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« Oiseaux, merveilleux oiseaux » d’Hubert Reeves parle de physique, d’astrophysique, de cosmologie et de Big Bang. Mais, comme dans « Patience dans l’azur » et « l’Heure de s’enivrer » c’est surtout la description de la fantastique tendance de l’Univers vers la complexité qui émerveille.
Reeves parvient à décrire d’une manière imagée mais magnifiquement claire les très abstraites « transitions de phases » survenues au moment du Big Bang et les « ruptures de symétrie » qu’elles ont causé et qui sont à l’origine de la fertilité de l’Univers. Ce chapitre sur le « fine tuning » des lois de la physique, et en particulier le passage relatif à la durée de vie du proton m’ont décidé à me procurer « la Première Seconde », un des derniers livres d’Hubert Reeves que je n’aie pas encore lus.
A l’autre extrémité de la complexité, « Oiseaux, merveilleux oiseaux » soutient aussi une idée très importante relative à l’Evolution : la Vie développe plusieurs solutions distinctes et parallèles au même problème. Par exemple, la mouche, l’albatros et la chauve-souris volent tous, mais n’ont pas d’ancêtres communs volants : chaque espèce à développé le vol indépendamment, en développant des techniques distinctes.
Mais c’est le passage sur les sens de l’orientation des animaux migrateurs, en particulier des oiseaux qui montre ceci de la manière la plus surprenante:
- il est maintenant clair que certains oiseaux captent le champ magnétique. Certaines espèces captent le champ « horizontal » Nord/Sud, d’autres l’angle du champ par rapport au sol. Certains tiennent compte de déviations locales du champ et certains prennent des repères visuels lors de leur premier voyages.
- d’autres se repèrent apparemment par le plan de polarisation de la lumière solaire, « visible » même lorsque le Soleil est caché par les nuages
- mais le plus spectaculaire vient des oiseaux volant de nuit. Placés dans un Planétarium, on a pu démontrer:
- qu’ils se repèrent par rapport aux étoiles et non par rapport au champ magnétique
- qu’on peut éteindre de nombreuses étoiles, dont Polaris , sans gêner les volatiles
- que si on fait tourner le ciel autour d’une autre étoile que Polaris, là les oiseaux se déroutent
- donc qu’il est très probable que les oiseaux s’orientent donc par rapport au point autour duquel les étoiles tournent, ce qui signifie qu’ils perçoivent la rotation du ciel de 0.25° par minute en volant, alors que nous ne sommes pas capables de le faire à l’oeil nu, bien immobiles couchés dans l’herbette…
Pourquoi les différentes espèces d’oiseaux migrateurs ont-elles développé des sens de l’orientation différents, si ce n’est parce qu’ils l’ont fait indépendamment ?
Références
- Hubert Reeves "Oiseaux, merveilleux oiseaux: les dialogues du ciel et de la vie" (1998) Editions du Seuil ISBN:2020310953 WorldCat Goodreads Google Books
- Hubert Reeves "Patience dans l'azur: l'évolution cosmique" (1981) Seuil ISBN: WorldCat Goodreads Google Books
- Hubert Reeves "Heure de s'enivrer : l'univers a-t-il un sens ?" (1992) Seuil ISBN:9782020191142 WorldCat Goodreads Google Books