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Ce dicton professionnel qui me semble plus vrai chaque année est du à E Juillard (1886-1982) est merveilleusement décrit dans l’introduction du cours de télécommunication que j’ai eu le plaisir de suivre à l’EPFL [1] :
Pouvoir négliger est, en technique, une nécessité tout aussi impérieuse que savoir calculer. Mais savoir négliger est un art difficile et subtil qui exige à la fois une connaissance approfondie des phénomènes ainsi que des techniques, et un jugement sûr pour évaluer le degré d’approximation nécessaire, encore compatible avec les buts à atteindre.
L’ingénieur doit savoir que les modèles simples sont faux, mais que ceux qui ne le sont pas sont inutilisables. Entre un perfectionnisme fatal parce que trop coûteux et un empirisme dangereux par son caractère aléatoire, il doit trouver le juste compromis qui satisfait en même temps les exigences de qualité et les impératifs économiques.
Il y des choses que l’on peut calculer, il y en a d’autres qu’il faut estimer ou sentir. L’ingénieur doit être capable des deux démarches et, plus encore, il doit avoir le discernement nécessaire pour faire la distinction entre les deux.
La réalité est toujours plus complexe que la théorie qui tente de la décrire. En effet, pour appréhender cette réalité, on est bien obligé de la simplifier et de la schématiser. Elle s’en venge quelquefois avec malice ou violence, rappelant l’ingénieur imprudent à sa condition d’homme…. Mais souvent aussi, elle se prête à ce jeu et accepte de donner à l’ingénieur la joie d’avoir participé à une création.
(Article copié le 10.3.2013 depuis mon blog perso, édité d’après le commentaire reçu)
Référence :
- P.-G Fontolliet "Systèmes de télécommunications" (1990) Presses Polytechniques Romandes ISBN:2880740584 WorldCat Google Books