En réponse à « Passage (de vie à trépas) pour piétons » d’Olivier Baud qui commente un malheureux fait divers, j’ai pondu la petite réflexion moralisatrice (Schtroumpf à Lunettes…) suivante:
Un accident mortel de la circulation est toujours un drame humain terrible. Mais lorsqu’il s’agit du tribunal, il convient de prendre une certaine distance et d’éviter de qualifier d’ « indécent et scandaleux » le comportement d’un avocat de la défense qui ne fait que son boulot.
D’abord, la « Justice » est ainsi faite qu’elle doit pondérer deux présentations extrêmes de la situation. Aussi bien les avocats que les procureurs savent que la partie adverse forcit le trait, et c’est le rôle du Juge de faire la part des choses, pas celle du public.
Ensuite une petite recherche de « circulation routière priorité tram piéton » sur Google montre que la « certaine priorité » des trams est en réalité un « priorité certaine », même sur les passages piétons, et il est normal que cet argument soit exposé par la défense d’un homme qui est certainement très affecté de n’avoir pas pu éviter ce drame.
On a naturellement tendance à avoir une empathie sans bornes pour les victimes et leur familles, c’est normal. Mais il y a presque autant de coupables, ou qui se sentent tels après un accident qu’ils n’ont pu éviter. Vous pourriez être le fils de ce monsieur décédé, mais vous pourriez aussi bien être le frère ou le père du wattman, ne l’oubliez pas.
Plus que la répression policière ou la surveillance de Big Brother, c’est peut-être cette prise de conscience de chacun qu’une seconde d’inattention peut couter une vie qui fera évoluer les choses, donc d’être capable de se mettre dans la peau d’un coupable plutôt que d’une victime…