Vu l’autre jour cet excellent cartoon du « Saturday Morning Breakfast Cereal » qui associe l’émission de signaux à destination des extraterrestres (METI) à un comportement suicidaire de poissons infectés par des trématodes 🙂
Hélas, il manque de références.
Il est relativement facile de trouver des documents sur les risques de METI et l’échec de SETI (les civilisations réellement intelligentes n’émettent surtout pas de signaux permettant de les localiser), à partir de mon vieil article par exemple.
Mais pour trouver des références sur le trématode illustré dans le cartoon, il faut chercher plus. Le terme « cercaria » qu’on y trouve correspond à une étape du cycle de vie des trématodes en général. Ce n’est qu’après avoir cherché « trématode poisson cerveau comportement » dans tous les sens que je suis tombé sur un cours de parasitologie [1] où sont mentionnés plusieurs trématodes qui « manipulent » le poisson en le rendant plus vulnérable aux prédateurs:
- Clinostomum marginatum produit des taches blanches sur le dos du poisson, ce qui le rend plus visible par les oiseaux
- Cainocreadium labracis handicape ses nageoires
- Diplostomum spathaceum attaque les yeux du poisson, qui détecte moins bien l’oiseau qui l’attaque…
Les métacercaires d’Euhaplorchis californiensis envahissent (jusqu’à 3000 par hôte) la boîte crânienne du poisson marin Fundulus parvipennis.
L’adulte du parasite se développe chez des oiseaux marins qui se contaminent en ingérant les poissons.
Les poissons parasités ont un comportement très différent de celui des poissons sains : ils font des séjours fréquents près de la surface et ont des mouvements désordonnés.
Notamment, ils exposent fréquemment leur ventre clair vers la surface.
Les expériences en bassins extérieurs de K. Lafferty et K. Morris démontrent que les poissons parasités sont 30 fois plus nombreux à être capturés par les oiseaux que les poissons sains.
C’est pas une bonne idée pour un bouquin de S.F. ou un épisode de Fringe ça ? Envoyer dans l’espace des nano-robots qui infectent le cerveau des physiciens en leur suggérant l’idée d’envoyer des signaux « coucou on est là, sur une chouette planète habitable » dans l’espace ?
Références:
- Claude Combes « Concepts de base en parasitologie », 2005 [format PowerPoint PPT]
8 commentaires sur “Quel trématode a infecté METI ?”
Fringe saison 2 épisode 13
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_2_de_Fringe#.C3.89pisode_13_:_Quarantaine
ah oui, merci je l’ai revu avec plaisir. Et je viens de découvrir http://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_(film,_2007) sur le même thème, et avec Nicole Kidman en prime !
Cher Docteur, décidément vos publications restent et demeurent du caviar ! 🙂
Celle-ci a plusieurs interprétations possibles, mais elle est d’autant meilleure
Ah oui, effectivement, j’ignorais le coup du bouton rouge, merci !
Et sur le blog de Kelly Weinersmith j’ai trouvé cet article qui parle de Euhaplorchis californiensis, qui « appears to be the more potent behavioral modifier ». Perso je le mettrai ex-aeco avec Dicrocoelium dendriticum mais bon …
En fait le comic donne un début de référence au trématode infectant les poissons.
En effet, sur la page du comic original, il suffit de passer la souris sur le gros bouton rouge en dessous des dessins, et un texte s’affiche expliquant qu’il s’agit des travaux de l’épouse du dessinateur, en l’occurence Kelly Weinersmith (http://www.weinersmith.com/) .
Ce bouton rouge méconnu (nommé je ne sais pourquoi « Votey ») sur SMBC apporte souvent un éclairage intéressant au comic.
A voir aussi le travail du Toxoplasme sur le cerveau du rat
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/manipulation-mentale-un-parasite-rend-les-rats-amoureux-des-chats_32944/
Intéressant, merci. D’autant que selon certains chercheurs, le Toxoplasme modifie aussi le comportement des humains ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Toxoplasmose#Troubles_du_comportement