(l’article « Why I’m (still) not worried about my cell phone hurting my brain » sur Bad Astronomy correspond tellement bien à mon point de vue que je ne vois pas la raison de réécrire sur ce sujet : je le traduis)
Suite au récent communiqué de presse de l’Organisation Mondiale de la Santé disant qu’il existe un lien « possible » entre les téléphones mobiles et le cancer du cerveau, ma première réaction a été : « Sérieusement ? ». Ce sujet réapparaît par ci par là de temps en temps, mais c’est la première fois que je l’entends d’un groupe aussi important que l’OMS.
La raison de cette réaction initiale était que j’ai vu tant d’études ne montrant absolument aucun lien entre mobiles et problèmes de santé (à part quadrupler vos risques d’accident si vous conduisez en téléphonant) que ma réaction était passablement sceptique. J’aurais été surpris si une forte relation avait été trouvée.
Il s’avère que mon impression est la bonne. Mon co-bloggeur Ed Yong explique pourquoi sur le site Cancer Research UK. En fait, l’OMS a rangé les téléphones cellulaires dans le « Groupe 2B », qui signifie qu’ils sont « potentiellement cancérigènes pour les humains ». Aiiiieee! Ca fait peur…sauf que « potentiellement » doit être un peu mieux compris quantitativement.
Comme Ed le montre, le graphique des résultats de nombreux tests sur les relations entre téléphones portables et cancer montre qu’une éventuelle relation est très faible, et ne peut honnêtement pas être statistiquement distinguée de pas de relation du tout. Bien sur, il n’est pas possible de l’exclure non plus, donc il y a le mot « potentiellement ». En regardant le graphique, je dirais que les risques sont très très faibles. Comme Ed le dit dans son article, « Il signifie qu’il y a un indice* de lien entre mobiles et cancers, mais il est trop faible pour en tirer des conclusions. »
J’ai visité quelques sites de news (comme CNN et MSNBC), et bien qu’ils ne suramplifient pas la nouvelle, à mon avis ils ne la traitent pas de manière absolument neutre non plus. Les publications de gens liant les mobiles au cancer font paraitre cette relation comme évidente, mais les résultats de l’OMS montrent clairement que ce n’est pas le cas. Il y a « potentiellement » une relation, mais si elle existe elle n’est pas terriblement claire. Je note que ces études ne semblent couvrir qu’une décennie environ; il n’est pas possible de savoir ce qui arrivera dans, disons, 15 ou 25 ans. En plus, d’autres facteurs environnementaux dominent dans de telles études, rendant l’extraction d’un signal faible très difficile.
Vous pourriez aussi être intéressé à consulter la liste des cancérogènes du groupe 2B , qui inclut l’essence, les légumes au vinaigre*, et (GASP!) le café !
Mon opinion actuelle est : bien qu’une relation entre téléphones mobiles et cancers du cerveau ne puisse pas être exclue, sans une forte corrélation et une affirmation chiffrée sur les risques, il me semble très improbable qu’il y ait lieu de s’en inquiéter. Je suis beaucoup plus inquiet de voir le gars devant moi dans le trafic parler à ses amis au téléphone et causer un accident que je ne le suis d’attraper un cancer avec mon propre portable.
(edit du 5 juin : remplacé « peut-être » par « potentiellement » qui correspond mieux aux autres articles en français sur le sujet)
Notes:
* en anglais « evidence » signifie aussi bien « indice » que « preuve ». J’ai choisi « indice » pour préserver ce qui me semble être l’intention logique de l’auteur…
** Pour éviter les risques liés aux concombres au vinaigre, choisissez donc des concombres crus…
16 commentaires sur “Pourquoi je n'ai toujours pas peur de mon téléphone mobile”
Bonjour Dr Goulu,
oui, je sais, il faut bien faire confiance à quelqu’un, mais quant à l’OMS, permettez que sur des sujets sensibles, elle puisse être un peu transparente, ou opaque, selon ce qu’on regarde. Exemple: http://www.arteradio.com/son/615945/
Ce serait comme faire confiance à l’EFSA sur les OGM. (:p)
Laissons-la en dehors de ces discussions, mieux valant être seul(s) que mal accompagné(s).
Je voulais dire aussi que concernant le secret et les travaux universitaires: ce que vous en dites est bien sûr vrai presque tout le temps, mais le presque a son importance, car à quoi bon intervenir là où c’est inutile ?
« Un sujet sensible sur lequel je vais écrire un jour est celui des vies sauvées par des produits dangereux (comme l’amiante) ou supposés tels (comme les téléphones portables). Jusqu’ici aucun cancer n’a pu être attribué, même statistiquement au téléphone portable. Par contre il y a des centaines de cas de gens accidentés ou en danger qui ont pu être sauvés par des appels ou même la localisation de leur mobile. Pour l’amiante, il y a eu des milliers de décès de travailleurs mal protégés par leurs patrons criminels. Mais combien de morts ont été évitées dans des incendies grâce au meilleur produit ignifuge qui soit ? Pour un bilan global, ne faudrait-il pas tenir compte aussi des effets positifs ? »
C’est absolument vrai, il faut soupeser, mais au fond, vous vous trompez peut-être de question, si je puis me permettre: ce qui gêne, par exemple au sujet de l’amiante, ce n’est pas sa nocivité, mais le secret – justement – dans lequel on a gardé sa dangerosité, le cynisme, l’irresponsabilité avec lesquels on a nuit à des gens faute de les avertir, de les former, de les protéger.
Pour moi, l’argument de la prise de conscience progressive ne tient pas, et n’excuse donc rien, car dans ce cas, comment expliquer le commerce de l’amiante qui continue vers les continents Asiatique (Inde), Américain (Mexique), Africains (combien de pays ?) aujourd’hui ?
Bonne journée à tous.
Un autre sujet qui m’intéresse depuis longtemps et que je n’ai pas encore abordé directement ici est le temps qui sépare le « Pourquoi » (découverte scientifique) du « Combien » (conséquence économique) et qui vaut entre 10 ans et un siècle. L’amiante n’est qu’un exemple de plus. Selon l’historique:
Scientifiquement, les choses sont assez claires depuis longtemps
Techniquement (Comment) on a pas trouvé rapidement de matériaux alternatifs (les combinaisons de pompiers sont toujours en amiante, les raccords de tuyaux de chauffage aussi) ni aussi efficaces (dixit mon père ingénieur en génie civil pour l’ignifugation des bâtiments).
Et les lois de l’économie font qu’on ne bouge que s’il y a plus de pognon à gagner, ou une loi imposée.
Pour les téléphones, on en est à :
Bonjour,
est ce que de toute façon, étant donné les enjeux économiques qui doivent être énormes, une enquête mettant en évidence une quelconque dangerosité du portable ne risquerait pas d’être passé sous silence de quelques façon que ce soit? Il y tellement de mensonges pour des enjeux beaucoup plus dérisoires, pourquoi cela ne serait pas possible concernant un tel sujet?
Je parie que vous n’avez jamais fait de recherche universitaire. Sinon vous sauriez qu’on ne peut rien « passer sous silence ». Les chercheurs sont tellement avides de découvertes et le système universitaire tellement axé sur la publication des résultats que le risque est plutôt de publier trop tôt des résultats mal étayés, voire enjolivés.
Pour ma part je n’ai jamais entendu parler de résultats de recherche « passés sous silence ». Peut-être dans le domaine militaire… Encore que. Il y a quelques années j’ai participé à un projet « top secret » (cf. paragraphe 7) dont j’ai ensuite vu des posters à la « nuit de la science » 🙂
Sur les 24 études sur l’effet des téléphones sur le cerveau, 22 ont conclu que l’hypothèse selon laquelle il n’y a aucun effet est dans l’intervalle de confiance de 95% (les barres verticales du graphique). Seules 2 (du même auteur) ont considéré qu’il y a moins de 5% de probabilité qu’il n’y ait aucun effet. Même en tenant compte de ces études, le résultat combiné (« Pooled estimate » sur le graphique) est que le « non effet » est au centre de l’intervalle de confiance. Reste qu’il n’est jamais exclu qu’il y ait un effet aux limites du détectable, et c’est ce que dit l’OMS.
Un sujet sensible sur lequel je vais écrire un jour est celui des vies sauvées par des produits dangereux (comme l’amiante) ou supposés tels (comme les téléphones portables). Jusqu’ici aucun cancer n’a pu être attribué, même statistiquement au téléphone portable. Par contre il y a des centaines de cas de gens accidentés ou en danger qui ont pu être sauvés par des appels ou même la localisation de leur mobile. Pour l’amiante, il y a eu des milliers de décès de travailleurs mal protégés par leurs patrons criminels. Mais combien de morts ont été évitées dans des incendies grâce au meilleur produit ignifuge qui soit ? Pour un bilan global, ne faudrait-il pas tenir compte aussi des effets positifs ?
Et oui ce n’est pas ce qui tue le plus qui fait le plus peur… c’est bien trop banal !
Euh par contre le graphe est bien sympathique mais je n’ai pas compris la signification de l’axe vertical…
Après enquête, le « OR » des échelles verticales signifie « odds ratio », rapport des risques. Il mesure le rapport entre le risque de développer un cancer du cerveau pour les usagers de portables et le risque de cancer du cerveau pour ceux qui ne telephonent pas.
Sauf erreur d’un prof d’anglais qui m’avait repris il y a longtemps, Evidence se traduit par preuve mais pas par indice. Indice se traduit pas clue.
je me suis basé sur http://www.wordreference.com/enfr/evidence :
se traduit par
donc une « evidence » n’est pas si certaine que ça en anglais… D’ailleurs « les experts » du CSI utilisent « evidence » pour un cheveu trouvé par terre…
Certes pour le document original, mais il semble que la réponse du porte-parole de l’OMS joint par téléphone soit postérieure à cette date, et même récente – si l’on se réfère à la date de l’émission d’Arte Radio. Un doute subsiste tout de même sur ce point que je vous accorde bien volontiers.
De plus, pour pouvoir bénéficier de plus d’expériences, sans multiplier les expérimentations en grandeur réelle, encore faudrait-il s’en donner les moyens. La même émission donne une raison importante expliquant pourquoi nous en pouvons en manquer.
Ou encore: http://resosol.org/InfoNuc/IN_DI.OMS_AIEA.html
Je me permets aussi de souligner que Tchernobyl n’est pas une catastrophe terminée, et que la question nucléaire de la gestion du site est loin d’être réglée. Que la région reste inhabitable, invivable. Que les suites médicales continuent de ruiner des vies encore aujourd’hui.
J’entends bien vos comparaisons arithmétiques, et comme tout un chacun, je les ai déjà pris en compte. J’en suis conscient, quoi. 🙂
Il semble toutefois et sur bien des points plus aisé de décompter des accidents que de tester l’éventuelle nocivité des ondes et d’en publier les résultats.
Vous avez raison au bout du compte sur la différence de nombre de morts « produits » par les automobiles d’un côté, les téléphones de l’autre, je ne tiens pas à contester ce point.
En revanche, je conteste cette comparaison comme argument valable pour ne pas se soucier du risque moindre (ou bien moindre si vous voulez).
Et je me méfie également de la différence d’impact que peuvent avoir des faits soudains, brutaux, ostensibles et des faits discrets, se déroulant petit à petit. La comparaison avec la cigarette me semble plus réaliste de ce point de vue.
Voilà, en tout cas, j’en profite (pour avoir oublié la première fois) pour vous féliciter et vous remercier pour votre blog, un îlot du web que je fréquente quasi-quotidiennement, à l’affut de la moindre parution.
Merci pour les fleurs, cher lecteur 🙂
Il est évidemment regrettable que l’OMS ait passé un accord avec l’AIEA en 1959. D’un autre côté l’OMS a peut-être (j’espère…) eu accès ainsi à des données sur de « petits » accidents nucléaires passés inaperçus, ou cachés.
Ainsi on devrait pouvoir tracer la distribution statistique (probablement une « loi de puissance« ) des accidents nucléaires au lieu de raconter n’importe quoi.
Bonjour,
je ne viens pas les mains vides:
http://www.statistix.fr/IMG/pdf/proba_superieure_a_1.pdf
Il est question de l’article publié dans Libération.
Article qui pose question, en effet. Mais pour être honnête, je me demande si cet écart scientifique n’est pas un « fait exprès », pour interpeler, et montrer ce que l’on peut arriver à déduire à partir d’hypothèses et de méthodes non fondées ou non-légitimes.
Principe que nous pourrons alors étendre aux discours officiels concernant le risque nucléaire en France.
On ne me fera pas croire que ces deux scientifiques ignorent qu’une probabilité ne peut dépasser 1, j’en fait donc un acte volontaire.
Bon, c’est une interprétation personnelle, après tout je n’en sais rien. Mais je pense qu’ils auront l’occasion de s’exprimer tôt ou tard sur leur objectif en écrivant cet article.
Bonne journée !
Ah oui, voilà une superbe analyse, merci beaucoup ! Quel dommage qu’elle n’ait pas (encore) été publiée sur le web, je vais peut-être remédier à ça…
A mon sens il y a encore un problème avec la notion d’ « accident majeur ». A Three-Miles-Island, il n’y a « que » le réacteur qui est mort, pas de zone contaminée dangereusement à l’extérieur. Si on le compte comme accident « majeur » il faudrait aussi compter Lucens et quelques autres. Fukushima est certes plus grave, mais on est toujours à 0 (zero…) morts et une zone contaminée limitée quoi qu’on en dise. Et Tchernobyl était plutôt un sabotage qu’un accident, mais bon ok, lui a fait des morts et une grosse contamination.
A mon humble avis on devrait froidement compter les dégâts causés par ces événements comme des assureurs : en pognon. En comptant la vie humaine quelque part entre 100’000 dollars et 1 million (d’euros, de dollars ou de francs suisses), comme lors d’un accident de voiture ou d’avion. On se retrouverait avec quelque chose comme : Three-Miles_Island : une centrale fondue à démonter un de ces jours : 10 milliards. Fukushima : 4 centrales fondues à sarcophagiser et démonter plus tard, décontamination du terrain environnant + pertes économiques de l’agriculture et de la pêche: 100 milliards, peut-être 2 ou 3 ou 4 … Tchernobyl : va pour 1000 milliards, je me sens généreux aujourd’hui.
Du point de vue d’un assureur ce sont des évènements très différents, et pour ma part je continue à penser qu’une « loi de puissance » les décrit mieux que la binomiale proposée, elle même nettement plus sensée que la loi normale.
En pondant cette réponse je suis tombé sur la référence « économie des extrêmes » de Daniel Zajdenweber qui a l’air de causer de ça. à lire un de ces jours…
Ah oui, voilà une superbe analyse, merci beaucoup !
Rhooo, j’essaie de comprendre leur démarche, c’est tout. 🙂
Quel dommage qu’elle n’ait pas (encore) été publiée sur le web, je vais peut-être remédier à ça…
C’est agaçant à la fin: où l’on sait d’avance que d’un rien vous tirerez un article percutant et drôle, c’est pô juste.
A mon sens il y a encore un problème avec la notion d’ « accident majeur ». A Three-Miles-Island, il n’y a « que » le réacteur qui est mort, pas de zone contaminée dangereusement à l’extérieur. Si on le compte comme accident « majeur » il faudrait aussi compter Lucens et quelques autres.
Fukushima est certes plus grave, mais on est toujours à 0 (zero…) morts et une zone contaminée limitée quoi qu’on en dise. Et Tchernobyl était plutôt un sabotage qu’un accident, mais bon ok, lui a fait des morts et une grosse contamination.
Zéro mort, pour combien de temps ? Et le sommes-nous vraiment ? Des nouvelles de tous les techniciens intervenus jusqu’à ce jour ? Et des pilotes ? Je reste très prudent sur ce point.
Par ailleurs, zéro mort, mais juste d’un point de vue clinique, combien de vie brisées d’ici quelques années ? Cancers de la thyroïde chez les enfants par exemple.
Les territoires contaminés sont restreints ? Au Japon, c’est une chance. Mais à mes yeux, ce n’est pas si restreint, ni dans l’espace, ni dans le temps. Et la catastrophe est toujours en cours.
Et quand à Tchernobyl, vous dites sabotage, sans doute ironiquement. Bon, c’est vrai, l’erreur humaine est à la base de son déclenchement. Mais justement, l’approche critiquée dans l’article est justement celle consistant à tenter de dresser une « liste noire » des incidents possibles, sorte de course sans fin, pour les anticiper. Dans cette approche effectivement critiquable (AMHA), il faut compter l’erreur humaine, il faut même compter les sabotages – les vrais ! 🙂
Si cette démarche est tout à fait justifiée, elle ne peut pas être considérée comme une estimation réelle du risque, mais comme une prise en compte du risque, quelque chose qui permet de sécuriser.
Mais pas l’évaluer le risque réel.
Parenthèse: d’ailleurs, les théories les plus fumeuses concernant Fukushima commencent à voir le jour: l’incident serait par exemple une attaque nucléaire déguisée en Tsunami. Hum. Fin de cette parenthèse.
A mon humble avis on devrait froidement compter les dégâts causés par ces événements comme des assureurs : en pognon. En comptant la vie humaine quelque part entre 100’000 dollars et 1 million (d’euros, de dollars ou de francs suisses), comme lors d’un accident de voiture ou d’avion. On se retrouverait avec quelque chose comme : Three-Miles_Island : une centrale fondue à démonter un de ces jours : 10 milliards. Fukushima : 4 centrales fondues à sarcophagiser et démonter plus tard, décontamination du terrain environnant + pertes économiques de l’agriculture et de la pêche: 100 milliards, peut-être 2 ou 3 ou 4 … Tchernobyl : va pour 1000 milliards, je me sens généreux aujourd’hui.
Oh comme vous avez raison.
« If the only tool you have is a hammer, you tend to see every problem as a nail » (Abraham Maslow)
Il faut savoir parler aux décideurs en tenant compte de leurs valeurs.
Du point de vue d’un assureur ce sont des évènements très différents, et pour ma part je continue à penser qu’une « loi de puissance » les décrit mieux que la binomiale proposée, elle même nettement plus sensée que la loi normale.
Ne comptez pas sur moi pour vous contredire sur ces questions, j’aurais une probabilité supérieure à 1 de dire de plus grosses bêtises que d’habitude.
Bon dimanche !
Bonjour,
« Je suis beaucoup plus inquiet de voir le gars devant moi dans le trafic parler à ses amis au téléphone et causer un accident que je ne le suis d’attraper un cancer avec mon propre portable. »
je suis d’accord avec ce point de vue, certes,
mais quand je lis aussi:
« bien qu’une relation entre téléphones mobiles et cancers du cerveau ne puisse pas être exclue, sans une forte corrélation et une affirmation chiffrée sur les risques, il me semble très improbable qu’il y ait lieu de s’en inquiéter. »
je me dis: attention.
L’OMS, avec ce type d’argumentations très pratiques parfois ne dénombre encore aujourd’hui que 30 morts du à la catastrophe de Tchernobyl.
http://arteradio.com/son.html?615945
Donc, prudence.
La prudence conseille d’abord de se référer au document original qui dit effectivement: « à la fin du premier semestre de 2005, moins d’une cinquantaine de décès avait été attribuée directement à cette catastrophe » (Tchernobyl) mais » Jusqu’à 4 000 personnes au total pourraient à terme décéder des suites d’une radio‑exposition consécutive à l’accident survenu il y a une vingtaine d’années dans la centrale nucléaire de Tchernobyl ». A l’autre extrême, l’estimation de près de 1 million de morts du bouquin de Yablokov (que j’ai parcouru) correspond en fait à des « vies raccourcies », un peu comme si on comptait dans les victimes du tabac toutes les personnes ayant fumé quelques cigarettes, puisque chacune raccourcit l’espérance de vie de 2 minutes environ.
Parfois les chiffres sont difficiles à admettre, les statistiques encore plus, alors on emploie des mots, pas clairs du tout.
A mon humble avis, quand le résultat d’études scientifiques donne un résultat de 104±2 suivant les estimations, c’est qu’on en a aucune idée et qu’il faut plus d’expériences 🙂
Depuis Tchernobyl, plus de 100’000 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises + les handicapés, veuves et orphelins etc. C’est comme pour le téléphone : le risque nucléaire est objectivement négligeable comparé à celui représentés par le conducteur devant vous.
Mais personne n’étant obligé d’être objectif, subjectivement, des ondes et des rayonnements invisibles ça fait plus peur qu’une tonne de ferraille lancée à 100 km/h.
même à 50 km/h ça me fout les boules tous ces tarés qui roulent en téléphonant… Quand aux ondes EM, si au lieu de parler de DSK on calculait le vecteur de Poynting des UV (adorés aujourd’hui des hommes autant que des femmes) et qu’on le comparait à celui des GSM à 10 cm, la loi sur la Burqua serait enfreinte 6 mois par ans par 90% des français