus qu’on est loin (c’est un doux euphémisme) de mettre en oeuvre.
En tous cas, merci encore de votre réponse et de vos différents apports. Je n’ai aucune prétention dans le domaine, la connaissance scientifique me semble simplement particulièrement importante pour un « honnête homme » du XXIième siècle.
Assez surprenant ces petits calculs et la prise en compte du facteur de Lorentz dans l’écoulement du temps !
Maintenant, est-ce qu’il ne manque pas un facteur important dans votre simulation, celui de l’augmentation de la masse inerte avec l’augmentation du facteur de Lorentz ? Et comme toute notre activité d’être vivant est liée à des mouvements , celle-ci ne risque-t-elle pas de s’en trouver affecter au point de rendre toute vie impossible ?
Quid en effet du mouvement d’un bras dont la masse inerte est X par 2, 5, 10 ? Quid du fonctionnement de nos récepteurs cérébraux si leur masse change ?
Bref, cela au-delà des questions énergétique, cela ne condamne-t-il pas définitivement tout voyage à des vitesses relativistes pour des être vivants ?
Le premier postulat de la relativité restreinte c’est justement que rien ne change à ces vitesses ! Le facteur de Lorentz s’applique par rapport à des observateurs « au repos ». Un passager de vaisseau relativiste ne se rend pas compte que sa masse inertielle augmente, parce que le temps se contracte dans la même mesure, donc la force F= m* * a/ qu’il doit appliquer sur son bras reste constante…
Merci pour cette réponse. Très étrange, mais comme très souvent avec la relativité, très contre-intuitive.
Si l’on prend un individu qui se déplace à des vitesses relativistes avec un facteur de Lorentz de 100, son bras de 5 kg sous un G au repos va avoir ici une masse de 500 kg. Un geste qui lui demande 200 ms au repos, va prendre dans ces conditions (pour un observateur terrestre), 20 secondes.
J’ai bien compris ?
C’est équivalent d’un point de vue des énergies mise en œuvres, mais d’un point de vue mécanique, de la résistance des matériaux par exemple, pas de différence ?
A-t-on vérifié ces résultats théoriques expérimentalement, comme pour la contraction du temps ?
techniquement c’est pourtant facile et meme deja exploité et caché et le pire c’est que la réponse est tellement évidente qu’ils doivent bien rire et doivent se dire que nous ne sommes vraiment que des moutons…..je vous donne un petit indice mars est le futur mesurable de la terre…
si on considère 2 voyages absolument symétriques accélérations de départ, mouvement uniforme puis accélération de retour que dire des temps écoulés ?
@negaton : merci pour le compliment …
voui, ça se peut que je me sois planté dans le calendrier prime / pas prime …
J’ai mis ma feuille Excel sur GoogleDocs ici :
http://spreadsheets.google.com/pub?key=py0Q8g4CIYJ_L2bpCyygaYA
la masse du vaisseau est multipliée par le fameux facteur de Lorenz, le même qui donne la « compression du temps » donc oui, c’est sur la feuille
Très belle histoire, si seulement cette descritpion pouvait être plus courant dans les films sci-fi…
Au 28 juillet n’y aurait-il pas une boulette ?
Quid de l’espace « Prime » ?
Enfin les petit calculs excel ne donnent-ils pas la masse inertielle de l’engin accélérant ?
Slt, je ne suis pas non plus un grand savant mais je peux t’aider pour ton réacteur£.. Il suffit d’un puissant champ magnétique pour la canaliser non ? J’ai imaginé un réacteur qui est en faite une petit trière avec deux gros réservoir. Dans un il y a de l’antimatière (elle ne ouche pas les parois grâce aux champ magnétique) et dans l’autre de la matière que des atomes d’ydrogène et pour l’antimatière des positrons et des antiproton. Ils sont mit en contacte dans la tuyère en fin cordon. Des céramique protège le système magnétique (la chaleur très importante endommagerai le réacteur. Résultat tu annile une portion de ton vaisseau (le contenu des réservoir et tu accélère constamment.
Sinon merci pour les formules.
Cette page contient les formules de calcul d’un voyage relativiste, avec notamment une évaluation de l’énergie nécessaire.
Dans son article « Arche interstellaire »Gilgamesh va nettement plus loin que mon “Journal de bord d’un voyage relativiste”. Son calcul de l’énergie nécessaire confirme ce que je pensais : un vaisseau relativiste doit ressembler à un moteur poussant un astéroïde, et capable de convertir cette masse en énergie… J’avais pensé à une sorte de réacteur à “antimatière catalysée” : on démarre une réaction avec quelques kilos d’antimatière produits sur terre et on reconvertit la moitié de l’énergie produite en antimatière pour désintégrer ainsi progressivement tout l’astéroïde. J’ai beau habiter à 1km du CERN, je n’ai aucune idée de comment faire ça…