Je voulais écrire un petit article de pub pour Kidi’Science, le site du C@fé des Sciences destiné aux enfants. Et puis Sirtin a écrit pourquoi il kiffe la science et lancé parmi les c@fetiers l’idée d’une chaîne d’articles expliquant pourquoi nous aimons la science. Et je me suis dit que j’allais faire d’une pierre deux coups.
Comme je le mets dans certains profils, je suis « tombé dans la science quand j’étais petit ».
D’abord c’est à cause de mon papa, ingénieur en génie civil, qui faisait des trucs magiques comme calculer ses ponts par photoélasticimétrie. Il s’intéressait, et s’intéresse toujours, à toutes les sciences et techniques. A la maison on avait un microscope, un télescope, un oscilloscope. Et aussi un atelier de bricolage bien outillé rempli d’appareils éventrés (souvent par mes soins) allant du réveil-matin au moteur de Solex en passant par les éléments de chaine stéréo. (Oui, « j’ai souffert dans ma jeunesse » …)
Autre personnalité influente : mon tonton, Dr. en chimie qui m’offrait de l’équipement de chimie amusante en quantité industrielle. Le droguiste de ma ville, après m’avoir fourni du sulfate de cuivre pour faire de jolis cristaux, m’a aussi vendu des kilos de nitrates, chlorates et permanganates pour réaliser des expériences qui seraient aujourd’hui relatées en première page: « une bande d’ados inconscients tirent une fusée de 2 kg bourrée de fulmicoton par dessus le terrain de tennis… ». Depuis je sais que les expériences scientifiques demandent un peu de doigté, un soupçon de prudence, et des tonnes de chance.
Sinon, quand j’avais entre 5 et 10 ans, il y a eu six événements extraordinaires : on est allés six fois sur la Lune ! Vous les jeunes vous ne pouvez pas imaginer ce que ça représentait. Quand je dis « on est allés sur la Lune », je veux dire tout le monde, toute l’humanité et moi futur astronaute y compris. A cette époque, à part pour les hippies, tout était clair : la science et la technique sont toutes puissantes. Si on veut, on peut. No limits. Vers l’infini et au delà !
Je n’arrive toujours pas à comprendre comment on est retombés sur Terre à cultiver bio et voter écolo en critiquant le méchant lobby agro-pharma-industriel alors qu’on vit 80 ans en bonne santé, en bossant moins que nos parents et en allant 3x plus loin en vacances qu’eux. C’est pas avec le « principe de précaution » qu’on a inventé le turboréacteur ni les chimiothérapies, que diable !
Bref à l’âge de 12 ans tout était déjà clair : je serai ingénieur. En astronautique, génie civil, mécanique, électronique, chimie, astronautique, peu importait au fond. Mon but était de démonter le monde pour voir comment il fonctionne (la science pour moi c’est ça), d’en utiliser les pièces pour l’améliorer en repoussant les limites du possible (ça c’est la technique, et ce n’est pas la même chose que la science).
A cette époque, mon papa a amené à la maison la première calculatrice programmable qu’il utilisait professionnellement (HP-45 si je me souviens bien), puis un des premiers ordinateurs « personnel » le PET 2001. Un nouveau monde s’ouvrait. Devait s’ouvrir même, car il n’existait aucun programme pour ces machines : il fallait écrire ses programmes soi-même, et ça c’était un vrai challenge.
J’y ai repensé en décrochant mon diplôme d’ingénieur en informatique, puis un doctorat en systèmes dynamiques : mon premier programme était un simulateur d’alunissage. Il était encore beaucoup plus simple que celui-là, mais écrire de tels programmes est très formateur. Il faut bien comprendre les maths et la physique pour pouvoir « modéliser » le comportement du vaisseau spatial. Il faut aussi concevoir un algorithme de simulation en pensant à tous les cas possibles, et faire beaucoup de tests pour rendre le jeu réaliste, en corrigeant les erreurs une à une et tenant intégrant de plus en plus de phénomènes au jeu. Par exemple ce Lunar Lander ne me semble pas tenir compte de l’allègement du module quand on consomme du carburant. Le mien si.
J’aime la science parce qu’elle est comme ce jeu. Vue de l’extérieur, la science doit « servir à quelque chose » comme s’amuser à poser un module sur la Lune. Mais ce qui est passionnant, c’est ce qu’il y a dedans : les scientifiques analysent, modélisent, expérimentent, se trompent, ne testent pas tous les cas, ajustent les constantes pour que ça soit plus joli, se piquent des idées, n’écrivent pas tout, ou trop, s’engueulent… Mais peu à peu les imperfections sont éliminées et le modèle que nous appelons « la Science » colle de mieux en mieux à la réalité.
Assez pour que la technique puisse nous permettre de vivre mieux. Et pas assez pour qu’on arrête la recherche scientifique car il reste plein de zones floues, voire de trous dans notre modèle, de quoi occuper de nombreuses générations futures de scientifiques. Et c’est pourquoi j’encourage et je soutiens toutes les initiatives visant à faire tomber les enfants dans la science quand ils sont petits, comme Kidi’Science.
Sur Kidi’Science, vos enfants trouveront des articles rédigés pour eux par les blogueurs du C@fé des Sciences, des scientifiques émérites soucieux de vulgarisation de qualité. Mais la page que je trouve la plus importante est celle qui permet aux enfants de poser leurs questions. Parce que c’est ça le plus important en science : poser des questions. Après on peut y répondre plus ou moins bien, mais l’essentiel, c’est la question « Pourquoi … »
34 commentaires sur “Pourquoi je kiffe la science”
Donc, c’était mieux avant. Je suppose même qu’il y a beaucoup de paysans en Europe (voire le monde) qui regrettent le tracteur et qui veulent revenir au mode de labourage avec chevaux et boeufs. Y en a même qui pensent qu’à force « d’améliorer » la biologie, la médecine, nous rendons l’homme plus faible qu’avant et mettre en péril l’espèce humaine. J’adore ces penseurs…
En fait, je crois tout simplement que nous ne sommes jamais contents de ce que nous avons matériellement. Cela nous rend malheureux dans notre présent. Cette souffrance provoque en nous des réactions diverses. Le fonctionnement par désespoir consiste à regretter le passé, notre seul point de repère, le « c’était mieux avant ». Le fonctionnement par espérance consiste à idéaliser l’avenir dans le « ça ira mieux demain ». Le fonctionnement par hypocrisie consiste à palabrer encore et encore dans le « c’était mieux avant mais je profite quand même du présent ». Le fonctionnement par irrationalité consiste faire cette projection délirante en disant que « c’était mieux avant, et comme maintenant n’est pas bien, par conséquent demain ce sera encore pire ». Chacun choisit sa voie.
Le désir est source de souffrance. J’aime cette idée de consommer à ses justes besoins. Je ne possède pas grand-chose (un peu quand même). Je n’aime pas posséder des choses matérielles. Mes seules richesses (que je considère comme richesses) sont mes connaissances, mon savoir, mon savoir-faire et, en terme physique matériel, ma famille proche. La publicité ne m’agresse pas, je la trouve même rigolote. La frénésie de consommation à l’approche des festivités me fait sourire. On est décidément vraiment plus malheureux qu’avant ! Ces considérations nous éloignent de la science. Dire que le sujet initial est « kiffer la science ». Quoique. Concernant la connaissance, je dirais presque qu’il faut consommer sans modération.
J’ai aussi un grand M mais comme magique ou magnifique. C’est magique ou magnifique comment fonctionne ce monde. Je n’aime pas trop le mystère, ou plutôt accepter le mystère, car c’est une attitude empêchant la curiosité, la connaissance. Du coup, il y a de la place pour l’ignorance et la peur. Je n’ai pas peur du mystère. Percer le mystère me motive. Une fois le mystère percé, cela ne m’empêche pas d’apprécier le mécanisme. Comme pour un spectacle de magie. Cela m’énerve de ne pas savoir le truc, que cela reste un mystère. J’essaie de savoir comment le magicien fait son tour. Mais une fois que je connais l’astuce, cela ne m’empêche pas d’apprécier son ingéniosité, sa dextérité, sa mise en scène, etc. La nature est pour moi un spectacle de magie qui met au défi ma sagacité, ma réflexion. Et la science est l’outil pour comprendre le spectacle. Effectivement, ça reste assez ludique et gamin tout ça. Mais quand on parle de science, de magie, d’émerveillement, c’est sûr, on reste de gamins. Disons de grands enfants. Enfant, adulte, tout est relatif.
Dr Goulu,
J’avais 12 ans lorsque Amstrong a marché sur la lune. Je l’ai même vu à la télé. C’était à la télé du café du commerce. Vous savez, à cette époque, il ne devait pas y en avoir 10 dans le village. J’ai donc vu l’alunissage, puis j’ai vu aussi les autres missions… et je ne pense pas comme vous pour autant. C’est vrai qu’à cette époque la science et la technique étaient toutes puissantes. Les gens rêvaient tous d’avoir leur télé perso, leur
voiture, leur machine à laver, etc. Les paysans (parce que je suis né dans ce monde là) ne voyaient que par le machinisme et la chimie pour augmenter leurs rendements. Ils pensaient peut-être qu’ils travailleraient moins et que leur vie serait meilleure en remplaçant leurs chevaux par un gros tracteur… Je peux vous dire qu’ils ont eu tout faux. Mais déjà dès les années 1970, certains comme Jacques Ellul, Yvan Illich… ont vu que quelque chose n’allait pas. Je ne crois pas que ces 2 soient parmi vos références. Ils font parti des miennes. Évidemment je ne les connaissais pas à cette époque, mais je me souviens de René Dumont avec son verre d’eau, il faisait bien rigoler la famille. Tout ça pour dire que je vois le monde avec la paire de lunettes que m’a donné mon histoire. Vous avez votre histoire, et la paire de lunettes qui va avec.
Vous dites : « Je n’arrive pas à comprendre comment on est retombés sur Terre à
cultiver bio et voter écolo en critiquant le méchant lobby agro-pharma-industriel alors qu’on vit 80 ans en bonne santé, … » En effet ça doit vous poser un sacré problème de ne pas comprendre quelque chose. Et vous le reconnaissez dans votre réponse à Tom il y a 6 mois : « Tu n’as pas vécu l’alunissage, j’en suis sur. Ou oublié tes rêves d’enfant, ce qui est dommage… Je n’arrive toujours pas à comprendre…. J’assume : c’est mon problème, pas le tien. Mon problème c’est d’accepter que l’humanité se résigne à s’entasser et se rationner juste au moment où de nouveaux horizons s’ouvraient. »
Vous l’avez dit Dr Goulu, je crains qu’il vous faille accepter. Accepter que vos horizons n’étaient qu’illusion. Il vous faudra faire votre travail de deuil. C’est difficile je vous l’accorde, mais je vous souhaite d’y parvenir. Peut-être devriez-vous commencer par admettre que vous êtes un adulte, et plus un enfant (gâté) : « J’aime la science
parce qu’elle est comme ce jeu… »
J’aime bien jouer moi aussi de temps en temps, j’aime même être dans la lune. Mais j’accepte de redescendre sur terre, de reprendre pied avec la réalité, celle du quotidien, celle qui nous concerne tous.
Pour finir, je vais vous révéler les raisons qui me font aimer la science, moi. Les sciences, particulièrement la physique et la biologie, me permettent d’entrevoir ce mystère, que j’écris parfois avec M majuscule ou bien que je nomme ? (oui, point d’interrogation ) Ce mystère, je le vois, il ne me fait nullement peur, je le contemple. Et j’accepte parfaitement le fait que je ne pourrais jamais le comprendre et encore moins l’expliquer. Beaucoup de scientifiques parlent très bien de ça. Einstein notamment.
Bof, après mes cours de philo et de religion j’en ai un peu eu marre de ces gens qui assurent que le monde serait si agréable et heureux si tout le monde pensait comme eux…
Etant un ingénieur très limité, je ne ferai pas mon deuil, simplement car je sais que sais que les êtres vivants se reproduisent selon une loi exponentielle, donc que tôt ou tard j’aurai raison : on devra se tirer d’ici ou disparaître :
https://drgoulu.com/2012/12/28/le-grand-filtre/
D’ici là, je n’ai à vous offrir que du sang, de la sueur et des larmes, parce qu’on est trop. ( https://drgoulu.com/tag/demographie/ )
Sinon j’ai quand même fait quelques tentatives sur le « ? Mystère », mais ce n’est pas la vocation de ce blog :
https://drgoulu.com/2009/01/04/pourquoi-pour-quoi/
https://drgoulu.com/2004/07/29/livre-les-tuniques-daveugle/
https://drgoulu.com/2008/05/15/le-dieu-deinstein/ (qui a beaucoup influence mon point de vue actuel)
J’aime bien quand des nostalgiques de la charrue hippomobile s’expriment par internet 😉
Dr Goulu n’a donc pas apprécié ma petite leçon de philo… Tampis.
Je ne vois pas où il a vu que je disais que le monde serait agréable si tout le monde pensait comme moi… mais bon. Il a raison quand il dit que les êtres vivants (dont les hommes) se reproduisent selon une loi exponentielle. Or quand ils sont trop nombreux, la nature s’arrange toujours d’une manière ou d’une autre pour retrouver l’équilibre. Les espèces apparaissent, se développent… puis disparaissent.
Petit cours de religion : Nous sommes tous condamnés à disparaître. Ainsi soit-il !
Louons donc le Saigneur. Chantons en cœur… Amen.
Petite thèse : Mais certains se prenant pour Dieu, n’aiment pas cette idée… ils préfèrent celle de l’Homme colonisant les galaxies. Et pour peu qu’ils aient gardé leur âme d’enfant (ou d’adolescent) alors rien ne pourra les faire renoncer à leur désir, rien ne pourra les faire douter.
Pour finir : Dr Goulu semble se moquer des « nostalgiques de la charrue hippomobile ». Il n’a pas eu probablement le temps de s’intéresser aux idées des décroissants, il se contente alors de photocopier l’image que les médias aiment propager à leur sujet. C’est probablement cette image qui doit lui plaire… Déjà, pour être crédibles ces gens-là devraient vivre dans des grottes éclairées à la bougie, et envoyer leurs messages par pigeons voyageurs…
Désolé Dr Goulu, depuis qu’ « ils » ont déréglé le climat avec tous leurs spoutnicks… et avec toutes ces fumées et toutes ces perturbations électro-magnétiques dans le ciel, mes pigeons ont tous perdus la boussole. Alors vous comprendrez que je sois bien obligé d’avoir recours aux NTIC… comme bien obligé de me déplacer dans une tonne de ferraille depuis que je ne trouve plus personne pour ferrer mon percheron.
Allez, sans rancune Dr Goulu… je ne pense pas vous réécrire, je vais de moins en moins sur votre blog, qui je le reconnais, reste une référence.
On peut ne pas aimer la science. On peut ne pas aimer que la science. Mais le thème est ici de « kiffer la science ». J’ai raconté ci-dessus qu’initialement j’aimais la littérature et la philosophie (enfin, une certaine philosophie, pas de la masturbation intellectuelle bien sûr).
Dans les progrès scientifiques, il n’y a pas que la conquête spatiale. Toute découverte qui fait avancer notre connaissance de ce monde, de cet univers, est pour moi bonne à prendre. Mais pour découvrir, il faut explorer, il faut y aller. J’aime bien aussi les explorateurs. Il n’y a pas que la science dans la vie.
On peut imaginer qu’un tas de chose mène à la perte de l’homme, y compris la science. Mais ne rien faire mène aussi à sa perte. Croire que nous pouvons exister à jamais me semble une idiotie. L’espèce humaine disparaîtra un jour même en étant le plus « vertueux » possible. Ne serait qu’à la prochaine ère glaciale (il va falloir dépenser beaucoup d’énergie pour se chauffer si nous ne voulons pas finir congelés).
Bref, l’homme disparaîtra un jour. La Terre disparaîtra un jour. Le Soleil, donc le système solaire, disparaîtra un jour. Peut-être même que l’Univers… Comment dire… Rien n’est éternel. Pour ceux qui n’aiment pas cette idée, il y a la religion qui propose l’éternité, la vie éternelle. Ceux qui n’aiment pas la religion, trouve une alternative dans une certaine forme de philosophie. « Philosopher c’est apprendre à mourir » comme disait l’autre.
Mais avant de disparaître, essayons quand même de voir le plus de choses possible. Et non pas dépérir en regardant son nombril. Il ne faut pas se terrer en se disant que celui qui gambade dans la plaine ferait mieux d’économiser ses forces s’il ne veut pas mourir tôt.
C’est bien de lire les « grands » penseurs, les « grandes » théories (même scientifiques), les « grandes » politiques. Mais il faut aussi activer ses neurones et avoir l’esprit critique. D’ailleurs, quand j’étais jeune, et c’est ça qui m’a fait aussi aimer la science, un de mes professeurs me disait que peu de système de pensée accepte la critique, encore moins de se remettre en question. Il n’y que la science qui n’est jamais contente d’elle-même et cherche constamment à s’éprouver. On s’échine à bâtir une théorie mais dès qu’on l’a, après avoir pavoisé dans un premier temps, on s’active aussitôt à la mettre en défaut. Il y a toujours et encore, de par le monde, des gens qui cherchent une faille dans la relativité générale. Et je kiffe complètement ce côté masochiste. A « rien n’est éternel », on peut aussi ajouter « rien n’est parfait » et finir par « tout est relatif ».
(Oui, « j’ai souffert dans ma jeunesse » …) Haha, j’ai pensé à tous ces écoliers qui souffrent en classe de mathématiques et de physique moi.
Petit ajout culturel à ce commentaire : si ça vous intéresse où on pourrait aller avec la science, je vous conseille vivement le petit article de Hannah Arendt qui se trouve dans un recueil d’article qu’elle a publié ( La Crise de la Culture).
Bref résumé sur Wiki ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Crise_de_la_culture#VIII._La_conqu.C3.AAte_de_l.27espace_et_la_dimension_de_l.27homme
Je ne veux pas parler au nom de quelqu’un d’autre, notamment Dr Goulu, mais je suis plutôt d’accord avec l’affirmation : « The Limits of Growth got it so wrong because its authors overlooked the greatest resource of all: our own resourcefulness ».
Je ne suis pas technophile mais je rêve de conquête, spatiale ou pas. J’ai envie que la science nous amène plus loin, plus haut.
Cela m’ennuie que les économistes, politiciens et experts en tout genre – aux esprits étriqués – m’expliquent comment se passer de défis car il faut gérer le manque d’énergie, le manque d’argent, etc. « Politique(s) de la décroissance », tout un programme !
Bien sûr, pour aller plus loin, plus haut, il faut un peu plus d’équipements, un peu plus de technologies et ça consomme un peu plus d’énergie. Il faudra même un peu plus de dépenses. Mais c’est pour un tout petit peu plus de connaissance. Ce pas grand-chose mais qui s’avère essentiel.
Imaginons, et cela risque d’arriver, « qu’on » nous dise qu’il faut arrêter le LHC (ou de ne pas poursuivre cette quête) car l’expérience est trop coûteuse, trop « énergivore ». La NASA qui n’a plus de programmes spatiaux car n’ayant plus les moyens de ses ambitions. Cela commence comme ça et on finit par ne plus avoir d’ambition, de rêve. Et on gère. Et on théorise sur la crise, la décroissance. Et on se replie sur soi. Et on trouve des boucs-émissaires. Car, bien entendu, on est des gens intelligents, qui ont vu venir, qui ont tiré la sonnette d’alarme. Mais les pauvres crétins égoïstes n’écoutent pas. Ça sent la grosse catastrophe tout ça. L’humanité court à sa perte. Ça fait un bon bout de temps qu’on vous le dit.
Je comprends qu’il faut gérer les ressources (énergie ou autre chose) si on veut aller loin (qui veut voyager loin, etc, etc). J’ai même dit précédemment que je comprends « le développement durable ». Mais de grâce ! Ne jouez pas les cassandres ! Ne tournez pas en rond, ne figez pas tout.
Ben oui, les ressources vont diminuer. Elles vont même disparaître. Pas besoin de faire polytechnique pour savoir ça. Mais, comme rien ne se crée et tout se transforme – paraît-il, alors peut-être que quelque chose d’autre apparaîtra. Quand j’étais étudiant, on me répétait sans cesse qu’il y a la fameuse conservation de l’énergie. Tous mes profs – qui ont écrit et qui écrivent encore des bouquins scientifiques – m’ont expliqué en long et en large que sans ce principe, je dis bien principe (des fois j’ai presque envie de dire croyance), ce monde n’existerait pas. Et si finalement on trouverait encore autre chose à transformer ? Qui sait ? Il faut juste oser d’avancer, d’explorer… L’homme préhistorique brûlait des bouts de bois et a fait la découverte du feu. Puis l’homme moderne a creusé pour trouver le charbon, puis le pétrole. Et récemment, on s’attaque à la matière fissile. On est même en train de faire de la fusion comme notre Soleil. C’est pas gonflé ça ? En plus ça doit coûter cher, et qu’est-ce que ça doit consommer !
Imaginez qu’il y a un groupe d’hommes préhistoriques qui empêchait les autres de brûler les arbres parce qu’on ne sait pas où on va. S’il y avait trop de grottes à éclairer, trop de viandes à cuire, les hivers trop longs, patati-patata, alors tout serait foutu.
Une autre piste. Peut-être que le manque d’énergie nous obligerait de mutualiser nos ressources. Une gestion commune de l’énergie. Comme tous ces gens qui mettent en réseau leurs ressources dans le cadre du programme SETI. Je fais la distinction entre énergie et moyens/ressources. j’évoque ici l’idée, le principe.
Ben oui, les choses disparaissent. Des fois, c’est même à cause de l’homme. L’homme lui-même pourra disparaître un jour. C’est bien connu, ce monde a commencé sans lui et il finira sans doute sans lui. Cela ne me choque même pas. Les espèces disparaissent, d’autres apparaissent. Il paraît qu’on en découvre encore plein, nouvelles ou non répertoriées. C’est figer l’éco-système comme on le voudrait, selon notre vision à l’instant T qui est criminel ou absurde – à mon avis. C’est la transformation qui me semble la chose « normale » – à défaut d’être intéressante. Imaginez une plante dont les feuilles ne tombent pas, donc pas de feuilles qui poussent, pas de renouvellement. Une plante en plastique… (entre nous, j’adore les plantes en plastique, pas besoin d’entretien, pas de bestioles). Ce n’est pas préserver les ressources et les espèces à-jamais-comme-c’est-maintenant qui me semble très « respectueux » ou « amoureux » de la Nature, mais bon. Moi, si j’aimais vraiment dame Nature, je lui reconstituerai son stock de charbon comme avant l’ère industrielle et m’excuserai platement. Pis, je ne ferai plus rien d’autre (même pas les éoliennes parce que je ne sais pas avec quoi les produire).
Ben oui, tout se transforme. Oui mais « en bien ou en mal ? » va-t-on me dire. Là encore, c’est une question pour les économistes, les politiciens, les écologistes les vrais. Les sciences exactes ne sauront y répondre. (Jancovici répète tout le temps qu’il n’y a pas d’énergie sale ou propre – je ne suis pas tout à fait d’accord, mais je le comprends et ça me fait marrer car j’imagine la tête de nos chers écologistes). Ce genre de questionnements, c’est pour les autres sciences – genre science politique, économique, sociologique, psychologique, etc (celles que je kiffe un peu moins). Je sens qu’on va me faire le coup du « science sans conscience ». Que puis-je répondre à cela ? Peut-être que : respect/non respect de la Nature, sale/propre, bien/mal – tout est relatif !
Ce que j’aime dans la science, c’est ce très gros livre auquel s’ajoute tous les jours de nouveaux chapitres. Un être doué de curiosité n’aura donc jamais fini d’en explorer tous les méandres. Dans les sciences dures c’est aussi le lieu rassurant de l’objectivité. Quand des hypothèses s’opposent, l’expérimentation avec le temps finit toujours par indiquer la bonne. Les sciences molles comme l’économie et la sociologie offrent un intérêt différent. On peut s’amuser à y défendre simultanément des thèses opposées ce qui ne manque pas de sel. Chacun selon l’ angle d’approche d’une problématique peut y tracer son chemin.
Ah pauvre Dr. Goulu, c’est sur, c’est dur à supporter quand la dure réalité écologique brise vos rêves technophiles les plus fous de conquête spatiale. Mais il faut vous rendre à l’évidence, si l’homme veut un jour coloniser l’espace, il devra tout d’abord régler « quelques » problèmes sur Terre. Vous feriez mieux de réviser les cours de J.-M. Jancovici, j’ai l’impression que vous n’avez pas encore tout compris.
Tenez, un petit article synthétique sur la problématique énergétique, je suis certain que ça vous fera plaisir :
http://www.institutmomentum.org/2011/11/decom%C2%ADplex%C2%ADi%C2%ADfi%C2%ADca%C2%ADtion-et-con%C2%ADtraintes-en-regime-de-moin%C2%ADdre-energieseminaire-du-25-novembre-2011-par-thierry-caminel/
Mais ce n’est que votre résignation devant l’épuisement des ressources fossiles qui vous conduit à penser qu’on va baisser notre consommation d’énergie. Il existe de nombreux moyens de continuer cette croissance sans émissions de CO2 et avec des risques acceptables (par exemple thorium d’abord, fusion ensuite).
Pourquoi seulement 2000 watts ? En route pour la société à 2 Megawatts ! Arrosons les déserts avec de l’eau dessalée, recyclons nos déchets dans des spectromètres de masse, et partons vers les étoiles !
A plus court terme, je travaille depuis plusieurs semaines sur un article sur le rapport Meadows que j’ai lu avec beaucoup d’attention, donc patience.
(update:) je n’y serai pas aussi féroce que cet article que je viens de découvrir, mais je partage le point de vue « The Limits of Growth got it so wrong because its authors overlooked the greatest resource of all: our own resourcefulness. »
Bonjour,
Je n’ai jamais laissé un message sur le net, je n’aime pas ça. C’est la 2ème fois de ma vie d’internaute que je « participe » à une discussion. Je ne tiens pas de blog (mais j’admire ceux qui en tiennent, et en plus s’ils sont de qualité). J’ai longtemps hésité de poster ce message mais le thème me touche. Pourquoi ici ? Parce que l’échange y a plus d’intensité me semble-t-il. C’est bien d’avoir un avis pas politiquement correct par rapport à la pensée dominante. Et puis, le billet y a été posté un 28 avril, mon anniversaire…
Pourquoi je kiffe la science ? Je n’aime pas trop le mot, car il fait artificiellement « djeun’s » mais j’imagine qu’il faut parler comme ça aujourd’hui pour ne pas paraître « papy » sur un blog parlant de science et non pas des anges de la réalité.
Je n’ai pas toujours aimé la science. Au lycée, j’aimais la littérature et la philosophie (que j’ai toujours d’ailleurs). Je voulais être écrivain ou philosophe. En première, je devais choisir mon orientation. L ou S ? Mon professeur principal, une prof de français, m’a conseillé d’aller en S. Etonnant conseil. « Tu as des capacités – m’a-t-elle dit. Deviens ingénieur, plus tard tu pourras toujours faire de la littérature et la philo pendant tes week-ends. Le contraire est plus difficile ». Elle m’a même fait lire un passage de « Promesse de l’aube » de Romain Gary pour illustrer son propos, mais je ne vais pas m’étendre dessus à cette occasion afin de ne pas allonger inutilement mon message.
Moyennement convaincu, je n’arrivais pas à prendre ma décision malgré l’approche de la fin de l’année scolaire. Puis un soir, où le temps est tout à fait agréable bien qu’il ne soit pas encore l’été, je regardais une émission « intellectuelle », le genre d’émission qui passe tard dans la nuit. D’ailleurs, je pense que je suis tombé dessus par hasard après avoir regardé « apostrophes » de Bernard Pivot.
C’était une émission qui traitait de notre système solaire. La voix racontait que notre système est composé d’une étoile autour de laquelle gravitaient neuf planètes (eh oui, à l’époque Pluton faisait toujours partie de la bande). L’animation montrait notre soleil au centre d’un ballet désordonné de neuf points lumineux. L’animation n’était en image de synthèse magnifique comme maintenant. Dans mes souvenirs, c’était très mal fait. Puis la voix racontait qu’un type qui s’appelait Kepler, à force de patience, d’observation et de notations, était parvenu à décrire les mouvements des planètes comme des ellipses. L’animation traçait alors les trajectoires des points lumineux et… miracle ! Le désordre devient ordonné. Cela n’a pas l’air dit comme ça, mais après le message de l’immensité de l’espace, j’ai été impressionné que les hommes aient pu découvrir les planètes (je ne vous ai pas raconté le début de l’émission sur l’histoire de l’astronomie et l’acceptation du système héliocentrique).
J’étais déjà passablement marqué par tout ce que j’ai vu mais le clou du spectacle allait venir. La voix calmement racontait que dans les années 70, deux sondes spatiales Voyager 1 & 2 ont été lancées pour l’exploration des planètes. Comme l’espace est immensément grand, elles n’ont pas assez de carburant pour faire le trajet. Il a fallu utiliser la gravitation et profiter des mouvements des planètes pour les explorer de proche en proche. On lance une sonde, on la met en orbite autour de la Terre, on coupe le moteur, on calcul le moment précis pour rallumer le moteur et s’arracher de l’attraction terrestre en profitant quand même de sa rotation pour donner une impulsion à la sonde. Aussitôt on recoupe le moteur, la sonde dérive alors dans l’espace, croise la planète à explorer, rallume son moteur juste ce qu’il faut pour rester en orbite autour de la planète, prend les photos, se souvient où se trouve la Terre pour les renvoyer à nous, rallume le moteur au moment qu’il faut pour s’arracher de l’attraction de la planète en profitant de sa rotation pour être éjectée dans la bonne directions, coupe le moteur, dérive vers la prochaine planète, et ainsi de suite.
Sur une des sondes, un message décrivant l’humanité est gravée sur la plaque. Si on ouvre la porte de la sonde, au cas où elle s’écraserait sur une quelconque planète, la 9ème symphonie de Beethoven (l’hymne à la joie) démarre et les images de la Terre, de l’humanité défilent sur un écran. J’étais abasourdi. Le génie humain. Il me fallait absolument faire partir de ces hommes qui explorent l’inconnu, qui cherchent à rompre leur solitude. Ma carrière scientifique est née ce jour-là.
Des années plus tard, je n’ai rien regretté. Je suis toujours impressionné par l’espèce humaine, cette exception bizarre, qui se pose des questions apparemment hors de sa portée, mais qui parvient à y répondre. La gravitation, le big bang, la relativité générale, la physique quantique, le chaos, le modèle standard, le boson de Higgs, et ce n’est pas fini.
J’étais trop jeune enfant le jour où l’homme a marché sur la Lune mais cet événement m’émeut constamment. Quand je ragrée la Lune, huit fois sur dix, je me dis que l’espèce humaine y est allée. Il m’arrive de regarder les étoiles à côté, dans le ciel, et de me prendre à rêver qu’un jour… J’aime la science car elle chasse l’ignorance (en principe). L’éclipse de Lune n’a plus rien d’un combat entre le bon dieu et l’esprit maléfique. Je ne rejette pas cette façon de voir, je la trouve même intéressante, mais elle ne peut être l’explication du monde. Je trouve beau le mécanisme qui donne la couleur bleue au ciel et rouge au soleil couchant. Cela ne m’empêche pas d’apprécier la description du poète. La science me permet de rêver l’impossible comme dit la chanson de Brel.
Aujourd’hui je ne suis plus dans la recherche scientifique pour des questions bassement matérialistes. Il m’arrive de le regretter. Je me dis que je n’avais pas le choix ou que le destin, cette notion mystérieuse, nous mène où il veut. Mais je kiffe, aime, toujours la science.
Quant à l’écologie, juste un petit mot pour finir mes propos, je m’en méfie. Je n’aime pas l’attitude d’être écologiste parce que c’est la mode. Je ne sacrifie pas l’homme, la civilisation, la connaissance à l’autel de la Nature. On nous fait croire que c’est mieux de vivre sans toutes les technologies actuelles, mais personne n’y renoncera réellement, et certainement pas complètement. J’ai entendu un collègue dire à un africain de ne pas goudronner leurs rues et qu’il faut rester près de la Nature. Lequel africain rétorqua qu’il reste combien d’animaux sauvages en Europe, pourquoi empêcher l’Afrique d’atteindre le mode occidental, pourquoi ne pas échanger les places. Tous ceux qui veulent vivre encore à l’état de la Nature vont en Afrique et les Africains qui le souhaitent, vont profiter de l’infrastructure des sociétés européennes.
Je n’aime pas cette écologie. Je comprends mieux le développement durable. Je n’aime pas les catastrophistes (écolo ou autres extrémistes). Je me souviens d’avoir lu que certains catastrophistes se sont alarmés au début du siècle de la pollution que génèrerait les excréments des chevaux en fonction du développement de Paris. Il fallait réguler, voire interdire la circulation des calèches. Les catastrophistes ont peur de l’avenir, veulent se figer dans le présent, voire retourner en arrière (c’est bien connu, c’est toujours mieux avant), et n’ont rien de cohérent à proposer – surtout pas de rêve.
L’homme tente de comprendre son monde et au-delà. Il façonne son environnement. Son instrument est la science, qui se traduit ensuite en technologie. L’espèce humaine avance en tâtonnant. Elle commet les erreurs et les corrige. Quoiqu’on dise, l’homme ne gagnera jamais contre la Nature. Il peut la transformer mais pas la détruire. Et surtout, il n’est pas si fou comme certains aimeraient à le faire croire. J’ai confiance en l’homme. Dans l’ensemble, la civilisation humaine progresse malgré ses errements. N’en déplaise aux nostalgiques du temps d’avant.
Il est temps de conclure car mon message devient long… avant que j’atteigne le point de Godwin.
Bravo pour votre blog et à cette initiative autour de l’amour (la kiffitude ?) de la science.
Moi je suis quasi totalement en accord avec le laïus sur l’écologie.
Qu’il faille faire gaffe a pas casser notre joli petite planète oh que oui, qu’il faille battre notre coulpe en s’auto-limitant à donf parce que l’être humain est une menace pour la planète …
En France on a quand même une frange des Vert qui appelle à ne pas faire d’enfants car c’est un désastre pour la planète … Et qui n’ont comme vision de l’avenir que de décroitre encore et toujours plus car à priori un humain sur Terre ne peut que foutre le bocson dans ce si bel écosystème, alors certes c’est une frange minoritaire, mais ils le pensent …
Et au final si on appliquait ça, on rejoindrait effectivement les livres d’histoires, et on laisserait la charge de l’humanité au pays/peuple qui eux ne feront pas de trucs aussi stupides. En gros au chinois et aux USA, en gros.
Ce qu’il faut voir c’est qu’effectivement le surplace n’existe pas, soit on croit, se développe, invente de nouvelle technique et conquière de nouvelle zone, soit on périclite.
Et au final les peuples qui sur Terre n’ont pas conquit de nouveau espaces, où sont resté à un niveau de développement chasseur/cueilleurs, bha ils ne sont effectivement plus que dans les livres d’histoires … Ou sont en train de disparaitre là en ce moment.
Perso je n’ai pas eu la chance de vivre l’alunissage, parce que bon j’étais pas né à une dizaine d’année près 🙂 Mais effectivement depuis niveau spatial on fait pitié …
Et ce manque de souffle se fait sentir à tout les niveaux de nos sociétés, que ce soit la peur panique de certains face à la science qu’ils ne comprennent pas (OGM, Nucléaire, vaccins et tutti quanti) et donc du coup au rejet en pensant que c’était mieux « avant ». En oubliant « qu’avant » les 3/4 de ceux qui vont discuter là a là suite de cet article serait mort, que moi même si j’avais survécu à la petite enfance je serais mort après car ce que mon corps ne produit plus je peut maintenant le prendre en pilule, mais ceux qui avait la même chose que moi en 1950 en sont mort car à l’époque on ne savait pas synthétiser l’hormone en question.
Et malgré les Cassandre on continuera a vivre de plus en plus vieux, en meilleur santé, malgré tout ceux qui croit que l’espérance de vie baisse alors que toute les stat disent le contraire … Que la vie était mieux avant, que tout ce qui est naturel est sain alors que le synthétique est mauvais (et hop un bon verre de curare naturelle …).
La photoélasticimétrie a été utilisée chez Bobst pour le contrôle du bâti de la SP162.
Merci de l’info. Ca ne m’étonne pas : avant le calcul par éléments finis, cette méthode était la seule (à ma connaissance) capable de déterminer les contraintes dans une structure non triviale.
Radicalement en désaccord avec le laïus antiécolo, mais c’est très bien de le mettre puisqu’il s’agit d’un billet pour expliquer ton rapport personnel à la science. Hâte de lire la suite de la chaîne.
Toi aussi, je parie que tu n’as pas vécu l’alunissage 😉
Et encore une fois c’est pas un laïus anti-écolo, c’est juste moi qui ne comprends pas. Trop vieux. Pas vu les Teletubbies quand j’étais petit. Mais je me réjouis aussi de lire la suite de la chaîne.
Et les chinois alors !
Excellent exemple, les chinois, merci. D’abord ce ne sont pas « les chinois » mais leur gouvernement qui a imposé la [[Politique de l’enfant unique]] y compris les avortements forcés qui vont avec…
Ensuite, ils n’ont pas réussi : le taux d’accroissement naturel http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_de_la_Chine est actuellement de 0.59%, plus élevé que celui de la France (0.49% selon http://www.statistiques-mondiales.com/accroissement_naturel.htm )
Combiné avec la croissance économique, les chinois construisent une centrale à charbon par mois et ont 27 (!) centrales nucléaires planifiées ou en construction. De plus, ils achètent des km2 de terrain agricole en Afrique notamment pour faire face aux désirs gastronomiques de leur population.
Finalement, la perturbation introduite dans leur pyramide des âges va se traduire dans quelques années par un vieillissement rapide de la population, avec des problèmes de financement des retraites auprès desquels les nôtres (vôtres…) seront de la rigolade.
Je conclus en indiquant que mon souci concerne l’espèce humaine entière. On peut effectivement trouver des peuples qui ont renoncé de gré ou de force à la croissance, temporairement. Ceux qui l’ont fait durablement sont tous au même endroit : dans les livres d’histoire.
Sympathique cette idée de chaîne, on découvre des choses intéressantes sur les membres de notre groupe ainsi que des disciplines inconnues (ex : je ne connaissais pas du tout « la photoélasticimétrie »)
Il y a quelques similitudes avec mon histoire, et j’ai beaucoup souri en voyant la photo de ton premier ordi… mOn père avait fait de même, en ramenant cette drôle de bête à la maison/
Sinon, ta réflexion sur l’écologie est « osée » dans le contexte actuel (je veux dire, osé de l’écrire, mais bravo !) mais en y réfléchissant bien, effectivement, c’est évident « qu’aucune espèce vivante n’auto-limite sa croissance. »
Wahouuhh!!! ça j’aime!!!! j’aime goulûment !!!
Des articles tout à fait pertinents et ouverts -y compris à la discussion. Manque seulement à mon avis, même si c’est en filigrane, la fascination de l’hestétique.
Comme le disait l’irremplaçable Desproges, « la caractéristique principale d’un ami est sa capacité à vous décevoir ».
Scientifique moi-même, je suis le blog du Dr Goulu avec attention et gourmandise, un très excellent blog scientifique.
Mais le paragraphe sur l’écolo-passéisme, c’est juste de la bêtise…
Déçu, déçu, déçu.
Tu n’as pas vécu l’alunissage, j’en suis sur. Ou oublié tes rêves d’enfant, ce qui est dommage. Mon paragraphe commence par « Je n’arrive toujours pas à comprendre ». J’assume : c’est mon problème, pas le tien. Mon problème c’est d’accepter que l’humanité se résigne à s’entasser et se rationner juste au moment où de nouveaux horizons s’ouvraient.
A part ça l’écolo-passéisme ne peut pas exister, parce que l’écologisme n’a jamais existé dans le passé. C’est une idée fondamentalement nouvelle dans l’histoire de l’humanité. Mais voué à l’échec, car aucune espèce vivante n’auto-limite sa croissance.
En passant, je note qu’aucun mouvement écologiste n’adresse le 4ème facteur de l’équation de Kaya. La position des Verts Suisses sur l’initiative ECOPOP est très révélatrice à cet égard.
L’argument me parait un peu fallacieux. Aucune espèce n’a jamais inventé la démocratie non plus. Par ailleurs le fait d’avoir été sur la lune ne nous ouvre pas de nouveaux horizons à court terme, c’est plutôt, justement, une machine à faire rêver stimulée par la guerre froide. Pour ce qui est de la position des verts suisses: l’immigration est un mouvement de population, pas une augmentation de population (au contraire si les immigrés feront en moyenne moins d’enfants dans un pays développé). La position des verts est donc juste plus globale, donc plus sensée puisque le réchauffement climatique est global. Ce sont leurs opposants qui n’y ont rien compris !
De manière générale vous avez le droit de ne pas être écolo mais il faut assumer qu’il s’agit d’une position politique, pas scientifique.
Je reviens sur un message précédent:
« Plus de mamouths ? agriculture. Plus de silex ? métaux. Plus de place ? Amérique. Malades ? antibiotiques. »
A mon avis tous ces exemples sont historiquement faux, et j’irais même jusqu’à douter qu’on ait jamais trouvé une solution technique en réponse directe à un problème de société. On a été malades pendant des millénaires avant d’inventer les vaccins. Les découvertes ont plutôt lieu par hasard. Autant de raison de prendre au sérieux les problèmes d’environnement sans trop espérer une miraculeuse solution technique (sans s’interdire non plus d’en chercher une, bien entendu).
J’assume absolument ma position politique, résultant de ma vision selon laquelle l’expansion de l’humanité sur la planète et la qualité de vie des humains sont quasi exclusivement les résultats des progrès techniques.
C’est justement ce qui est intéressant dans la vision verte de l’initiative Ecopop : ils n’y voient qu’un texte anti-immigration. Il n’y a aucune mention de l’encouragement au planning familial. D’autre part les engagements Kyoto &Co.penhague fixent des objectifs par pays, pas par habitant, donc les migrants « soulagent » leur pays de départ et « chargent » le pays d’accueil sans compensation. Ou sont les écolos qui ont demandé de fixer des réductions de CO2 par habitant plutôt que par pays ?
Je reconnais que mes exemples volontairement provocateurs ne sont pas historiquement fondés. Mais chacun est lié (cause ou effet, ça se discute) à une forte augmentation de la population mondiale. Nous ne sommes pas plus nombreux car nous faisons plus de bébés (en fait nos femmes ont beaucoup moins de bébés que par le passé), mais parce que ces bébés ne meurent (quasi) plus de faim ou de maladie
On a déjà plein de solutions techniques aux problèmes d’environnement. Nucléaire à donf (développment de la filière Thorium, enfouissement des déchets dans les zones de subduction) en attendant la fusion. Capture du CO2. Géo-ingenierie etc. Le problème est qu’on est devenus trop chiards et bien dans nos pantoufles de bobos pour oser. Un effet secondaire de la démocratie ?
Mais il n’y a aucun problème : le temps nous mettra dans une situation où nous n’aurons plus le choix et il faudra un jour redevenir aussi courageux que Magellan et Neil Armstrong pour partir.
Oui, je n’ai pas vécu l’alunissage, ma motivation enfantine étant surtout l’informatique. J’ai pratiqué presque tous les micro-ordinateurs, à partir du ZX81, et ça marque pas mal. Je voulais (moi aussi) être ingénieur en informatique, même si j’ai bifurqué finalement sur autre chose.
Mais la caricature n’est pas un argument, et ce n’est pas être technophobe que de ne juste pas ignorer les effets délétères (parfois inattendus) de certaines avancées technologiques, ni de laver le « lobby agro-pharma-industriel » de dérives inacceptables dont nous connaissons tous de nombreux exemples.
Dans un monde complexe, les réponse simples sont probablement fausses.
Les seules « dérives inacceptables dont nous connaissons tous de nombreux exemples » qui me viennent à l’esprit sont des actes à but bassement économique, souvent illégaux. Je suis évidemment pour condamner toute personne physique ou morale qui ne respecte pas les lois.
Là je parle de science et de technique. Le risque fait partie du jeu. Avant de voler, les avions ont du commencer par tomber. Les médicaments sont testés aussi pour découvrir leurs effets secondaires, parfois mortels. Pour ignifuger nos villes on a condamné des ouvriers au cancer. C’est terrible, regrettable, inexcusable. Mais je dis que ça vaut le coup avec deux chiffres: 7 milliards d’humains, 70 ans d’espérance de vie (moyenne de l’humanité aujourd’hui.En 1950 : 47 ans.)
J’ai aussi des fois l’impression que le monde s’est complexifié, mais peut-être est-ce juste parce que nous sommes beaucoup plus à nous intéresser beaucoup au monde. Je ne suis pas sur que la vie quotidienne soit vraiment plus complexe pour nous que pour nos grands parents. Que nos parents peut-être, parce qu’eux ont vécu une période vraiment exceptionnellement facile.
C’est la climatologie ou l’étude de la biodiversité, entre autre, qui a fait que nous sommes tous devenus écolos. N’opposons pas science et écologie, ne mélangeons pas science et politique, ne confondons pas science et technique ! La science ne nous oblige pas à créer des marées vertes en répendant des engrais à tout va, comme elle ne nous oblige pas à faire éclater des bombes atomiques même si elle ouvre cette possibilité technique. Les lobbys pharmaceutiques ont des objectifs commerciaux, ils ne visent pas le progrès de la connaissance. Et ce n’est pas à eux qu’on doit une meilleure espérence de vie, mais à une meilleure hygiène et une meilleure alimentation principalement, ainsi qu’à la recherche publique. On pourrait peut être augmenter encore cette espérence de vie en ne fonçant pas tête baissée dans les progrès techniques sans précaution, ce qui est tout aussi idiot que de refuser tout progrès par excès de précaution.
« C’est la climatologie ou l’étude de la biodiversité, entre autre, qui a fait que nous sommes tous devenus écolos ». D’abord je ne suis pas devenu écolo, et je pense qu’un vote planétaire montrerait que je ne suis pas dans la minorité. Ce qui a rendu certains écolos, c’est la résignation et les Teletubbies. La résignation de croire que le monde est fini et que donc nous sommes contraintes de rester sur notre planète de naissance. Les Teletubbies parce qu’ils font croire qu’on peut vivre avec un soleil, de l’herbe verte et des petits lapins.
On ne peut pas. Comme tous les être vivants nous tendons à nous reproduire de façon exponentielle. Nous sommes des explorateurs, des conquérants. Nous surmontons les obstacles en travers de notre croissance. Plus de mamouths ? agriculture. Plus de silex ? métaux. Plus de place ? Amérique. Malades ? antibiotiques. Trop chaud ? Hiver nucléaire contrôlé.
Faut juste oser.
C’est de la caricature. L’écologie politique c’est pas le retour à la bougie, et l’homme a toujours régulé son action de manière réflexive, pas seulement en répondant à des pulsions de développement, fort heureusement. C’est précisément ce que recouvre le mot « politique »…
Quant à croire que la technique est toujours la solution, c’est un voeux pieux. De nombreuses civilisations se sont éteintes pour avoir trop usé leur environnement naturel (les mayas, …). Par ailleurs on peut penser qu’on atteint un niveau de globalisation et d’impact sur l’environnement inédit dans l’histoire humaine. Croire que l’histoire se répète ou suit un mouvement uniforme peut s’avérer un biais dangereux. Pourquoi s’interdire toute réflexion politique au nom d’une prétendue loi naturelle qui en fait n’a jamais existé ?
« l’homme a toujours régulé son action de manière réflexive ». Réflexivité ? A laquelle de ces définitions de « réflexivité » fais tu référence ? Et qu’entends-tu par « toujours » ? Par exemple dans « Urgh tuer encore un mamouth, bébés de Urgh pas mourir de faim. » Urgh régule-t-il son action de manière réflexive ?
Je te charrie un peu. Le truc est que la « loi naturelle qui n’a jamais existé » est juste à l’origine de la multiplication de la population humaine par 3.4 pendant le dernier siècle. Comme tous les êtres vivants nous consommons toutes les ressources à notre disposition pour nous accroître en nombre et en durée de vie. Et chaque fois que notre technique nous permet d’accroître (l’accès à) ces ressources, nous le faisons. « Réguler socialement les techniques » c’est juste du rêve si ça va à l’encontre du besoin basique gravé dans la Bible et nos bistouquettes « Croissez et Multipliez ». Exemples pertinents : le don d’ovocyte, la FIV de femmes ménopausées, le clonage humain très bientôt : la régulation est impossible.
Les exemples que tu m’as fournis dans ton tweet » les normes pour tester les médicaments, le traité de non prolifération nucléaire, les différentes normes sanitaires… » sont des voeux pieux. Les normes on contourne dans d’autre pays ou on les viole à tire-larigot. Le traité de non-prolifération nucléaire est encore plus beau : imposé par les pays qui avaient déjà la bombe, il n’a empêché aucun pays qui a voulu l’avoir de la faire. Si on excepte les ex républiques de l’URSS seuls 4 pays ont renoncé à l’arme nucléaire après le traité. Ok, c’est 4 de plus que ce que je pensais.
Les thèses de l’effondrement de certaines sociétés par leur emprise écologique tombent une à une. Voir cet article sur l’éco-fable de l’île de Pâques. Pour les Mayas, il semblerait qu’il y ait eu une réduction dramatique des précipitations. Et comme ils n’avaient inventé ni la Caravelle ni le catamaran, ils sont restés piégés dans leur forêt verte.
Si vraiment l’homme ne pense qu’à se multiplier, comment expliquer les transitions démographiques ?
Il me semble que les cultures amérindiennes cultivaient un certain respect de la nature. Ils n’ont pas disparu naturellement, comme quoi c’est possible et le besoin de tirer un max de son environnement n’est pas une généralité, mais un trait culturel propre à certaines populations. Même parmis les animaux je ne suis pas persuadé que la multiplication exponentielle soit un trait général plus marqué que l’équilibre avec l’environnement: encore une vision caricaturale de l’évolution…
Que les normes soient contournées ne signifie pas qu’elles sont sans aucun effet. On peut citer la régulation des armes également. Généralement les normes sont plus développées et respectées dans les pays dominants et donc on peut aussi y voir un effet du développement (comme l’abolition de l’esclavage ou encore la transition démographique). Développement = absence de régulation est donc une équation fausse, au contraire.
Sur les mayas ou l’île de paques c’est sujet à débat mais on ne peut exclure que les populations humaines comme animales se développant trop rapidement par rapport à leur environnement en viennent à être menacées.
Sympa ce tag, merci de nous avoir fait partager ta genèse de scientifique 😉