Paru dans le courrier des lecteurs de la Tribune de Genève du mardi 27 avril 2004
L’article aurait du mentionner quelques chiffres importants à propos des crèches genevoises :
- le coût d’un enfant en crèche est d’environ Frs 2’500.- par mois
- les parents paient entre 10% et 15% de leur salaire net, ce qui implique que seuls les revenus d’environ Frs 200’000.- nets par an et plus couvrent les frais effectifs de la prise en charge de leur(s) enfant(s).
- les crèches doivent être subventionnées à hauteur de 50 à 80% pour fonctionner.
Dès lors, les Frs 5000.- offerts par l’Etat aux communes pour chaque place de crèche sont bien loin d’une « manne ». Osons plutôt poser quelques questions politiquement incorrectes :
- Si la politique sociale vise à aider les personnes en difficulté, pourquoi deux parents aisés menant deux activités professionnelles sont-ils aidés par les impôts des familles dans lesquelles un parent préfère se consacrer aux enfants ?
- Puisqu’une place de crèche revient à au moins 1’250.- Frs /mois à la collectivité, pourquoi ne pas aider les familles qui préféreraient sacrifier un revenu pour s’occuper de leurs enfants en proposant cette somme comme allocation familiale pour enfant en bas âge ? Cette mesure satisferait des citoyens et réduirait la demande de crèches sans surcoût pour la collectivité, et je ne mentionne pas le bien-être des enfants, sujet définitivement tabou lorsqu’on parle des crèches.
- Pourquoi une maman éducatrice diplômée est elle considérée comme professionnelle lorsqu’elle est employée et comme « maman au foyer » qui « ne travaille pas » lorsqu’elle s’occupe de ses propres enfants ? Ici encore, on touche le problème de société…
Enfin, je m’étrangle lorsque je lis dans les dernières lignes de l’article que l’Etat envisage de reconnaître les diplômes étrangers et les formations incomplètes pour faciliter l’accès à la profession d’éducateur : mon diplôme d’éducatrice spécialisée, obtenu en Valais après une formation plus poussée (HES) que celle des éducateurs de la petite enfance n’est pas reconnu à Genève par le Service Santé Jeunesse !
Annick G.