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Il me reste un problème en cette fin d’année : que faire d’une bonne dizaine d’articles commencés en 2012 et restés à l’état de brouillons ? (Alors que mon job consiste entre autres à combattre la production d’invendus et les stocks que ça génère… il va me falloir une bonne résolution 2013…) Alors je vide le stock, en vrac et un peu plus bruts que d’habitude, en faisant pour commencer un multipack de 5 brouillons sur mes interrogations écono-écolo-énergétiques, avec un soupçon de démographie:
Combien vaut l’énergie
L’énergie est rare, précieuse, et il faut l’économiser parce qu’elle va coûter plus cher, vous dit-on. On vous ment. L’énergie est ce qu’il y a de plus abondant dans l’Univers, elle ne vaut rien du tout car c’est la plus élémentaire des matières premières.
Ca vous choque d’assimiler l’énergie à de la matière première ? Pourtant vous connaissez surement E=m.c² la célèbre formule qui relie les deux via ce facteur c², la vitesse de la lumière au carré. Elle dit qu’un kg de matière quelconque est équivalente à une énergie de 1 [kg] x 300’000’000² [m²/s²] = 9.1016[kg.m²/s²] soit 90 petajoule, ou 25 milliards de kWh, ou encore 2’149’613 tonnes équivalent pétrole [tep]*
La production d’énergie annuelle de l’humanité étant d’environ 12 milliards de tep, l’équation d’Albert nous dit que nous convertissons environ 5.5 tonnes de matière en énergie chaque année. Seulement. Si nous avions des mines d’antimatière quelque part, nous saurions la convertir milligramme par milligramme en énergie avec un rendement de 100%, et même si cette antimatière se négociait à mille fois le prix actuel de l’or, disons 40 millions d’euro le kg, ça nous mettrait le kWh à 0.2 centimes environ. Rien du tout.
Abondance
Embryon d’article motivé par la collision entre:
- cette (ancienne) figure revenue sur le devant du web :
- la lecture du paragraphe « Abondance » de l’article « Uranium » de la wikipédia :
« Il est plus abondant dans la nature que l’or ou l’argent. (…) Ainsi, le sous-sol d’un jardin sur un carré de 20 m de côté peut-il en contenir, sur une profondeur de 10 m, environ 24 kg. (…). L’eau de mer contient environ 3 mg d’uranium par m3, soit 4,5 milliards de tonnes d’uranium dissous dans les océans. Les eaux douces en contiennent souvent aussi en diverses concentrations ; dont par exemple le Rhône qui en charrie environ 29 t/an, provenant essentiellement du ruissellement des roches uranifères des Alpes. » - l’article « Record haul of uranium harvested from seawater » paru en août sur New Scientist et relayé dans l’Usine Nouvelle où l’on apprend qu’il existe des filets sur lesquels l’uranium dissous dans l’eau de mer se dépose à raison de presque 4 grammes par kilogramme de filet. Encore un petit effort et cette technologie pourrait être compétitive avec l’extraction minière et donner accès à un stock d’environ 6500 ans de consommation actuelle…
Petit avis sans frais aux écologistes suisses : ne pas trop la ramener à propos de l’indépendance énergétique du pays, car un seul filet à uranium en travers du Rhône au Bouveret pourrait suffire…
Pourquoi je ne suis pas contre Belo Monte.
Je comprends. Je suis très triste pour les 25000 indiens d’Amazonie qui perdront leurs terres, et pour les centaines de km2 de forêt vierge qui seront inondés avec leur biodiverses plantes et bestioles. Mais je ne signerai pas cet appel pour stopper la construction du barrage de Belo Monte au Brésil, ni celui du célèbre Raoni, même si j’y ai été invité par des proches. Voici pourquoi.
D’abord la cohérence. On nous rabâche qu’il faut des sources d’énergie propres et durables, or l’hydroélectricité représente 85% de l’électricité renouvelable produite dans le monde, et 90% de l’électricité brésilienne. Le barrage de Belo Monte produira 38600 GWh par an, soit l’équivalent de tous les barrages suisses à lui tout seul. Pour produire autant d’énergie autrement, il faudrait soit:
- des centrales à charbon qui balanceraient environ 38 millions de tonnes de CO2 dans l’air chaque année (le charbon dégage environ un kilo de CO2 par KWh produit)
- ou environ 100 km2 de cellules photovoltaïques (j’ai compté 2000 kWh/m2/an et 20% de rendement), mais ça c’est la surface nette des cellules. Avec les espaces pour l’entretien des panneaux et des lignes électriques, plus les inévitables obstacles naturels sur une telle surface, on devrait approcher d’une surface comparable à celle du lac du Belo Monte, soit 440 km² (on trouve parfois mention d’une surface engloutie de 6140 km2, qui le correspond à la somme des 4 barrages projetés dans la région )
- ou 4 réacteurs nucléaires de 1 GW, mais ça les écolos n’en veulent pas même si c’est pour sauver la forêt tropicale,
A part ça, la population du Brésil augmente de 1% par an, et 1% de 190 millions, ça fait presque 2 millions d’emplois à créer par an pour maintenir le taux de chômage actuel autour de 6%. Ce n’est pas moi, natif d’un pays qui a aussi sacrifié de beaux paysages (alpins) et au moins un village pour obtenir l’électricité (propre!) nécessaire à son développement qui vais dire aux brésiliens « non, ne faites surtout pas comme nous ».
C’est maintenant ! (ou pas)
Je n’ai pas aimé du tout Jean-Marc Jancovici "C'est maintenant: 3 ans pour sauver le monde" (2009) Seuil ISBN:9782020987684 WorldCat Google Books Ou plutôt j’ai été très déçu par ce pamphlet politique commis par Jean-Marc Jancovici, dont je pense toujours beaucoup de bien depuis que j’ai découvert Manicore.
Je ne dis pas qu’ils ont tort sur le diagnostic : comme eux, je suis persuadé que nous avons atteint le pic pétrolier, et que ceci causera un profond bouleversement de nos sociétés. Comme eux, j’appelle de mes voeux une classe politique dotée de compétences scientifiques minimales. Ce qui me déçoit, c’est justement le manque de rigueur scientifique de leur bouquin : très peu de chiffres, pas de graphiques, pas de références et encore moins de formules. Pourtant il y en a une géniale, justement découverte sur le site de Jancovici qui pourrait justement guider le politique et aussi servir de base à une excellent bouquin : l’équation de Kaya :
Je n’arrive pas à comprendre comment des gens connaissant ceci peuvent limiter leurs propositions concernant la démographie à une phrase que je ne retrouve plus mais qui dit en substance « nous ne souhaitons pas tuer les 3/4 de la population » (POP) alors que les enfants et petits-enfants susceptibles de pâtir du désastre annoncé ne sont pas encore nés. Je ne comprends pas non plus pourquoi des gens pronucléaires réalistes se résignent à voir la production (ou consommation) d’énergie (TEP) diminuer alors qu’ils connaissent les moyens de la maintenir.
Les solutions préconisées dans le bouquin ciblent essentiellement une décroissance du PIB, dont on voit pourtant qu’il est une « variable muette » de l’équation de Kaya. Je ne connais pas Alain Grandjean, mais j’ai de la peine à croire qu’un économiste puisse souhaiter une politique de décroissance sur la base d’une vision aussi caricaturale de l’économie moderne. En considérant par exemple que le PIB est essentiellement produit par la consommation de ressources « gratuites » dont les combustibles fossiles, Grandjean et Jancovici semblent ignorer que l‘intensité énergétique TEP/PIB varie d’un facteur supérieur à 7 selon les pays. A les lire, le secteur tertiaire ne satisferait que des besoins superfétatoires fortement consommateurs d’énergie comme des banques génératrices de crises, donc autant d’activités à éliminer lors d’un Grand Bond en avant version 2.012. Santé ? Formation ? Caisses de pension ? « Back to the trees! » rétorquent Jancovici et Grandjean.
A part ça, le sous titre de « C’est maintenant ! » est « 3 ans pour sauver le monde » surtout parce qu’il y avait une élection présidentielle française qui devait être gagnée par un leader, un De Gaulle écolo capable de mettre en oeuvre le programme proposé. Ca semble raté.
Finalement, ce que je reproche le plus à Jancovici et Grandjean, c’est leur vision technocentriste de la politique, celle qui consiste à dire au monde et à la France : « nous avons étudié, nous avons calculé, alors faites comme on dit sinon vous êtes foutus ». Je pensais un peu comme eux avant de jouer à Civilization, et puis j’ai compris qu’il y avait plusieurs manières de gagner. Et aussi que quand je jouais, ça finissait souvent par une guerre nucléaire…
Démographie du 21ème siècle
Pour comprendre la situation actuelle de la démographie humaine, 13 minutes et 21 secondes suffisent grâce à la fantastique conférence « Religions et Bébés » de Hans Rosling au TED
Il y démontre plusieurs faits qui peuvent surprendre:
- 80% de la population mondiale vit désormais dans des pays à taux de fécondité proche de 2
- la religion dominante n’a pas d’influence significative sur la natalité
- l’augmentation du niveau de vie (PIB/habitant) est préalable à la diminution de la natalité
- les plus fortes croissances démographiques s’enregistrent dans les pays aux plus fortes taux de mortalité.
- le nombre de naissances n’augmente plus notablement dans le monde
- la population mondiale va augmenter jusqu’à 10 milliards d’habitants par « remplissage de la pyramide des âges ». (voyez absolument la vidéo, au moins à partir de 10:20, par pitié!)
A ce propos je remarque que ni l’article « Développement durable » ni « Durabilité » de la Wikipédia ne fassent la moindre référence à la démographie… Suis-je donc je seul à me poser la question d’un lien ? Il me semble que tous les modèles de société « durable » considèrent le problème dans un sens unique : puisque les ressources terrestres sont limitées, il faut limiter notre consommation totale, peu importe combien nous sommes. Pourquoi ne pas limiter plutôt notre nombre ? Car en fin de compte, c’est bien ce nombre qui risque d’être limité de force…
20 commentaires sur “Soldes 2012 : Ecolonergie”
Voici un nouveau type d’hydrolienne qui semble prometteur.
Une membrane qui ondule au gré des courants et qui produit directement de l’électricité.
Qu’en pensent les experts ?
A suivre…
http://www.eel-energy.fr/fr/l-hydrolienne-eel-la-conversion-d-energie-par-membrane-ondulante/box4
Oui, ça a l’air d’une bonne idée, mais …
1) je n’ai pas vraiment compris où était la génératrice
2) je n’ai pas trouvé de rendement annoncé sur la page http://www.eel-energy.fr/fr/une-hydolienne-aux-performances-encourageante/box5.
3) je suis sceptique sur « capte 100% du courant » et « pas de limite de Betz ». Une hydrolienne (ou éolienne) capte une partie d’énergie cinétique du fluide. Si on en capte 100%, le fluide est à l’arrêt derrière la surface, ça fait « bouchon » et le reste du fluide contourne le bouchon en passant à côté de l’hydro-éo-lienne (les turbines hydrauliques ont un rendement beaucoup plus élevé car l’eau arrêtée tombe par gravité…). Donc dans le cas de cette membrane je suis persuadé qu’il y a une limite analogue à celle de Betz, peut-être de valeur différente car la notion de surface balayée est moins évidente qu’avec une hélice…
Comme toujours, c’est l’expérimentation qui donnera le véritable rendement, et le coût final du kWh qui dira si cette bonne idée a un avenir ou pas.
Pour faire simple sur la rentabilité des centrales à charbon ou à lignites; si je me rappelle bien ce que j’ai lut dans je ne sais plus quelle articles d’économies :
* les centrales à charbon sont devenue rentables par rapport au gaz depuis que les USA exportent une partie croissante de leur production de charbon, exportation du fait que comme ils produisent du gaz de schistes à gogo (enfin par rapport à il y a dix ans), ils produisent leur électricité avec des centrales à gaz et exportent le charbon (vu que chez eux pour le coup le gaz est moins cher que le charbon …), le gaz étant cher en Europe car fournit pour une grande part par notre grand ami Russe avec des prix indexé sur le cours du pétrole, donc en hausse constante (il semble que ça a été une bonne idée autrefois ….); De plus la taxe carbone existant en Europe pour la production d’énergie est tellement faible qu’elle ne pénalise pas assez les centrales à charbon grande émettrice de CO2 par rapport aux centrales à gaz récentes qui sont elles nettement plus propres …
* Pour les centrales à lignite la grande raison est que les Allemands en produisent beaucoup, donc ce n’est pas cher (et en ce moment ils déplacent aussi quelque village pour continuer à extraire de la lignite, très écologique tout ça 😀 )
Après il y a certainement d’autre raison, mais c’est tout ce dont je me rappelle … Et j’espère ne pas avoir écrit trop de bêtises vu que je n’ai pas réussi a retrouver l’article 🙁
Il a été question en effet dans l’émission des vieilles centrales à lignites réactivées. Egalement d’une centrale à gaz toute neuve qui s’est trouvée non rentable, tout juste construite, et que Siemens ou EON ( ?) le propriétaire a menacé de transférer en Turquie. Finalement le GRT Allemand a trouvé un compromis pour qu’elle reste en exploitation. Je n’ai pas compris pourquoi des centrales à charbon seraient rentables et pas une centrale à gaz moderne. Par contre on comprend que les industriels classiques en ont marre de financer une nouvelle industrie qui leur échappe en partie.
Juste un mot pour promouvoir une très bonne émission qui sera rediffusée sur Arte samedi 7 à 12h15.
http://www.arte.tv/guide/fr/emissions/JT-010518/l-allemagne-fait-sa-revolution-energetique
Elle explique les problématiques que crée la politique très (trop ?) volontariste allemande en faveur des énergies renouvelables. Sans parti pris, elle en montre les avantages et inconvénients.
J’en retire que cette politique a dopé l’ éolien et le photovoltaïque, mais dans les deux sens du mot dopé. C’est à dire qu’elle a permis à ce secteur de croitre très vite mais qu’il s’est développé sans concertation et de manière un peu anarchique. Cela permet à l’Allemagne d’afficher des chiffres flatteurs mais aussi cela crée des dysfonctionnements non seulement chez eux mais aussi chez les pays riverains. Par exemple des productions électriques trop abondantes à certains moment susceptibles de causer des pannes géantes et des perturbations déstabilisantes sur le marché de l’électricité. Par ailleurs un coût énorme pour la collectivité, 1 000 milliards d’euros pour l’ensemble du programme.
Oui, je l’ai regardée d’un oeil, attendant vainement qu’elle parle aussi du charbon (ou alors j’ai zappé). Le modèle allemand, c’est remplacer le nucléaire par du solaire+éolien, mais on ne touche pas au charbon, voire on développe même un peu la lignite (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Énergie_en_Allemagne ) .
De plus la variablité de la production éolienne allemande oblige le réseau européen à s’adapter, ce qui empêche d’autres pays qui le souhaiteraient de faire la même « transition énergétique ». C’est très bien expliqué dans ce remarquable document sur lequel je comptais pondre un article : http://www.ifri.org/?page=detail-contribution&id=7098
Mais bon, dans le domaine la palme de l’absurde revient à mon beau pays, dans lequel notre ministre Doris Leuthard veut aussi remplacer le nucléaire par de l’éolien+solaire, sauf qu’avec ça on n’a plus aucune source d^énergie en ruban, disponible de façon fiable 24h/24 et que l’hydraulique qui fournit déjà 50% d’énergie renouvelable chez nous devra prendre en charge les coûts de stockage et le subventionnement des énergies renouvelables aléatoires. Une balle dans le pied.
Bon c’est décidé, je vais écrire là dessus 😉
Bonjour Dr Goulu,
J’aimerais soumettre à votre sagacité un article du blog Avenir-sans-pétrole consacré au concept EROEI disponible à cette adresse: http://www.avenir-sans-petrole.org/article-l-energie-nette-va-t-elle-bientot-disparaitre-117994266.html
Si ces idées pouvaient susciter un (ils sont toujours excellentissimes) article de votre part, j’en serais ravi !
Jean-Pierre
Merci Jean-Pierre pour votre lien. J’étais déjà tombé occasionnellement sur « Avenir sans pétrole », mais je vais le suivre de plus près, et effectivement il m’inspire déjà des commentaires, peut être un article un de ces jours.
L’article cité décrit des effets bien réels. Ce qui me dérange comme souvent, c’est l’extrapolation de ces effets. Mais « la prévision est un art difficile, surtout lorsqu’elle concerne le futur. » (Pierre Dac)
Nous vivons dans un monde dynamique dans lequel les boucles de contre-réaction de l’économie sont rapides, violentes et non-linéaires. Notamment les effets de seuil sont importants : le jour où le pétrole deviendra plus cher qu’une énergie de remplacement, les stocks de pétrole restants seront inutiles, donc les producteurs ont intérêt à maximiser volume*prix avant que ça se produise : on brûlera vraiment tout
Tant qu’on ne saura pas quelle sera l’énergie (principale) de remplacement de l’après pétrole (personnellement je vote thorium ), rien ne sert de se lancer dans des investissements aussi hasardeux que subventionnés, ou de se lamenter sur une catastrophe annoncée, il faut juste être prêts à réagir.
Et pour l’autonomie énergétique de l’Europe, je ne m’en fais pas, comme on peut le voir dans le paragraphe « abondance ».
Merci pour les fleurs.
Il y a , on les oublie sciemment pour faire toujours plus de béton… et d’énergie coûteuse en réseaux fragiles et ruineux…) :
– les micro-barrages de partout, genre « rizières » bordées de talus arborés,
– pour y lisser les excès de pluie ou de sécheresses grandissanters ;
– avec un coefficient d’absorption de chaleur de l’air HUMIDE d’évaporation arborée de 35… (en volume d’eau) par rapport à l’effet de serre déplorable de l’air SEC sur terres arides ! Une paille…
http://greenjillaroo.wordpress.com
Mais, là aussi, depuis 2002 aucun politique n’en veut, comme de l’énergie libre développée par Searl et de l’antigravitation pour tous (sans véhicule à pétrole 🙂 tous étudiés tenez-vous bien depuis les années trente en Allemagne !
http://moumra2002.free.fr/ovtek/hamel.htm
Alors oui, le « manque » d’énergies propres, que de la manipulation de ceux ‘eaux poux-voir’ et la coupe déborde avec les schistes et gaz bitumineux !
Visualisons cela changer et vite…, avant de mourir asphyxiés comme en Chine ou bourrés de cancers comme de plus en plus de nos gosses !!!
J’ai un peu hésité à valider le commentaire ci-dessus, un peu fourre-tout et dont les liens conduisent tout droit à des sites pseudoscientifiques multicolores et qui sentent bon la conspiration mondiale ou les ummites. En plus j’ai pas mal du décoder certains points.
A commencer par ce « greenjilaroo » : si j’ai bien compris, il s’agit de créer des microclimats pour transformer des déserts en paradis pour TeleTubbies (=verts et à faible densité de population). Ma maigre expérience en mécanique des fluides m’incite à me méfier des petits schémas ou une flèche indique où doit aller l’air et à quel endroit il doit échanger sa chaleur ou son humidité avec de l’eau qui suit une autre flèche. Et mon déplorable conditionnement scientifique m’incite à me méfier encore plus des grands blabla multicolores dans lesquels ne figurent ni références, ni donnes expérimentales… Tout en ayant peu d’espoir, je recommande à Jacques de regarder la conférence de Geoffrey West au TED : Les maths surprenantes des villes … qui explique pourquoi les humains se concentrent désormais en ville : c’est plus efficace, entre autre du point de vue de l’énergie.
L’énergie libre, ça n’existe pas. Inutile de revenir là dessus ici, mais on peut continuer la discussion dans cet article si vous voulez. L’antigravité ça existe peut-être mais sous une forme (énergie sombre) qui ne fera pas voler nos voitures de sitôt. (D’ailleurs, heureusement que les Allemands férus d’Ether ont essayé de faire des soucoupes volantes plutôt que les bombes A prévues par la « science juive »…)
Les Chinois et les Indiens mourraient de faim, maintenant de pollution tout comme nous au mêmes stades de développement, pas pire. Voire absolument cette conférence de Rosling au TED.
Avez-vous des références sur l’augmentation des cancers chez les enfants ? Moi j’en ai : http://www.cancer.gov/cancertopics/factsheet/Sites-Types/childhood : il y a eu une augmentation de l’incidence aux USA de 11.5 cas pour 100,000 enfants en 1975 à 14.8 cas pour 100,000 en 2004. Un article justifie une partie de cette augmentation par l’amélioration des techniques de diagnostic : en 1975 il n’y avait pas d’IRM pour classer sous « cancer » les gosses qui mouraient d’une tumeur au cerveau.
Ce qui a vraiment et clairement changé, c’est que la mortalité due au cancer a diminué de 20% depuis 1991 aux USA :
Et voilà ce qui fait la différence entre un blog (qui essaie d’être) scientifique et ceux qui ne veulent pas l’être : des références vérifiables et des données expérimentales. Bref, des faits.
Je suis d’accord que Jancovici est un peu relou avec son discours décroissant qui est insuffisamment étayé, même si je suis aussi d’accord que trouver un remplaçant au pétrole ne sera pas simple.
Cela dit, il va falloir un miracle pour que l’enrichissement en cours en Chine et peut-être demain en Inde ne se traduise pas par une ruée sur le charbon — qui est déjà bien engagée d’ailleurs.
Le discours de Jancovici sur la décroissance dit aussi que les gens ne s’en émouvraient pas tant qu’il auraient un job. Comme si personne ne se souviendrait qu’il avait un niveau de vie supérieur avant…
Le problème de la démographie c’est d’avoir une très grande inertie : la population qui aura des enfants dans 30 ans est déjà née pour la plupart… D’autre part dans un contexte d’un minimum de démocratie les possibilités de contrôles sont quand même restreintes : on touche au domaine des libertés individuelles et il est très difficile de dissuader les gens d’avoir des enfants (on n’arrive déjà pas à les empêcher d’avoir une grosse voiture ou de prendre l’avion…). Un pays comme la Chine qui a appliqué une politique plutôt « énergique » dans ce domaine est tout de même passé de 1 milliard d’habitants dans les années 80 à 1,36 milliards aujourd’hui. On est loin d’une population qui ne décroit pas.
Démographie du XXI e siecle: vous n’êtes pas le seul à constater que le sujet de la démographie est tabou. On parle de décroissance de toutes sortes mais peu sont en lien avec la démographie. Les sites qui en parlent ouvertement sont ,eux , peu en lien avec une réflexion sociale sérieuse sur la consommation des matières premières…
Le problème que je vois toujours avec le contrôle démographie c’est qu’il suffit d’une population qui n’y croit pas pour nuire à la démarche d’une autre qui l’applique. Les plus nombreux gagneront toujours par le nombre, donc étaleront leur philosophie pro-nataliste à long terme.
Ou si on veut se plaindre, votre blog intelligent sera submergé par une multitude de blogs insignifiants, rendant vos propos minoritaires et sans impact.
🙂
Attention : Hans Rosling simplifie trop. Quand le nombre d’enfants stagne, la population évolue également selon l’espérance de vie. Or, l’espérance de vie augmentant partout, certains des cubes qu’il enlève de son élégant e pile ne seront pas enlevés. Et la population continuera d’augmenter.
Pour plus de détails (autres vidéos plus longues, graphes, etc.) rendez-vous sur son site http://www.gapminder.org/ que je vous recommande.
Absolument, j’ai d’ailleurs déjà souvent parlé de Hans Rosling et de GapMinder ici ( https://drgoulu.com/tag/gapminder/ ) Un site essentiel pour comprendre le monde.
Evidemment, avec une boite par milliard d’habitants l’arrondi est un peu grossier, mais sa démonstration dit la même chose que vous : les 3 milliards de personnes en plus d’ici 2100 ne seront pas des enfants (comme les 3 derniers milliards), mais des personnes âgées en plus. D’ailleurs il ajoute ces 3 boites, je ne vois pas où vous voyez qu’il en enlève, à par les morts en haut de la pile (mais ils sont « recyclés » en naissances…)
J’ai dû mal m’exprimer.
Ce qu’il dit, c’est qu’à l’avenir, le nombre d’enfants va stagner, ce qui a selon lui comme conséquence que la population mondiale va tangenter une valeur qu’il détermine à 10 milliards.
C’est sur cette implication qu’il fait erreur. Si les vieux refusent de mourir, la population continue d’augmenter. Or, les vieux refusent de mourir : l’espérance de vie augmente d’un quart d’année par an dans les pays riches, d’un peu plus (mais pas beaucoup plus) dans le reste du monde.
Cette hausse se traduit comme si, chaque année, 1/4 des vieux passent leur tour pour mourir et ne meurent que la fois d’après. Avec une augmentation de l’espérance de vie à 1/3 d’année, M. Rosling aurait du laisser une des 3 boites des vieux (ou plus précisément, 1/3 de boite à chaque fois) au sommet de la pile. Et on n’arrive plus à 10 mais à 11 milliards.
Exprimé différemment, un pays riche, avec une augmentation de l’espérance de vie d’1/4 d’année par an, n’a besoin que d’un taux net de reproduction de 0,75 (ou d’un taux de fécondité d’un peu plus de 1,5 pour prendre en compte les femmes qui meurent avant d’atteindre l’âge de reproduction et le déséquilibre dans le ratio homme/femme à la naissance) pour maintenir sa population hors migrations.
Hello Goulu, c’est un excellent blog que tu tiens 🙂
Pour le barrage de Belo Monte, il me semble qu’il est difficile de faire un comparatif direct entre les barrages européens et ceux situés dans la zone intertropicale, en tout cas en terme de coût en diversité culturelle ou en biodiversité. Chaque km² de terrain tropicale contient plus d’espèces endémiques (i.e. irremplaçables) et « d’unités culturelles endémiques » qu’un km² de terrain tempéré. D’ailleurs la zone du xingu est un hotspot de diversité « bioculturelle » : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1470160X0500018X
Ca représente une grosse perte en capitale patrimonial du point de vue biologique et culturelle (voir même archéologique cf http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/fiche-article-des-villes-en-amazonie-precolombienne-18430.php )
Après je ne suis pas moi même un ardent militant de ce dossier (que je connais très mal de toute façon), mais je pense pas qu’on puisse le défendre en le comparant avec les barrages suisses et la perte de prairies alpines ^^
Dans les prairies alpines en question il y avait peut-être une fleur rare avec une molécule miracle contre le cancer. Peut-être qu’il y a moins de biodiversité qu’en Amazonie, mais lorsqu’on a rasé nos propres forêts primaires et labourés nos villas romaines les Brésiliens n’ont rien eu à dire. Maintenant on leur dit « on a été cons, gardez vos forêts pour nos pharmaceutiques et vos indiens pour nos ethnologues et touristes » (j’aimerais bien aller là bas une fois d’ailleurs) Ils ont été polis, ils ont écouté et décidé. Dommage pour la biodiversité, mais je ne peux pas leur jeter la pierre.